Cet affront du Parlement français qui va provoquer une nouvelle crise avec Alger
Par Abdelkader S. – La nomination du député membre du parti de l’extrême droite de Marine Le Pen comme vice-président du groupe d’amitié France-Algérie à l’Assemblée nationale française a soulevé un tollé général. C’est le concerné lui-même qui a fait part de cette nouvelle sur son compte Tweeter. José Gonzalez a, en effet, écrit : «J’ai l’immense plaisir de vous annoncer que j’ai été nommé vice-président du groupe d’amitié France-Algérie par le bureau de l’Assemblée nationale !» Et de surenchérir : «Cette nomination est le symbole de mon intérêt particulier pour les relations franco-algériennes.»
José Gonzalez «est un nostalgique de l’Algérie française», s’indignent plusieurs observateurs qui dénoncent ce qu’ils considèrent un affront, estimant que c’est plutôt un groupe de l’inimitié qui a été constitué au palais Bourbon.
Ces sources rappellent que c’est là un «mauvais remake qui se refait depuis 1962 dans cette amitié algéro-française». «Si le sujet n’était pas aussi grave et tellement chargé historiquement et émotionnellement, la première réaction serait de dire qu’il s’agit d’une fake news», s’étonnent ces sources. Pour elles, «si l’Assemblée nationale française est, certes, souveraine dans ses votes, ses choix et ses décisions, cependant, le Parlement algérien a également son mot à dire puisqu’il peut refuser de traiter avec un tel groupe qui compte en son sein des éléments hostiles à l’indépendance de l’Algérie».
Le bureau de l’Assemblée française est composé d’un président et de vingt-deux membres issus des différents partis qui comptent des élus. Elle compte quatre-vingt-huit députés du Rassemblement national et soixante-deux appartenant aux républicains, «dont un certain nombre de nostalgiques de l’Algérie française de tendance lepéniste, ciottiste, zemmouriste, makhzeniste et sioniste, ce qui explique cette nomination provocatrice», s’indignent nos sources pour lesquelles «c’est une véritable insulte».
«La question est de savoir quelles vont être les répercussions de cette agression sur les relations parlementaires au-delà des relations gouvernementales et étatiques», s’interrogent nos sources, en rappelant les récentes déclarations du président Tebboune «qui a bien qualifié ces mouvements et individus hostiles à l’Algérie, accrochés à un passé et rejetés par un présent qui les a renvoyés aux poubelles de l’histoire».
«Bombarder un député pied-noir partisan de l’Algérie-française et de la sinistre Organisation de l’armée secrète (OAS) au poste de vice-président du groupe d’amitié France-Algérie équivaut à rééditer le coup de l’adoption de la loi sur les bienfaits de la colonisation de février 2005», déplorent nos sources qui comparent cette désignation anachronique à une «seconde exécution ignoble de Larbi Ben M’hidi, d’Ali Boumendjel et de bien d’autres anonymes». «C’est salir la mémoire du maire Camille Blanc, assassiné en 1961 par l’OAS parce qu’il avait accepté que la conférence pour la signature des accords de paix en Algérie ait lieu à Evian-les-Bains, c’est cracher sur les tombes des gardes mobiles français de la France coloniale assassinés par cette même OAS et enterrés à ce jour à Alger», regrettent encore nos sources.
«L’Algérie est, elle aussi, libre de choisir ses vrais amis», concluent nos sources qui exhortent l’Assemblée populaire nationale (APN) à «signifier à son homologue française que ce groupe d’amitié ne saurait représenter une relation fondée sur des principes étrangers à ce triste individu».
A. S.
Comment (81)