Désastre diplomatique
Par Mrizek Sahraoui – La visite d’Etat de quatre jours que devait effectuer en France le roi Charles III d’Angleterre ce vendredi, la première du monarque à l’étranger, vient d’être repoussée à une date ultérieure. En cause, a précisé l’Elysée dans un communiqué, la prochaine mobilisation des syndicats contre la réforme des retraites, calée pour le 28 mars par l’Intersyndicale. Un désastre diplomatique, a commenté la presse française, qui souligne l’incapacité de la France d’accueillir ses hôtes en toute sécurité et dans des conditions de sérénité.
Cette annulation est vue et analysée en France comme étant un cuisant revers diplomatique qui ternit sérieusement l’image de la France à l’étranger. Celle-ci vient surtout s’ajouter aux nombreux autres échecs qu’Emmanuel a essuyés depuis son accession au pouvoir. Les nombreuses réactions qui s’en sont suivies accablent le président Macron. «La réunion des rois à Versailles dispersée par la censure populaire. Les Anglais savent que Darmanin est nul pour la sécurité», a notamment tweeté le leader de la France Insoumise.
Intervenue dans un contexte national explosif, cette visite d’Etat du roi d’Angleterre, désormais reportée à une date ultérieure, est dénoncée dès après qu’elle a commencé à occuper l’actualité. Celle-ci vient aussi donner une autre dimension au cauchemar politique que vit le chef de l’Etat français, contraint de reconnaître en filigrane et à travers le report de cette visite l’amère réalité que la mobilisation sociale a un impact réel sur la vie politique et l’agenda diplomatique français.
Au moment où la presse britannique s’en donne à cœur joie et profite pleinement et avec délectation de la débandade diplomatique française, l’on ne peut s’empêcher de faire le rapprochement, dans un contraste saisissant, entre ce fiasco directement imputé à Emmanuel Macron et la formidable réussite de la visite d’Etat que vient d’achever le président chinois, Xi Jinping, en Russie. Une visite placée sous le signe de «l’amitié éternelle et sans limites» entre la Russie et la Chine. Amitié réaffirmée scellée entre Vladimir Poutine et Xi Jinping dans la perspective de la construction d’un monde multipolaire, contre lequel la ligue occidentale et les pays vassaux opposent une farouche détermination à faire capoter.
Du moment que la France est incapable d’accueillir le roi d’Angleterre, la Russie, en revanche, a réussi en plein conflit à réserver un accueil de haute facture diplomatique au président chinois, c’est à se demander qui est en guerre : la France ou la Russie !
M. S.
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