La propagande : industrie de fabrication du consentement et d’enrégimentement (II)
Une contribution de Khider Mesloub – N’assistons-nous pas dans les pays capitalistes développés, notamment en Europe, sous couvert de la factice «crise énergétique» spéculative, à la résurgence de ces méthodes sécuritaires, actionnées lors la factice crise sanitaire ? A la réactivation de la gestion sécuritaire conduite sur un mode militariste, avec des dispositifs coercitifs, enrobé dans une rhétorique délibérément belliqueuse et anxiogène pour alimenter la psychose, aggraver la vulnérabilité psychologique générée par la gestion criminelle de la pandémie, accentuer la paupérisation, vecteurs d’affaiblissement sociale, donc de soumission politique ?
Une chose est sûre : un prolétariat apeuré et tétanisé, affamé et atomisé, devient plus aisément corvéable et exploitable, plus perméable à la propagande, notamment à l’endoctrinement idéologique nationaliste belliciste. Et, par extension, à l’enrôlement militaire dans l’imminente guerre généralisée en préparation.
Déjà, les gouvernants européens ont commencé à exiger de l’ensemble de la population des sacrifices, notamment par les restrictions de la consommation d’énergie, la baisse de leurs dépenses, la diminution de leurs salaires. En France, la population française est invitée à la «sobriété énergétique» par Macron, ce Président connu pour son ivresse du pouvoir, son «éthylisme financier», cette pathologie présidentielle qui consiste à siphonner des milliards des comptes publics pour les déverser à ses amis les puissants, les capitalistes et les financiers, via des subventions et l’attribution de contrats, à l’exemple de McKinsey et Uber, Pfizer, etc.
Encore une fois, à l’exemple de la gestion autoritaire de la pandémie de Covid-19, les gouvernants européens s’apprêtent à gérer la factice crise énergétique, amplement instrumentalisée, sur le mode sécuritaire et militaire, notamment par l’imposition de mesures coercitives et répressives, l’instauration d’un confinement énergétique totalitaire, encadré sans aucun doute par un pass climatique, cette arme de surveillance technologique de la population largement utilisée par le pouvoir chinois, à l’avant-garde de la technologie du contrôle social et de la surveillance totalitaire de la population.
De nos jours, la politique de la peur, cette arme de propagande, s’attache à susciter un climat de psychose au sein de la population pour justifier l’adoption de lois sécuritaires, de mesures restrictives et coercitives. «Et si vous pouvez trouver quelque chose pour les effrayer, vous pouvez leur faire tout ce que vous voulez», répétait Hermann Göring, homme politique nazi.
En 1914, la totalité de l’appareil productif du pays, industriel et agricole, devait fonctionner de manière optimale et être orienté vers des finalités militaires. Corrélativement, cette conversion de l’économie vers des objectifs militaires impliqua-t-elle pour la majorité de la population austérité et sacrifice.
Mais plus fondamentalement, l’économie de guerre induisit aussi un grand bouleversement dans l’organisation de l’industrie et de l’agriculture : il ne faut pas oublier que c’est au cours de la Première Guerre mondiale que furent jetées les bases du modèle économique capitaliste moderne (fordisme, taylorisme, marketing, management, organisation scientifique du travail, etc.). De même, c’est la Première Guerre mondiale qui enfanta les divers totalitarismes du XXe siècle (fascisme, nazisme, stalinisme, maoïsme, kémalisme, etc.).
En 2020-2023, la totalité de la production doit être restructurée dans le dessein de la transformer en une économie dématérialisée, numérisée, «ubérisée», dominée par le télétravail, autrement dit, cette fois avec un minimum d’hommes et de femmes sur le champ de guerre économique totalement financiarisé sur fond d’un despotisme rampant. Sans oublier l’Intelligence artificielle (IA). Comme le titre le quotidien Le Figaro, dans son édition du 21 juin 2023 : «De la banque aux sciences de la vie en passant par la publicité ou l’industrie, les cas d’usage (de l’IA) se multiplient, transformant à vitesse grand V nombre de métiers».
Certes, la propagande n’a pas été inventée au cours de la Première Guerre mondiale. Mais c’est la première fois dans l’histoire où elle revêtit une dimension industrielle et scientifique. Dès cette époque, la propagande fut intégrée dans les formes de gouvernement comme moyen d’asservissement de la population et de dévoiement politique totalitaire.
La propagande peut être définie comme la fabrication de l’information idéologique par l’Etat aux fins d’endoctrinement mental de la population. Les régimes nazi et stalinien se serviront abondamment de cet instrument d’intoxication psychologique et d’embrigadement idéologique par leur industrie de façonnement des esprits. Cependant, la propagande ne sera pas exclusivement l’apanage des régimes dictatoriaux. L’Occident démocratique, dans un raffinement de politesse dictatoriale veloutée, l’exploitera également, mais avec des techniques plus sophistiquées, avec l’assentiment servile de la population persuadée de vivre dans un pays libre. Il n’y a pas pire malade qui s’ignore. Il n’y a pas pire aliéné qu’un citoyen qui se croit libre.
Les techniques de propagande élaborées par les Etats belligérants au cours de la Première guerre mondiale, perfectionnées au cours de la Seconde Guerre mondiale, seront transposées par la suite dans la vie sociale et le secteur économique, notamment par le biais de la publicité et le contrôle électronique de la population.
Depuis lors, dans les démocraties totalitaires de l’Occident et, à plus forte raison dans les pays totalitaires dépourvus de toute démocratie, la propagande a été intégrée dans tous les rouages de la société. La propagande est devenue si omniprésente dans la vie quotidienne, notamment dans la politique et l’économie, qu’elle agit de manière quasi invisible, voire naturelle, tel un virus doctrinaire asymptomatique, distillé dans le corps social déjà amplement contaminé par d’autres formes de microbes idéologiques imprimés depuis l’enfance dans le cerveau par les structures scolaires et les appareils de conditionnement médiatiques.
En 1928, Edward Bernays, fondateur de la propagande politique et entrepreneuriale, écrit dans son livre Propaganda : «La manipulation habile et consciente des habitudes et des opinions des masses est une composante majeure de la société démocratique. Ceux qui manipulent ce mécanisme secret de la société constituent un gouvernement invisible qui est la véritable puissance dirigeante de notre société.» (…) «Le gouvernement invisible tend à être concentré entre les mains de quelques-uns à cause de la dépense engendrée par la manipulation de la machine sociale qui contrôle les opinions et les habitudes des masses.» Comme il est explicitement mentionné dans ce passage du livre de Bernays, la manipulation est opérée secrètement par un «gouvernement invisible». Il est manifeste que Bernays faisait référence à la grande bourgeoisie, voire au grand capital. Mais par-dessus tout, ce qu’il faut souligner, c’est que cette manipulation de l’opinion est commandée non par des individus regroupés en loges maçonniques ou en comités secrets de conspirateurs internationaux, mais par les lois imparables et nécessaires (déterministes) du mode de production et des rapports sociaux de production capitalistes.
Le livre de Bernays, écrit en 1928, s’était inspiré de son expérience de propagandiste durant la Première Guerre mondiale. C’est au cours de cette guerre que, pour la première fois dans l’histoire, la propagande fut utilisée à une échelle industrielle. En effet, comme on l’a souligné plus haut, ce fut la première guerre totale de l’histoire. Elle avait mobilisé d’immenses contingents militaires. Jamais, dans l’histoire, il n’y eut une telle masse de la population masculine enrôlée dans les armées. Comme, en 2020-2022, jamais plus de 4 milliards de personnes dans le monde auront été totalement confinées, séquestrées, assignées à résidence, durant des mois ; des centaines de millions auront été jetées dans l’enfer du chômage, précipitées dans la paupérisation.
De même, cette guerre totale génocidaire eut pour corollaire d’incorporer toute la population civile dans l’effort de guerre, notamment par la production de matériels militaires et l’enrôlement des femmes dans les usines comme dans les hôpitaux. Pour assurer une telle impressionnante mobilisation et justifier la guerre, l’Etat dut recourir à une campagne de propagande d’une dimension industrielle inégalée.
Globalement, la propagande consiste à façonner l’opinion par tous les moyens possibles, en s’appuyant en particulier sur les médias chargés de la communication. Au reste, Edward Bernays nommait cette communication la «fabrique du consentement», terriblement d’actualité à observer l’adhésion servile des populations à leur assujettissement totale graduel, illustré par leur acquiescement aux mesures liberticides décrétées par les gouvernants, sous couvert de gestion de la crise (sanitaire, climatique, énergétique, économique). Au cours des années 2020-2022, à la faveur de la PLANdémie, cette fabrique du consentement était la seule à ne pas connaître la crise : elle tournait à plein régime (fasciste).
Ironie de l’histoire, Edward Bernays avait participé, aux côtés du président américain Wilson, à la Commission Creel, convoquée pour convaincre l’opinion publique américaine «pacifique» de la justesse de la participation des Etats-Unis dans la guerre. Au final, grâce à la propagande, la Commission Creel permit de retourner le peuple américain en faveur de l’entrée dans la Première Guerre mondiale. Toute ressemblance avec les comités scientifiques vaccinistes actuels, pollués par l’implication de véreux viraux médecins œuvrant pour les groupes pharmaceutiques (Big Pharma) et officines despotiques étatiques, n’est pas fortuite. Leurs recommandations médicales criminelles n’ont rien à envier aux conseils génocidaires des politiciens de l’époque de la Première Guerre mondiale appelant les populations à porter impérativement l’uniforme de guerre pour se protéger soi-disant de l’ennemi, non sans avoir livré bataille la fleur au fusil et drapeaux fièrement flottant au vent, selon la rhétorique propagandiste usitée en période de guerre, pour le grand profit des industriels de l’armement et le bénéfice des classes dominantes (aujourd’hui pour les Big Pharma, la BCE, FMI, empires financiers, oligarchies orientales et asiatiques).
La déclassification des courriels d’Anthony Fauci, immunologue américain, mais surtout conseiller principal de Donald Trump puis de Joe Biden, sur la question liée à la crise du covid-19, est venue nous rappeler l’ampleur des manipulations tramées dans les coulisses du pouvoir. En effet, ces échanges de mails retracent les complots de la sphère gouvernementale, la fabrication de la propagande par les plus hauts protagonistes de la gestion de la crise sanitaire.
Il est utile de rappeler qu’Edward Bernays se fit connaître non seulement sur le champ meurtrier de guerre, mais aussi dans le domaine belliqueux de l’économie capitaliste, concurrentielle et consumériste. En effet, le parcours professionnel de cet austro-américain est singulièrement atypique. Dans les années 1920, il travailla pour plusieurs entreprises, notamment une marque de bacon. Cette fois, au lieu d’employer ses talents de propagandiste publicitaire pour vanter les vertus du bacon, Bernays préféra enrôler une dizaine de médecins pour recommander aux Américains de prendre chaque matin un copieux petit-déjeuner, de préférence avec des œufs et du bacon. De nos jours, les médecins véreux et vénaux, enrôlés par l’Etat, vantent les vertus du confinement pénitentiaire, du port du masque à l’extérieur en dépit de son inefficacité, participent avec les apprentis sorciers gouvernementaux à la politique pyromane de la destruction psychologique de la population par la création d’un climat apocalyptique, au carnage économique et social. Autrement dit, ils vantent (vendent) le narratif officiel du capital, propagé par les gouvernements.
Décidément, la corruption morale des médecins est ancienne. Grâce aux recommandations, médicalement criminelles du fait du surpoids généré par la consommation de cet aliment hyper calorique, de ces médecins corrompus, les œufs au bacon sont devenus un référent diététique, une institution du petit-déjeuner américain.
Edward Bernays fut aussi l’homme de la fumeuse émancipation de la femme américaine. En effet, travaillant pour une firme de cigarettes, Bernays eut la lumineuse et incandescente idée pour flamber les ventes des cigarettes, d’allumer la consommation des femmes en leur offrant l’occasion d’égaler les hommes par l’accès à la liberté de fumer dans l’espace public. Jusque-là, les femmes ne fumaient pas dans les lieux publics. C’était moralement reprouvé. Bernays s’employa à brûler et réduire en cendres ce tabou infiltré par la morale patriarcale. Car Edward Bernays présenta la cigarette comme un symbole phallique, et donc un instrument de la domination masculine. Aussi invitait-il les femmes de mettre le paquet pour briser le monopole de la cigarette masculine. Pour ce faire, il embrigada des femmes de la bourgeoisie émancipée pour embraser la scène médiatique. Comment ? Le jour du rituel défilé de Pâques, des femmes déambulèrent dans la 5e Avenue de New-York en fumant des cigarettes. Cette entrée en scène spectaculaire fut immortalisée par une expression soufflée par Bernays, devenue légendaire : «Leurs cigarettes sont des torches de la liberté.» Aussitôt, la gent féminine s’enflamma pour la nouvelle mode de la «sucette à cancer». En quelques mois, la consommation de tabac chez les femmes flamba et consuma leurs poumons.
De manière générale, comme l’avait bien compris Bernays, influencé par les théories psychanalytiques de son oncle Sigmund Freud et La Psychologie des foules de Gustave Le Bon, la propagande est le meilleur instrument idéologique pour influencer les foules en s’adressant à leurs émotions et à leurs instincts.
En effet, la propagande n’a pas pour tâche de manœuvrer l’esprit conscient, mais de manipuler l’inconscient. Car la mentalité collective n’est pas régie par la pensée rationnelle, mais par la passion, les impulsions, les émotions. «Par conséquent, si nous comprenons le mécanisme et les motivations de l’esprit de groupe, n’est-il pas possible de contrôler et d’enrégimenter les masses selon notre volonté sans qu’elles le sachent ?» avait-il écrit.
Aussi les desseins de toute propagande ne se réduisent-ils pas uniquement à l’inculcation et à la propagation. La propagande a surtout pour mobile de dissimuler les véritables motivations d’une opération politique, économique, étatique, religieuse. La propagande avance toujours masquée, les mains gantées de légalité pour ne pas laisser d’empruntes coupables visibles, le corps institutionnel protégé d’une armure pour assurer ses arrières, et les édifices carcéraux prêts à suppléer les officines de conditionnement défaillantes et à embastiller les dissidences suspicieuses.
Comment persuader des millions d’hommes d’aller sacrifier leur vie sur le champ de guerre, sinon par l’usage de l’arme de la propagande destinée à dissimuler les mobiles de la guerre : la défense des intérêts d’une classe d’exploiteurs drapée dans le discours patriotique. Comment persuader des milliards d’individus d’accepter le confinement meurtrier, les restrictions de leurs libertés, les sacrifices sociaaux, le carnage économique, sinon par le recours à une campagne de propagande étatique et médiatique destinée à masquer les véritables motivations de la gestion apocalyptique de la crise sanitaire du Covid-19 : créer un climat de psychose et de sidération pour justifier et légitimer la reconfiguration despotique de l’économie mondiale sur fond de la militarisation de la société.
Si le terrorisme vise à pulvériser les corps humains, la propagande entend superviser-formater-terroriser les esprits. Les deux modes de gestion et de gouvernance complémentaires sont inhérents à la civilisation capitaliste totalitaire et décadente contemporaine.
«L’appareil de propagande de Staline et Brejnev semble, en comparaison [au mensonge médiatique], un jeu de faussaires amateurs», Alexandre Zinoviev.
K. M.
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