Sommés de quitter l’abri à bateaux : des pêcheurs en détresse interpellent le wali d’Oran
Par Kahina. B.-H. – La décision prise par le wali d’Oran, Saïd Saayoud, d’évacuer l’abri à bateaux, situé à Cap Falcon, commune d’Aïn El-Turk, a suscité l’inquiétude et le désarroi de plus de 60 pêcheurs, lesquels s’y trouvent depuis plus de cinquante ans.
Dans un communiqué adressé à notre rédaction, les pêcheurs disent ne pas comprendre cette décision, jugée «abusive et irrationnelle». Les signataires du document affirment ne pas être contre la décision du wali mais considèrent que leur évacuation de cet abri est arbitraire. «Nous ne sommes pas contre la décision de Monsieur le wali. Nous sommes contre le fait que, du jour au lendemain, on nous demande de sortir. Ce ne sont pas des paquets qu’on peut déplacer facilement d’autant plus que les mises à l’eau sont fermées», indique Mourad Ouahab, un des concernés.
«Si vous voulez qu’on parte, ou voulez-vous qu’on aille ?» s’interroge Mourad qui rappelle les orientations du président de la République, lequel a interdit les évacuations arbitraires, contraires aux lois de la République. Et de renchérir : «Pour nous imposer une évacuation sur-le-champ, il faudrait d’abord nous donner une solution alternative.»
Les pêcheurs attestent que l’abri est sur pied grâce aux cotisations des adhérents. Ces cotisations annuelles qui ont permis la création de quatre emplois permanents. Le SG de l’association Cap environnement a, quant à lui, fait savoir : «Nous tous qui sommes concernés par cette décision voulons transmettre au wali un appel au secours.»
«Monsieur le wali, vous avez demandé à la commune d’Aïn El-Turk, la gestion de l’abri à bateaux. Ce que nous ne comprenons pas, c’est pourquoi les gestionnaires veulent nous expulser ?» interroge le SG de Cap environnement qui affirme que «tous autant que nous sommes, sommes prêts à exécuter les lois». «Seulement, la raison, ajoute-il, doit l’emporter.» «Il y a des pêcheurs qui vivent de leurs pêches uniquement, et si vous les mettez hors de cet abri, vous condamnerez des familles entières à la faim», avertit-il.
Les adhérents de cet abri qui fait polémique espèrent faire entendre leurs voix aux autorités du pays pour empêcher leur évacuation.Les concernés par cette décision ont jusqu’à mardi 6 juin pour évacuer le garage.
K. B.-H.
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