Vers une sévère crise diplomatique entre l’Algérie et les Emirats arabes unis ?
Par Abdelkader S. – Les dirigeants des Emirats arabes unis auraient commis une série d’actes hostiles envers l’Algérie qu’ils s’emploieraient à déstabiliser pour le compte du Maroc. Des responsables émiratis ont fourni au Makhzen un système d’espionnage sophistiqué, selon le quotidien arabophone El-Khabar. Vraisemblablement fabriqué par Israël, cet équipement vise directement l’Algérie. Le journal ajoute qu’Abu Dhabi pratique un chantage sur le président tunisien pour qu’il rompe ses relations avec son voisin de l’Ouest et exerce des pressions sur la Mauritanie pour rallier la cohorte des normalisateurs et établir des relations avec l’entité sioniste. Enfin, croit savoir El-Khabar, les services émiratis ont tenté d’introduire d’immenses quantités de psychotropes en Algérie par la frontière terrestre libyenne.
Cette information rapportée par nos confrères renvoie à l’étrange affaire du «faux» communiqué qui faisait état du renvoi par les autorités algériennes de l’ambassadeur des Emirats arabes unis. Une affaire qui a coûté sa place au ministre de la Communication. Le ministère des Affaires étrangères avait, on s’en souvient, opposé un démenti formel à ce qu’il a qualifié de «fausse information distillée sur les réseaux sociaux et dans certains médias, selon laquelle l’Algérie aurait expulsé l’ambassadeur des Emirats arabes unis à Alger», tout en «réitérant les bonnes relations qui lient les deux pays».
Les faits révélés par El-Khabar sont gravissimes. S’ils s’avéraient exacts, cela annonce une grave crise diplomatique entre l’Algérie et les Emirats dont les injonctions dans les affaires internes du pays avaient été dénoncées en leur temps lors du mouvement de protestation populaire de février 2019, les manifestants mettant sur un pied d’égalité la France et cette richissime monarchie du Golfe soupçonnée de s’ingérer dans la crise interne algérienne. En décembre 2019, des sources médiatiques faisaient état d’une réunion qui devait se tenir à Londres et dont le but semblait être une normalisation des relations d’un certain nombre de pays arabes avec l’entité sioniste. Il aurait été question de pousser l’Algérie dans cette direction rejetée par le président Tebboune, qui avait fustigé le zèle manifesté par les pays arabes qui se sont jetés dans les bras de l’Etat voyou d’Israël.
En janvier 2022, un pont aérien entre les Emirats arabes unis et le Maroc, impliquant une dizaine de gros porteurs militaires de type Boeing C-17A Globemaster III, avait été révélé par un site spécialisé israélien. Rien n’a filtré sur cette opération qui suscite à ce jour de sérieuses inquiétudes tant il serait question d’armements, notamment de drones. S’agit-il des appareils de fabrication israélienne confectionnés aux Emirats ? Possible, indiquaient de nombreuses sources qui excluaient qu’il se soit agi, comme l’avaient rapporté certains médias, de cohortes d’émirs et de leur matériel habitués à la chasse dans les régions reculées du Maroc.
Aucune source officielle n’a communiqué sur ces mouvements suspects qui intervenaient dans un contexte extrêmement tendu entre l’Algérie et le Maroc. Il n’est plus question de brouille diplomatique, mais carrément de menaces sur la sécurité de l’Algérie après que le régime expansionniste de Rabat a signé une série d’accords militaires avec Israël, portant, entre autres, sur l’implantation de deux usines de montage de drones dans l’est et le sud du royaume, soit au plus près de la frontière avec l’Algérie et les territoires sahraouis libérés.
Le Makhzen a déployé sa gendarmerie royale tout le long de la frontière avec l’Algérie, et les opérations d’espionnage se poursuivent de plus belle grâce à du matériel hypersophistiqué fourni par le Mossad via les Emirats arabes unis donc, si on en croit les révélations faites par El-Khabar dans son édition de ce jeudi.
A. S.
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