Claude Mangin à partir de Tlemcen : il faut «soutenir les détenus sahraouis dans les geôles marocaines»
La militante française des droits de l’Homme Claude Mangin, épouse du détenu sahraoui Naâma Asfari par l’occupant marocain, a réitéré, mardi, depuis Tlemcen un appel à soutenir le peuple et les détenus sahraouis qui croupissent, depuis des années, dans les geôles marocaines, rapporte l’APS.
«Un appel est lancé à la communauté internationale pour soutenir davantage le peuple et les prisonniers sahraouis détenus dans plusieurs prisons marocaines sans jouir du moindre droit humain», a-t-elle déclaré, lors d’une rencontre de sensibilisation sur la cause sahraouie, tenue à l’initiative de l’Union nationale des femmes algériennes (UNFA).
Claude Mangin est revenue sur les conditions carcérales de son époux, Nâama Asfari, emprisonné en 2010 suite au démantèlement du camp de Gdeim Izik, ainsi que sur la situation d’injustice que vivent 19 prisonniers de ce groupe. «Ces détenus sont privés de soins médicaux et de visites familiales et n’ont droit ni au soleil, ni à la bibliothèque. La dernière fois que j’ai vu mon mari, c’était en 2019», a-t-elle souligné, ajoutant qu’elle a seulement droit à deux appels téléphoniques à son mari de cinq minutes chacun par semaine.
La militante française des droits de l’Homme a indiqué aussi, devant une assistance constituée d’étudiants, d’universitaires et de représentants d’associations et de la société civile, que «depuis sept ans, elle est interdite d’entrée au territoire marocain et qu’elle n’a plus droit de rendre visite à son mari», déclarant : «J’ai introduit un recours devant le tribunal de Rabat, qui a notifié dans son jugement que je représente un danger pour l’Etat marocain.»
«Un appel est donc lancé à la communauté internationale pour soutenir davantage le peuple sahraoui et les prisonniers détenus dans plusieurs prisons marocaines sans jouir du moindre droit humain», a-t-elle dit, réitérant sa détermination à «poursuivre sa lutte et à porter la voix des Sahraouis devant toutes les instances internationales pour mettre fin au colonialisme impérialiste marocain», tout en félicitant l’Algérie pour tout le soutien qu’elle apporte depuis des années à la cause sahraouie juste.
Mettant à profit cette tribune, elle a aussi appelé à intensifier les aides internationales, alimentaires, notamment, pour atténuer la souffrance du peuple sahraoui en lutte pour recouvrer son indépendance et s’affranchir du joug colonial marocain, soulignant que l’aide internationale au Sahara Occidental est devenue «très insuffisante avec la crise mondiale actuelle».
Elle a, à cette occasion, rendu un vibrant hommage à l’Algérie et à l’Union européenne qui «continuent d’apporter des aides alimentaires complémentaires pour atténuer la souffrance du peuple sahraoui».
«La situation est, certes, difficile, mais les autorités sahraouies qui viennent de tenir leur congrès dans des conditions de guerre sont déterminées à poursuivre la lutte contre l’oppresseur marocain jusqu’au recouvrement du droit à l’autodétermination», a-t-elle déclaré.
La secrétaire générale de l’UNFA, Nouria Hafsi, a, pour sa part, réaffirmé le soutien «total» des femmes algériennes à la cause juste du peuple sahraoui, rappelant le soutien indéfectible et immuable de l’Algérie à toutes les causes justes de par le monde.
Elle a affirmé que l’UNFA comptait intensifier ses actions de solidarité avec le peuple sahraoui et l’accompagner avec d’autres pays solidaires de sa cause jusqu’à ce que ce pays obtienne son droit à l’autodétermination.
R. N.
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