Probable successeur de Sanchez : «Ma priorité, rétablir les relations avec Alger»
Par Kamel M. – Alberto Nunez Feijoo, candidat à la succession de Pedro Sanchez dont le parti vient d’essuyer un sacré revers, a affirmé que sa priorité sera de rétablir les relations avec l’Algérie. Interrogé sur ce qu’il changerait s’il était élu, le président du Parti populaire (PP), a répondu qu’il «essaierait» d’honorer «l’héritage laissé par tous les présidents du gouvernement espagnol [qui ont précédé Pedro Sanchez], Felipe Gonzales, José Maria Aznar – tous ! – qui entretenaient d’excellentes relations avec l’Algérie et le Portugal». «L’Algérie est un Etat avec lequel nous avons signé un Traité d’amitié», a-t-il rappelé.
Après avoir reçu une raclée aux élections régionales et municipales, Pedro Sanchez a pris la décision d’avancer la date des législatives, en affirmant en «assumer» les résultats. «Je crois qu’il est nécessaire de donner une réponse et de soumettre notre mandat à la volonté populaire. Le gouvernement a déjà réalisé les grandes réformes engagées. Notre pays s’apprête à assumer une responsabilité très importante puisqu’il s’agit de la présidence tournante du Conseil de l’UE. Tout cela nécessite l’avis des Espagnols sur les forces politiques qui devraient mener cette phase et les politiques à appliquer», a-t-il dit. «Il n’y a qu’une seule méthode infaillible, c’est la démocratie. Le mieux est que les Espagnols prennent la parole pour définir, sans délai, le cours politique du pays», a-t-il surenchéri.
Mais Pedro Sanchez n’a pas consulté les Espagnols lorsqu’il a décidé, de façon unilatérale, de changer la politique étrangère de l’Espagne et de violer les résolutions des Nations unies en prenant fait et cause pour un des belligérants dans le conflit maroco-sahraoui. C’est sans doute cet impair qui a valu au parti du président du gouvernement sortant ce naufrage du Parti socialiste, le PSOE, qu’il a entraîné dans sa chute. De nombreuses voix s’étant élevées pour dénoncer un revirement subit qui a coûté à l’Espagne pas moins de quatre milliards de dollars de pertes depuis que l’Algérie a gelé le Traité d’amitié comme mesure de rétorsion.
Le Parti populaire avait accusé le bras droit de Perdo Sanchez, et néanmoins ministre des Affaires étrangères, José Manuel Albares, d’incompétence, en estimant que ce dernier fait perdre de l’argent à l’Espagne à cause de la crise que ce dernier et le chef de l’Exécutif avaient provoquée avec l’Algérie. «La députée PP Valentina Martinez a attribué la crise actuelle avec l’Algérie à l’incompétence et aux erreurs du ministre des Affaires étrangères, de l’Union européenne et de la Coopération, José Manuel Albares, et a averti que cela coûte de l’argent aux Espagnols en raison du risque de hausse des prix du gaz», rapportait, en effet, Europress, organe de l’Union européenne.
«Lors de la session de contrôle du gouvernement au Congrès des députés, Martinez a déploré qu’à un moment où il est plus que jamais nécessaire d’avoir une politique étrangère sérieuse, prévisible, fiable et solide, le gouvernement semble devenir définitivement l’opposition lui-même et rejette le consensus offert par le nouveau leader du PP, Alberto Nunez Feijoo, pour une politique d’Etat», ajoutait le média européen, qui nous apprenait ainsi que le conflit provoqué par le gouvernement socialiste espagnol avait créé une crise politique interne en Espagne.
La députée et néanmoins porte-parole de la commission des Affaires étrangères avait regretté que «les erreurs criantes d’Albares s’ajoutent à la tromperie et aux mensonges», accusant le chef de la diplomatie d’avoir «induit en erreur l’opinion espagnole en affirmant que l’Algérie avait été informée à l’avance de la décision de soutenir le plan marocain d’autonomie du Sahara Occidental, alors qu’il disait que la relation ne serait pas affectée et qu’il assurait que cela n’aurait pas d’incidence sur le contrat gazier».
«Maintenant, il entend encore nous tromper en soutenant que ce différend [avec l’Algérie] n’aura aucun coût», a ajouté Valentina Martinez, en rappelant que l’Algérie a retiré son ambassadeur de Madrid il y a plus d’un mois et que, cette semaine, le ministre des Affaires étrangères a été invité à «assumer les conséquences de ses déclarations regrettables» et en reprochant au «maladroit» Albares d’avoir «aggravé la situation» en qualifiant les propos du président Tebboune de «polémique stérile». «L’Espagne est le seul pays avec lequel l’Algérie va revoir ses prix du gaz», a rappelé la députée du parti conservateur espagnol, en s’indignant de ce que les «erreurs» du gouvernement socialiste «nous coûtent de l’argent, de l’argent que nous, les familles espagnoles, payons de notre poche sur les factures de gaz et d’électricité».
K. M.
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