L’infiltré marocain de BFMTV relayait la propagande d’une officine israélienne
De Paris, Mrizek Sahraoui – La réaction célère de BFMTV de suspendre le journaliste franco-marocain Rachid M’barki, qui s’avère être la taupe médiatique du Makhzen au sein de ladite chaîne d’information en continu, comme, d’ailleurs, il en existe partout dans les grands médias français, cette suspension donc avant même que l’enquête ait pris corps était une preuve de la gravité des faits qui (lui) sont reprochés : la collaboration directe de Rachid M’barki avec une officine de désinformation israélienne, a indiqué le consortium Forbidden Stories dans une enquête rendue publique ce mercredi.
L’ingérence dans la ligne éditoriale dudit média est désormais avérée. Le consortium international de plus de 100 journalistes parle d’une «vaste entreprise de désinformation téléguidée depuis l’étranger», Israël pour exact, par l’officine dénommée Team Jorge, aidée par un intermédiaire français. «Il n’y a pas de doute que BFM est victime dans cette histoire, quand l’un des nôtres court-circuite la chaîne hiérarchique, ça pose problème», a réagi le directeur général de la chaîne d’information, ce mercredi, sur France Inter.
L’année dernière, le journaliste franco-marocain a diffusé des sujets clés en mains fournis par l’officine israélienne pour le compte de clients étrangers – comprendre le pays natal du journaliste – en rapport, notamment, au Sahara Occidental et au Maroc sans que la rédaction en chef ait donné l’imprimatur, ni la hiérarchie validé le contenu.
Mais demeure tout de même la question de savoir si Rachid M’barki, mis à pied depuis que l’affaire a éclaté, a agi de son propre chef ou s’il a bénéficié de complicité au sein de la rédaction. Car, le présentateur du «Journal de la nuit» n’a pas travaillé seul. Un tel journal relève en règle générale du travail d’une équipe. «Rachid M’barki s’arrangeait pour demander des images en dernière minute, une fois que le rédacteur en chef était pris sur une autre tranche et avait validé l’ensemble de son journal», a toutefois précisé le directeur général de la chaîne sur France Inter.
Ce n’est pas une surprise en soi. Le journalisme vénal est monnaie courante en France. Et l’ingérence du Maroc dans les médias français comme dans les institutions européennes a toujours été un secret de Polichinelle. Reste à savoir si le Maroc diaphane, passe-muraille, c’est une vieille histoire. Ou bien l’affaire ne nécessite pas d’attention particulière, comme semble le faire le Parlement européen, qui s’est livré à un simulacre de condamnation après le scandale de corruption qui a éclaboussé le Maroc et ébranlé l’institution élue européenne, tous deux à jamais décrédibilisés en Europe comme dans le monde.
M. S.
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