Invité à la Fête du 5 Juillet : le sénateur français Rachid Temal nous écrit
Rachid Temal a réagi à notre article dans lequel nous nous étonnions qu’un ami de l’entité sioniste, ennemie numéro un de l’Algérie, soit invité par l’ambassadeur Saïd Moussi à la célébration de la Fête de l’Indépendance nationale. Le sénateur français confirme, dans son droit de réponse ci-après, faire partie du groupe d’amitié France-Israël, sachant qu’il ne peut en être autrement puisque nous avons apporté la preuve par neuf en renvoyant nos lecteurs au document du Sénat français l’attestant. Idem pour son soutien aux harkis.
L’élu de la chambre haute du Parlement français dément, cependant, avoir signé une quelconque pétition en faveur de l’activiste Amira Bouraoui et se défend de toute compromission avec le MAK et son chef de file, Ferhat Mehenni.
M. Temal nous corrige la date de la tenue de la cérémonie, soit le 12 et non le 5. Nous précisons, à ce propos, que par «5 Juillet», nous n’entendions pas la date mais l’occasion chère au cœur des Algériens.
Nous pouvons comprendre l’emportement du sénateur français, mais cela ne change rien au fait que le membre d’un groupe d’amitié franco-israélienne et défenseur des supplétifs de l’armée française n’a pas sa place dans la commémoration de la fin de la longue et cruelle nuit coloniale.
On ne peut être à la fois ami de l’Algérie et d’Israël, comme on ne peut rendre hommage aux martyrs de la glorieuse Révolution armée tout en prenant fait et cause pour ceux qui se sont fait les complices de crimes ignobles contre le peuple algérien.
Nous publions la mise au point du sénateur in extenso.
M. Aït Amara
«Monsieur le Directeur de la publication,
Je prends la liberté de vous adresser la présente missive afin de vous faire part de ma vive surprise, voire de mon étonnement le plus profond, à la lecture de l’article intitulé « Ce qui s’est passé le 5 Juillet à Paris : les exclus, les ignorés et l’intrus » et signé par A. S., publié sur votre site le 24 juillet dernier et qui m’a été transmis.
Je dois avouer que ma stupeur a été à son comble en découvrant que la photo choisie pour illustrer ledit article est une représentation de ma personne dans la Salle des conférences du Sénat. Mon étonnement s’est encore accru en lisant la légende : Le sénateur Rachid Temal ami du MAK, des harkis et d’Israël. Ma consternation a atteint son paroxysme en prenant connaissance du passage me concernant dans le corps de l’article.
Outre le fait que le signataire (anonyme par ailleurs) de «l’article» n’ait pas jugé utile de prendre contact avec ma personne afin de vérifier les informations qu’il a relatées, ce qui est la base de la noble profession qu’il exerce, ses affirmations sont pour la plupart diffamatoires, mensongères et pour le moins très orientées.
Par conséquent, permettez-moi, dans un premier temps, de rectifier les mensonges factuels qui ont été publiés :
– L’auteur affirme que je suis signataire d’une pétition en faveur de la libération de Madame Amira Bouraoui. Ceci est un mensonge.
– L’article indique que je serai réputé, dit-on, proche du MAK, ce qui est totalement faux, n’ayant aucun contact, ni relation avec cette organisation. C’est encore bien un mensonge de votre journaliste.
S’agissant des faits avérés mais à usage orienté :
J’ai, en effet, eu l’honneur de répondre à l’invitation de Son Excellence Monsieur l’Ambassadeur d’Algérie en France pour célébrer le 61e anniversaire de l’indépendance de l’Algérie le 12 juillet, et non le 5 comme l’indique votre journaliste. Cette invitation m’a été adressée en tant que président du groupe d’amitié interparlementaire France-Algérie du Sénat, ce qui est la pratique diplomatique en vigueur par les représentants de tous les pays. Pour plus de précisions, les présidents des groupes d’amitié parlementaires sont aussi conviés à accompagner les chefs d’Etat et autres autorités pendant les visites bilatérales. C’est d’ailleurs, à ce titre, que je fus également convié par le président Emmanuel Macron, d’une part, et par la Première ministre, Elisabeth Borne, d’autre part, aux voyages officiels en Algérie en août et octobre 2022 où j’ai eu des échanges très riches avec les autorités algériennes, à leur tête le président de la République algérienne démocratique et populaire, Monsieur Abdelmadjid Tebboune. J’espère que ces quelques éléments didactiques contribueront à éclairer l’auteur.
– L’article indique que je suis membre du groupe d’amitié interparlementaire France-Israël du Sénat. Ce qui est vrai. Mais afin de compléter vos informations, je vous indique que j’ai aussi fait le choix d’adhérer à de très nombreux autres groupes d’amitié comme : l’Ouzbékistan (dont je suis président délégué), la Palestine, Taiwan, les Etats-Unis, les Pays du Golfe, le cône sud en Amérique du Sud, le Japon et tant d’autres. Je crois en la diplomatie parlementaire.
– Il est indiqué, également, dans l’article du 24 juillet que j’ai, en tant que parlementaire, travaillé sur la loi portant reconnaissance de la nation envers les harkis et les autres personnes rapatriées d’Algérie, anciennement de statut civil de droit local, et réparation des préjudices subis par ceux-ci et leurs familles du fait de l’indignité de leurs conditions d’accueil et de vie dans certaines structures sur le territoire français. S’agissant d’un débat franco-français, comme le démontre le contenu de ce texte de loi, il est normal en tant que vice-président de la Commission des affaires étrangères, de la défense et des formes armées du Sénat, d’y prendre toute ma place.
Je note néanmoins que votre journaliste, qui suit mes activités parlementaires, a omis de préciser dans son article que j’ai déposé le 12 octobre 2021, et soumise au débat en séance publique le 9 décembre 2021, ce qui est une première historique au Parlement français, une proposition de loi relative à la Commémoration de la répression d’Algériens le 17 octobre 1961 et les jours suivants à Paris dont je vous invite à lire les articles.
Enfin, puisque mon activité parlementaire semble vous intéresser, ce dont je vous en remercie, et afin de vous éviter de publier des écrits sans fondement ou orientés, je vous invite à la suivre quotidiennement en cliquant sur ma fiche sur le site du Sénat où l’on peut retrouver mes prises de parole dans les débats parlementaires, mes questions lors des séances de questions orales ou au gouvernement ainsi que mes rapports parlementaires ou encore mes amendements ou propositions de lois déposés.
Depuis lors, j’ai découvert qu’un autre article publié sur votre site le 28 juillet dernier sous la plume d’un certain N. D. et intitulé « Tout sur le fonctionnaire du Quai d’Orsay qui complote contre l’Algérie » faisait le choix de me citer en reprenant les mêmes mensonges que ceux de son collègue A. S., évoqués plus haut.
Bien évidemment, si d’autres articles de cette nature devraient être publiés sur votre site, je serai dans l’obligation de prendre contact avec mes conseils.
Je vous remercie d’avance pour la publication de l’intégralité de ce droit de réponse. Cordialement
Rachid Temal
Sénateur du Val d’Oise»
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