Aucun fournisseur d’énergie européen ne peut rivaliser avec Sonelgaz et Naftal
Une contribution d’Abdelmalek Menari – Les visites successives en Algérie des représentations françaises, allemandes, italiennes et du président de l’Union européenne répondent à des problématiques européennes. L’Europe est au bord de la crise énergétique, ce qui impacte fortement son économie. Le prix du MWh est passé de 50 euros en janvier 2021 à 700 euros durant l’été 2022, soit une augmentation de 1 400% en 18 mois environ. Les entreprises ferment à cause du coût de l’énergie et les foyers voient fondre leur pouvoir d’achat. Pis encore, des coupures d’électricité sont à prévoir si l’hiver est froid.
En matière énergétique, quelles sont les options européennes ? La première, appliquée jusque-là, est l’achat de gaz de schiste américain. Moins pur et transporté en bateaux méthaniers, c’est la solution la plus chère à cause de son transport et des procédures de liquéfaction/regazéification et aussi la plus polluante compte tenu du volume de transport maritime qu’elle induit. Plus encore, les capacités de livraison des Etats-Unis restent loin d’être suffisantes pour assurer l’approvisionnement de l’Europe.
Sachant que l’Europe a besoin d’environ 150 milliards de mètres cubes de gaz par an si elle souhaite pallier le gaz russe, aucune structure à proximité ne peut fournir une telle densité. Aucune, sauf l’Algérie.
L’Algérie dispose, sans même explorer, des réserves suffisantes pour alimenter l’Europe en gaz pendant plus de 4 siècles, mais l’Algérie n’a jamais été une alternative à ses alliés. Augmenter les exportations d’hydrocarbure brut vers l’Europe, c’est devenir une alternative à la Russie, un pays ami et allié de longue date. Alors quelle politique énergétique doit adopter l’Algérie face aux sollicitations européennes ? Il n’existe qu’une seule stratégie : internationaliser Sonelgaz et Naftal.
La plus grande opportunité de l’histoire de l’Algérie
La crise de l’énergie en Europe offre une opportunité sans précédent à l’économie algérienne : donner une envergure internationale aux deux fleurons de l’énergie : Sonelgaz et Naftal. En les introduisant sur le marché européen, Sonelgaz et Naftal ont la capacité d’aspirer littéralement le marché européen de l’énergie, en proposant des tarifs attractifs et une continuité d’approvisionnement aux consommateurs. Avec des tarifs défiant toute concurrence, aucune structure ne pourrait rivaliser avec l’Algérie. C’est l’opportunité qui apporterait la plus grande entrée de devises de l’histoire du pays et la création de milliers d’emplois sur le territoire national.
Le marché européen de l’énergie
Les marchés français et européen de l’énergie sont des marchés concurrentiels où chaque entreprise est libre de s’installer. En France, par exemple, il y a 23 fournisseurs de gaz, 42 d’électricité et 16 de carburants et les installations énergétiques sont mises à la disposition de tous les prestataires. Cela permettrait à Sonelgaz de distribuer du gaz et de l’électricité à travers le réseau existant sans avoir à faire d’investissements importants pour livrer les consommateurs finaux. Les distributeurs de carburants (pompes à essence) sont, quant à eux, des franchises qui n’appartiennent pas aux enseignes qu’ils représentent, ce qui veut dire que les propriétaires des pompes à essence sont libres de signer un contrat avec un autre distributeur, Naftal si elle vient à s’implanter en Europe. L’Algérie peut transformer les pompes à essence franchisées (Esso, Total, Shell, Agip, etc.) en Naftal.
Au vu du potentiel et des moyens dont disposent Sonatrach, Sonelgaz et Naftal, ils ont la capacité de réaliser la plus grande opération économique de l’histoire de l’Algérie.
De l’extraction jusqu’à la livraison, aucun pays ne peut concurrencer l’Algérie
Tout d’abord, la matière première. Tous les fournisseurs d’énergies et de carburants européens ont le même processus : ils achètent leurs matières premières (gaz, pétroles et dérivés) au prix du marché, se la font livrer, la transforment pour ensuite la distribuer aux consommateurs. Pour Sonelgaz et Naftal, c’est différent, ils sont eux-mêmes propriétaires de leurs hydrocarbures à travers Sonatrach, ce qui induit un coût de revient fixe, celui de l’extraction, indépendamment du cours du marché et des événements internationaux. Ils peuvent ainsi proposer des prix défiant toute concurrence et assurer une continuité dans sa distribution. Deuxième point important : la logistique. Disposant d’un large réseau de gazoducs vers l’Europe, l’Algérie peut utiliser ces gazoducs et oléoducs vers l’Italie et l’Espagne pour livrer ses propres entreprises Sonelgaz et Naftal, avec également une large flotte de pétroliers, méthaniers et autres navires de transport qui peuvent être mis au service du projet Algérien. Enfin, l’Algérie dispose d’une parfaite maîtrise des procédés chimiques de transformation et peut proposer directement aux consommateurs européens une large gamme de produits énergétiques et dérivés.
Pour conclure, tous les ingrédients sont réunis pour permettre à l’Algérie de connaître le plus grand essor économique de son histoire. Le MJE demande aux responsables publics de ne plus augmenter les volumes d’hydrocarbure brut livrés en Europe, exception faite de l’Italie, partenaire historique, et de préparer l’installation de Sonelgaz et Naftal sur le territoire européen.
A. M.
(*) Président du Mouvement jeunesse éveillée (MJE)
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