Voyage incertain
Par Mrizek Sahraoui – La visite de Tebboune en France est censée raffermir les relations entre Alger et Paris, particulièrement tendues à la suite des nombreuses provocations de la part du président français lui-même, mais aussi venant de personnalités autorisées ou non à parler au nom de la France, et d’une certaine presse. Cette presse qui fait mine de ne pas voir le feu qui couve dans la demeure France, mais a les yeux rivés sur l’ailleurs, l’Algérie, la Russie ou la Chine notamment.
Le renvoi à une date ultérieure de la visite du président de la République demeure donc lui-même incertain en raison, d’abord, des raisons ayant été avancées pour justifier ledit ajournement non encore satisfaites du côté français. Et, d’autre part, parce que le président français n’est plus en capacité de respecter son agenda totalement tributaire des réactions des contestataires de la réforme des retraites toujours à l’ordre du jour.
Le président Macron ainsi que les membres du gouvernement sont persona non grata sur l’ensemble du territoire français. Accueillis au son des casseroles, Emmanuel Macron et ses ministres ne sont plus en mesure d’effectuer le moindre déplacement sans qu’ils soient chahutés, hués, insultés. L’opération séduction entamée dès après la promulgation de la loi sur les retraites et les tentatives de renouer le dialogue avec «la foule», à travers des sorties sur le terrain ou médiatiques, se sont toutes soldées par un cuisant échec. Les Français n’y voient, en effet, rien de moins que des prêchi-prêcha du savonarole qui fit sa thèse sur Machiavel, mais dorénavant en perte d’aura, de crédibilité, voire de légitimité aux yeux de nombreux Français.
La question, c’est de savoir si Emmanuel Macron a les coudées franches, est en capacité d’accueillir ses homologues étrangers en visite officielle en France. Le report de la visite du Roi Charles III d’Angleterre, programmée du 26 au 29 du mois de mars dernier, à cause de risques majeurs d’incidents, et les concerts de casseroles à répétition qui rythment désormais les déplacements du président Macron et des membres de l’Exécutif ne sont pas de nature à garantir l’accueil de chefs d’Etat étrangers dans le respect du protocole. Les casserolades se répètent et sont appelées à durer. En réponse aux «100 jours d’apaisement» d’Emmanuel Macron, les syndicats promettent «100 jours de colère».
A cela s’ajoute la possibilité que la palanquée de pseudo-révolutionnaires algériens planqués en France vienne perturber la visite du président Tebboune, à coup sûr sous l’égide des services de renseignement français agissant en marionnettistes. Des comparaisons avec le sort que réserve la majorité de Français à leur président et les commentaires iront ainsi bon train chez quelques médias français avides de sensationnel.
Toujours les mêmes. C’est dire.
M. S.
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