Zelensky a-t-il perdu ses soutiens suite à ses accusations proférées contre la Russie ?
De Paris, Mrizek Sahraoui – Les commentateurs sont unanimes : il y aura un avant et un après à cette maladresse qui – c’est peu dire – agace au plus haut point, notamment les présidents américain et français, l’Union européenne qui est restée en retrait. Mais aussi l’OTAN, dont c’est le rôle d’intervenir en cas d’agression d’un pays membre, en vertu des articles 4 et 5 de du traité.
Même s’il s’est rétracté, le mal est fait. Les accusations portées à l’encontre de la Russie, incriminée d’être responsable des tirs des missiles tombés sur le sol polonais, faisant deux morts civils, risquent de porter un coup fatal à sa crédibilité. Sa communication, plus qu’hasardeuse, a quelque peu terni son image, ont admis de nombreux observateurs.
Dès après que les autorités polonaises ont communiqué sur cette affaire possiblement de nature à précipiter le monde dans l’apocalypse, indiquant que des missiles ont touché leur sol qui fait partie du périmètre sous influence de l’OTAN, Volodimyr Zelensky s’est empressé de soutenir mordicus la thèse d’une bavure des forces armées russes, bien que la Russie ait immédiatement opposé un démenti formel aux allégations ukrainiennes jugées infondées.
Le moins que d’aucuns puissent avancer est que cette bévue, due à la surenchère de cette piètre communication sur une prétendue agression d’un pays membre de l’OTAN par la Russie, a mis en porte-à-faux Joe Biden d’abord, lequel a jugé «improbable la trajectoire des missiles». Emmanuel Macron ensuite, qui s’est empressé depuis le sommet du G20 d’absolument tout faire afin de ménager Zelensky.
Abstraction faite de cette séquence préjudiciable au président ukrainien, censé maîtriser les réseaux sociaux et la communication directe, des signes d’approches différentes avec Joe Biden sont apparus. L’administration Biden, a indiqué le Washington Post dès octobre, a invité en toute discrétion, voire encouragé le président ukrainien à entamer des négociations avec son homologue russe. A cela vient s’ajouter comme preuve l’appel d’une trentaine d’élus démocrates lancé avant les midterms : «Nous vous appelons à redoubler d’efforts pour chercher un cadre réaliste pour un cessez-le-feu», ont-ils déclaré dans une lettre à l’attention du président Biden.
Le conflit en Ukraine, à un moment où un autre, passera inévitablement par le biais d’une solution politique et non militaire. C’est l’avis même du chef de l’état-major américain, qui a déclaré, ce mercredi, que «la probabilité d’une victoire militaire ukrainienne, expulsant les Russes de tout l’Ukraine y compris la Crimée (…), n’est pas très élevée militairement».
M. S.
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