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Pendant que les Arabes normalisent avec Tel-Aviv : les Israéliens fuient Israël

Par Nabil D. – Les médias israéliens font état d’une vague d’émigration sans précédent en Israël où un nouveau mouvement appelle les Israéliens à quitter le pays et à «établir des communautés de la diaspora». «Leur principal problème, ce sont les déclarations dramatiques des politiciens religieux et ultra-orthodoxes concernant les questions de religion et d’Etat, mais aussi l’expansion des colonies en Judée et en Samarie», indique le Jerusalem Post. «Les Israéliens sur les réseaux sociaux sont encouragés à émigrer dans d’autres pays alors que leur désespoir s’installe face à la nature conservatrice de la coalition entrante et les préoccupations des groupes libéraux-religieux et non religieux pour leur sécurité et leur bien-être», poursuit le journal.

Un message quotidien est envoyé à des dizaines de groupes actifs sur les réseaux sociaux appelant à «organiser ce groupe comme une réponse à ce qui se passe dans le pays» où «la nature du régime change pour le pire, faisant que la vie n’est plus la même qu’avant», écrivent ces candidats à l’émigration. Ces groupes cherchent à organiser un départ massif et coordonné en se fixant comme objectif d’atteindre avec un objectif de 10 000 Israéliens dans un premier temps. «Le principal organisateur derrière les groupes est Yaniv Gorelik […]. Il a été très actif dans les manifestations contre le Premier ministre désigné Benjamin Netanyahu au cours des dernières années et a été très virulent contre le retour en force de la religion», précise le Jerusalem Post, selon lequel «l’un des membres actifs du groupe est Mordechai Kahana, un homme d’affaires et philanthrope israélo-américain».

Cette action collective a de quoi désarçonner les peuples des pays arabes dont les régimes ont décidé, ou été contraints, de nouer des relations diplomatiques avec le régime raciste de Tel-Aviv, alors qu’aucun développement positif dans le conflit palestinien n’est venu conforter un tel revirement, condamné en son temps par l’Algérie, par la voix du président Tebboune qui a fustigé cet «empressement» à se jeter dans les bras d’Israël. Le processus de normalisation qui s’était accéléré à la fin du mandat de l’ex-président américain Donald Trump sous l’impulsion de son gendre pro-sioniste, Jared Kushner, a connu un ralentissement avec l’avènement de Joe Biden à la Maison-Blanche, même si le discours officiel américain n’a pas énormément changé sur cette question. La nouvelle administration a notamment fait machine arrière sur la question sahraouie qui avait été instrumentalisée par les Américains pour pousser Mohammed VI et son gouvernement islamiste à signer les Accords d’Abraham. La promesse d’ouvrir un consulat américain dans la ville occupée de Dakhla n’a pas été tenue et la ligne séparant le Maroc et le Sahara Occidental sur la carte géographique a été rétablie.

Il sera difficile, dans ce contexte israélo-israélien, de convaincre d’autres Etats arabes de se joindre au camp des normalisateurs. Tel-Aviv avait bon espoir de voir le prince héritier d’Arabie Saoudite s’y risquer, mais tout porte à croire qu’une telle éventualité s’évapore. Pis, des pays qui ont pactisé avec le régime de Tel-Aviv pourraient se rétracter sous la pression de la rue. Maroc en premier.

N. D.

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