L’écriture de notre histoire entre probité et commerce des réparations financières
Une contribution de Khaled Boulaziz – «Dans ces temps de mensonges universels, dire la vérité devient un acte révolutionnaire.» (George Orwell.) L’article «Opération Torch : l’histoire occultée du débarquement anglo-américain à Alger» a été rédigé à l’occasion du 80e anniversaire de cet événement. Il ne devait pas y avoir de suite à cet exercice dans l’immédiat. Toutefois, le mordançage des faits exige de l’auteur, sans duplicité ni finasserie, de réfuter les sophismes et autre ratiocinations et arguties.
Qui plus est, l’opportunité est aussi saisie au vol dans cet épilogue afin de plonger dans les méandres des forfaitures de l’histoire et lever le voile sur les arrière-plans d’une cabale qui peine à révéler tous ses secrets.
Notre première contribution s’est assigné les objectifs suivants sur un sujet qui reste méconnu du large public – le débarquement anglo-américain à Alger :
1- Révéler cet épisode à sa juste valeur. Il fut un des plus importants tournants historiques de la Seconde Guerre mondiale que bon nombre d’Algériens ignorent, spécialement la jeunesse.
2- Mettre en exergue le fait qu’un évènement aussi décisif devait s’appuyer sur la contribution du Mouvement national algérien pour sa réussite. Les contacts entre Rober Murphy, l’envoyé spécial du président des Etats-Unis Franklin Roosevelt et Ferhat Abbas avant et pendant le débarquement sont des faits avérés.
3- Au vu de la doxa historique officielle française que certains érigent en paroles d’évangile, l’article appelle à réécrire cette partie de l’histoire nationale – ce pan de l’histoire nationale reste à écrire au vu de son occultation de la part de la doxa historique française. Mais il le sera par les Algériens eux-mêmes car ce sont eux les véritables propulseurs de leur destinée sur leur propre terre. Dixit l’article.
4- L’écrit, sans tomber dans une béatitude infantilisante, récuse le fait que les Algériens fussent de simples figurants de leur propre histoire sur leur propre terre.
Cependant, si on prend la peine de lire, faire les recherches nécessaires et tirer les conclusions qui s’imposent, pour celui qui veut réellement être éclairé, découvre peu à peu que l’enjeu n’est point l’écriture de l’histoire pour l’histoire pour ceux qui se sont auto-proclamés dépositaires de la mémoire de la nation algérienne, les Stora, Attali et compagnie.
Plus particulièrement pour le récit du débarquement anglo-américain à Alger, les véritables visées sont ailleurs. Elles sont mesquines et d’ordre pécuniaire.
Petit rappel historique : le décret Crémieux octroya la nationalité française aux juifs d’Algérie en 1870, moyennant services rendus à l’effort de colonisation française en général et plus particulièrement pendant les terribles emmurades, enfumades et génocides des grandes tribus entre 1847 et 1884, période durant laquelle l’Algérie fut déclarée «pacifiée».
Soixante-dix ans après, et suite à la défaite de la France devant l’Allemagne en juin 1940, le décret Crémieux est abrogé en octobre de la même année par un arrêté du ministre de l’Intérieur du gouvernement de Vichy. Les juifs d’Algérie perdirent de ce fait la citoyenneté française.
Conséquence du débarquement anglo-américain en Algérie en novembre 1942, les lois de Vichy sont révoquées par les Alliés. Le décret Crémieux est rétabli en mars 1943 par ordonnance et les juifs d’Algérie retrouvent la nationalité française.
Présentement, on aura constaté l’éruption, et cela depuis quelques décennies, d’une lame de fond historique qui, avec une assiduité inégalée, met en exergue le rôle disproportionné des juifs d’Algérie dans la réussite du débarquement anglo-américain en 1942 à Alger.
Une pléthore d’articles, de livres et de conférences en français, en anglais et en allemand ont vu le jour ces dernières années. Pour ainsi dire, un véritable matraquage académique et médiatique œuvre à mythifier le rôle des juifs d’Algérie et leur apport à cet événement, le portant à la limite d’un treizième labeur d’Hercule. On est dans la continuité de la fable des tribus berbères judaïsées pour ainsi dire.
Cette floraison de littérature multiformats qu’on peut qualifier au mieux de jérémiades, décrit, brosse et peint méticuleusement et fastidieusement avec mille et un détails, jour par jour, saison par saison et année par année, le quotidien vécu, les péripéties et les fortunes de la population juive d’Algérie sous le régime de Vichy.
Ce titanesque effort d’écriture de l’histoire, dans sa persévérance et abnégation démesurées, accouche par enchantement d’une comptabilité qui inventoria les préjudices et dommages censés être causés aux juifs d’Algérie suite à leur perte de la citoyenneté française et de leurs conditions de vie sous le régime de Vichy.
Cette comptabilité, sous forme de réparations financières, est présentée à l’Allemagne pour paiement rubis sur l’ongle comme on dit. Février 2018, l’Allemagne acquiesce et paye (1).
Sauf pour celui qui, par mauvaise foi ne veut pas voir, tout esprit éclairé saura distinguer sans effort où se situe l’honnêteté intellectuelle dans l’écriture de l’histoire de l’Algérie.
En d’autres termes, il aura à la situer, cette honnêteté intellectuelle, entre une plume qui dans un franc-parler et sans équivoque aspire à révéler les faits dans leur véracité, et une plume de comptable et de surcroît veule, qui consigne une histoire de feintises.
En outre, quel crédit peut-on donner au vaste corpus sur l’histoire de l’Algérie produit par les Stora, Attali et compagnie ? On est même en droit de se poser la question de savoir si ces auteurs roulent pour le seul intérêt de leur communauté et si eux, leurs familles, entourage ou amis ont bénéficié des réparations financières allemandes.
Ce questionnement légitime devient une certitude quand on s’ancre dans le cadre de l’actualité du jour, en concomitance avec les continuelles conciliabules sionistes conduits par les sionistes Nuland-Azoulay-Attali et autres suppôts qui œuvrent nuit et jour à créer les conditions d’une guerre entre l’Algérie et le Maroc. Une guerre voulue inéluctable et dont l’unique bénéficiaire serait Israël.
K. B.
1- https://information.tv5monde.com/info/les-juifs-d-algerie-indemnises-par-l-allemagne-apres-75-ans-218962
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