L’imposteur Pascal Boniface, le râtelier de Schiappa et le général «tortionnaire»
Par M. Aït Amara – Pascal Boniface enrage. Il n’a pas eu sa part des deux millions d’euros distribués par le gouvernement français. Du coup, il vitupère en s’efforçant sournoisement d’en rejeter la charge sur un ancien journaliste algérien qui a raflé la mise, ne lui laissant que les effluves d’une manne dans le râtelier de Marlène Schiappa qui lui est passée sous le nez.
Pascal Boniface fait partie de ces spécialistes autoproclamés de tout et de rien, de ces camelots qui fourguent à la crédule opinion française, dont le cerveau est labouré par le boniment, une analyse à bas prix, un baratin à la criée dont ils la repaissent. Il est la manifestation d’une agonie de l’honnêteté intellectuelle. Ce politologue a eu le mérite de démontrer, dans sa vidéo dans laquelle il cite l’ancien ministre de la Défense nationale, le général à la retraite Khaled Nezzar, qu’il n’y a pas de limites à l’ignorance qui s’exprime sous la forme d’une fausse maîtrise des sujets. Il rejoint ainsi la cohorte de Français ignares dont le manque de nuance dénude la sphère bien-pensante de ce pays qui se présente comme la Mecque de l’esprit et de la raison.
Comme ses compères du «qui tue qui», Pascal Boniface qualifie le général Nezzar de «tortionnaire», en appuyant son propos par l’affirmation fallacieuse que ce fait serait «documenté», mettant ainsi à l’abri de sa vérité apocryphe les terroristes islamistes qu’il absout de leurs crimes. Dans ses tombereaux d’ordures déversés sur toute l’armée algérienne incarnée par son ancien chef d’état-major, le beau parleur condamne ceux qui l’écoutent à accepter comme une évidence ses allégations qu’il étale en y concentrant une débauche de contrevérités.
Pascal Boniface sait-il au moins que le procès de 2002 qu’il survole dans son intervention a été intenté par le général Nezzar contre François Gèze et sa clique et que le témoignage de cet ancien journaliste qu’il assaille avec une violence inouïe était rendu nécessaire par le fait qu’il a été à l’origine du livre diffamatoire d’un certain félon nommé Habib Souaïdia, détourné par le directeur des éditions La Découverte qui en a déformé le contenu à sa guise ? Cet ancien journaliste a fui non pas le «régime des généraux» mais les hordes islamistes sauvages auxquelles François Mitterrand a ouvert toutes grandes les portes de la France pour y commettre des attentats à peine trois ans plus tard. Un témoignage réellement documenté celui-là que notre «intellectuel» français peut consulter dans un des nombreux ouvrages du général Nezzar, intitulé L’armée algérienne face à la désinformation, le procès de Paris.
Ce même général Nezzar s’est présenté de son propre gré devant la justice suisse, non qu’il eût admis qu’une juridiction étrangère s’ingérât dans les affaires intérieures du pays, mais pour montrer à ces gouvernements et ces idéologues occidentaux que l’armée algérienne qu’il a eu l’honneur de commander n’est pas un «régiment de massacreurs». Pascal Boniface fait sans aucun doute référence au torchon réécrit par François Gèze sous la signature de Habib Souaïdia. Si le directeur de l’Institut des relations internationales et stratégiques – titre ronflant pour un think tank dont le but est de pomper les généreuses subventions de l’Etat français et de gagner une chaire à prêcher la carotte sur les plateaux télé –, voulait se documenter sérieusement, il se serait référé à l’interview que le général Nezzar a accordée au Figaro en 2001.
«Souaïdia est ce qu’il est, mais cela ne veut pas dire que ses accusations ne sont pas vraies. Il accuse l’armée de commettre des massacres attribués aux islamistes. Si c’était vrai, pensez-vous qu’une armée composée à 80% de conscrits garderait sa cohésion ?» interroge le journaliste. «Ce serait impossible. La troupe se serait depuis longtemps soulevée contre ses chefs. En outre, de telles exactions sont impensables sur le plan éthique : nos officiers ont été formés par de grandes écoles, ils ont un idéal et le respect de certaines règles. Cette armée qui maîtrise toutes les technologies et est prête à manœuvrer avec l’OTAN ne serait donc qu’une bande de barbares !» répond le militaire algérien, droit dans ses bottes.
Nous découvrons non sans étonnement la fausseté de ce politologue présumé dont nous relayions les propos dans Algeriepatriotique. L’imposture de cet allongeur de sauce – dont le niveau à peine égal à celui de l’inculte Souaïdia ne fait pas honneur à l’intelligence – nous contraint à effacer tous les articles le concernant par devoir envers nos nombreux lecteurs.
M. A.-A.
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