Pourquoi la France est terrorisée par la qualification du Maroc en demi-finale
Par Houari A. – La France craint un exploit du Maroc face au Portugal. Non que les coéquipiers de Kylian Mbappé aient peur de la confrontation sur le terrain après qu’ils se sont défaits des Three Lions, mais parce que le traumatisme des émeutes en Belgique et en Espagne demeure entier. Le ministre de l’Intérieur français, Gérald Darmanin, multiplie les réunions avec les principaux responsables sécuritaires parisiens notamment, indiquent des sources françaises proches du dossier. Le locataire de la place Beauvau ne veut pas voir se répéter la catastrophe de Saint-Denis lorsque des supporters ont escaladé les grilles et occupé une partie des tribunes sans payer leur place, privant ainsi des centaines de supporters anglais d’accéder au stade malgré des billets achetés au marché noir, parfois pour 1 000 euros.
L’affaire avait fait scandale et les autorités sportives britanniques avaient vivement réagi en dénonçant l’incapacité des Français à assurer le déroulement d’une rencontre de football sans autant de grabuge. Gérald Darmanin avait subi un chapelet de critiques acerbes à l’intérieur même de la France, accusé qu’il fut d’incompétence et de lâcheté face aux abus commis par les jeunes du 93 qui avaient bravé l’autorité de l’Etat et fait un pied de nez aux responsables politiques dont ils ont révélé au grand jour leur pusillanimité.
Déjà, avant même que le match entre le Maroc et la redoutable équipe portugaise, qui a humilié la Suisse par six buts à un, des voix s’élèvent pour anticiper des débordements sur les Champs-Elysées en cas de victoire ou de défaite de la sélection marocaine en demi-finale face aux Bleus qui visent leur troisième sacre mondial. Lorsque le Maroc a battu la Belgique, les chroniqueurs politiques habituels, socialistes notamment, connus pour leur haine viscérale envers l’Algérie, avaient laissé entendre que des Algériens étaient derrière les actes commis lors des manifestations à Bruxelles. Julien Dray, vestige du défunt Parti socialiste, décrétait, sur un plateau de télévision française, qu’il n’était pas dit que les auteurs des saccages étaient des Marocains, bien qu’il sache que ces derniers représentent la première communauté étrangère dans ce pays et que les barons de la drogue et les chefs terroristes qui y activent sont dans leur écrasante majorité des Marocains.
La politique a largement pris le dessus sur le sport durant cette Coupe du monde du Qatar. Avant le début des épreuves, le lobby homosexuel, incarné par les très influents LGBT, avait tenté de faire une incursion dans ce pays musulman où l’homosexualité est punie par la loi. Les sélections occidentales qui avaient l’intention d’arborer un brassard aux couleurs arc-en-ciel de ce mouvement ont fini par se rendre à la raison et ont abandonné leur projet de peur que cela ne conduise à perturber le Mondial, voire à le faire annuler par les autorités qataries qui y auraient vu une provocation éminemment politique. Mais les médias européens continuent, toutefois, de mettre l’accent sur les atteintes aux droits de l’Homme, en pointant principalement les conditions pénibles auxquelles ont été soumis les travailleurs mobilisés pour la construction des stades et autres infrastructures hôtelières destinées à cet événement sportif suivi par des milliards de mordus de la balle ronde.
En France, on suivra le match Maroc-Portugal avec crispation et on supportera la Seleçao das Quinas, d’abord par solidarité européenne, ensuite par souci de voir les Lions de l’Atlas, qui ont démontré qu’un pays hors Amérique du Sud et Europe était capable de faire trembler les favoris issus de ces deux continents, éliminés pour éviter qu’une victoire marocaine mette Paris sens dessus dessous.
H. A.
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