To be or not to be complotiste ou comment se débarrasser de l’emprise des banques ?
Une contribution de Kaddour Naïmi – Lire des exposés d’experts sur les causes et réalités sociales est, certes, nécessaire mais, plus nécessaire encore, il faut parvenir à la source des sources, aux agents premiers qui façonnent et gèrent le monde. Bien entendu, il y faut du temps et de la ténacité, ce qui n’est pas à la portée de la personne qui bosse huit heures par jour pour gagner sa vie ou plutôt sa survie.
Oracles du «Veau d’or»
1- «Soyez autant que vous le pouvez avides, égotistes, dépensiers pour votre plaisir. C’est ainsi que vous ferez la prospérité de votre nation et le bonheur de vos concitoyens.»
Ah ! Pourrait-on objecter, encore du complotisme, une diffamation de la part de gens anticapitalistes, d’envieux et de haineux contre des personnes qui se sont enrichies par leur honnête travail !
En réalité, l’auteur de la déclaration est… Bernard de Mandeville (1670-1733), l’un des idéologues fondamentaux du capitalisme. De sa conception a «découlé», pour ainsi dire, la théorie du «ruissellement», à savoir que l’enrichissement des uns permet le «ruissellement» d’une partie de cette richesse sur l’ensemble de la population.
2- «Quand un gouvernement dépend des banquiers pour l’argent, ce sont ces derniers qui contrôlent la situation, parce que «la main qui donne est au-dessus de la main qui reçoit. (…) L’argent n’a pas de patrie : les financiers n’ont pas de patriotisme, ni de décence ; leur unique objectif est le gain.» Encore du complotisme diffamatoire ! Objecterait-on. Bah ! L’auteur de cette affirmation s’appelle… Napoléon Bonaparte.
3- «Il y a en moi, d’un côté, un homme politique et libéral et, d’un autre côté, un homme financier et, malheureusement, les finances ne peuvent pas marcher sans liberté, mais encore moins avec trop de liberté.»… Auteur : James, le premier des Rothschild, dans une lettre à ses enfants en 1867.
Il reste à savoir ce qu’il entendait par «trop» de liberté. Ne serait-ce pas celle de remettre en cause la source de l’enrichissement illimité des banquiers, entre autres, par le financement des guerres entre les peuples ? Une réponse à cette question existe : «Quand le sang coule dans les rues, c’est le moment d’acheter.» Auteur ?… Un banquier, Rockefeller.
4- «Il est assez bon que le peuple de la nation ne comprenne pas notre système de banque et de monnaie ; s’il vient à le savoir, je crois qu’il y aurait une révolution avant demain matin.» A lire cette observation, on penserait qu’elle a comme auteur un vulgaire gauchiste, ultra-gauchiste, en tout cas un complotiste. Bah ! L’auteur se nomme… Henry Ford, et son aveu date de 1922.
5- «Le capital doit assurer sa propre protection avec tous les moyens possible, grâce à notre union et nos lois. Les dettes doivent être récupérées et doit être encaissée la valeur des hypothèques sur les biens le plus rapidement possible. Ainsi, quand, par exemple, les personnes ordinaires perdent leurs maisons, elles deviennent plus dociles et seront plus facilement gérées grâce au bras fort du gouvernement représenté par les principaux acteurs financiers.
Ces vérités sont bien connues par nos représentants qui agissent pour créer un impérialisme pour gouverner le monde. Grâce au système des partis politiques qui divisent les électeurs, nous les manipulons pour faire dépenser toute leur énergie sur des problèmes qui n’ont aucune importance. En agissant avec discrétion, nous garantissons la pérennité de ce que nous avons si bien planifié et réalisé.»
Là, trop c’est trop ! s’indignerait-on. Du pur complotisme ! Eh bien, il s’agit d’une déclaration de… l’Association des banquiers des Etats-Unis en l’an de disgrâce 1924, peu d’années avant la date fatidique de 1929 (le krach), puis la seconde boucherie mondiale.
6- «Si les gens savaient tout, il serait extrêmement difficile de les manipuler. (…) Tout contrôle de masse implique un élément de manipulation. Comment gérer une société si tout un chacun a un égal accès à l’information ou la reçoit avant qu’elle ne soit traitée par les analystes du gouvernement ?»
Bah ! L’auteur est un… banquier russe (je n’ai pas réussi à en trouver les nom et prénom), au Forum international de Saint-Pétersbourg, en 2012.
Tous les organes officiels de contrôle de l’information («fake-checking», dans le langage dominant anglo-saxon) affirmeront urbi et orbi que toutes les déclaration mentionnées ci-dessus sont typiquement complotistes. Et la majorité des citoyens y croiraient, tant ce qui est rapporté relève de l’incroyable : «Mais, comment donc ? Des gens riches qui contribuent à la richesse du monde seraient si cruels, si mauvais, si criminels que çà ? Impossible !» De fait, les émules de Joseph Goebbels sont, comme lui, des voleurs qui crient au voleur. Pas mal, non ? Des diffuseurs de fausses informations qui accusent de fausseté les auteurs de réelles informations, et qui constatent que leur tromperie fonctionne.
«Producteurs, sauvons-nous nous-mêmes !»
Souhaitons qu’un jour un chercheur ou un groupe de chercheurs publie un «Livre noir» où nous lirons les aveux, plus ou moins occultés, des «Maîtres» de ce monde. On découvrira, alors, combien l’humanité est asservie parce que manipulée par des êtres pires que les bêtes les plus féroces de la jungle, plus exactement des individus qui correspondent exactement aux caractéristiques psychiques des socio-psycho-pathes. Alors, avec ce livre noir, on comprendra qui sont les réels complotistes et, par conséquent, on agira mieux pour s’en libérer.
Mais, voici le hic : la quasi-totalité des citoyens confie son argent, son salaire, son épargne à une banque, et demande un crédit à une banque, en allant du besoin d’aller en vacances jusqu’à celui d’ouvrir une petite entreprise, en passant par l’achat d’un logis, etc. Là est la source de l’enrichissement des banquiers et, donc, leur domination sociale. Et, récemment, on vient de découvrir que cette domination s’exerce, également, par le blocage des comptes bancaires des contestataires de la domination oligarchique.
Celle-ci a permis d’affirmer qu’il existe «bel et bien une guerre des classes mais c’est ma classe, la classe des riches qui fait la guerre et c’est nous qui gagnons». Encore un complotiste ? L’auteur est le milliardaire états-unien Warren Buffett.
Alors, comment se libérer du «Veau d’or», de l’avidité et de la voracité des banquiers (et des affairistes en tout genre), par conséquent de leur dictature «légale» ?
Dans le passé, Joseph Proudhon théorisa et pratiqua la solution dite de «Banque du peuple». Malheureusement, elle échoua. Alors, question : comment les citoyens peuvent-ils se débarrasser de l’emprise des banquiers autrement qu’en trouvant la manière de gérer eux-mêmes leur argent, selon des mécanismes à trouver, sur la base du principe «par et pour le peuple» ? Cette question implique une autre : où sont les forces sociales, les réellement bonnes volontés, pour réfléchir à ce projet et commencer à le construire ? Le problème est, certes, immense, mais n’est-il pas indispensable ? Aux grands maux, les grands remèdes.
Pour le moment, nous sommes enfin entrés dans la prometteuse époque de dé-dollarisation, condition d’élimination de la domination oligarchique unipolaire états-unienne. Mais tant que la gestion de l’argent ne sera pas l’affaire réellement démocratique des citoyens, et à leur service, l’humanité reste l’esclave du «Veau d’or».
K. N.
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