Pour sauver ses intérêts au Sahel : la France veut sa guerre par procuration
De Paris, Mrizek Sahraoui – Après les deux guerres d’agression contre l’Irak, celle contre la Syrie et l’intervention criminelle en Libye, sous l’égide et avec la complicité de l’ONU, des guerres meurtrières qui ont semé le chaos, dont les pays victimes n’ont à ce jour pas recouvré l’ombre d’un semblant d’ère de paix, désormais la nouvelle stratégie atlantiste, c’est de faire faire des guerres par procuration.
Les Américains ont eu la leur en Ukraine, faite par les Ukrainiens bien sûr, et qui se poursuit jusqu’à pleine satisfaction du plan mis en œuvre par l’administration Biden, la colombe devenue faucon : affaiblir, neutraliser sur la scène internationale la Russie, l’un des pays non encore sous domination de l’alliance atlantique.
La France, de son côté aussi, est en train de préparer la sienne au Sahel sous couvert de la lutte antidjihadiste, avec le soutien et l’aide probables de membres de la CEDEAO toujours sous influence française. Des membres qui obéissent perinde ac cadaver à Emmanuel Macron au grand dam de leurs peuples (majoritairement, l’opinion publique africaine a approuvé «le coup d’Etat antifrançais»), formule tirée de l’éditorial au vitriol du journal italien La Stampa de jeudi dernier.
L’embrasement de la région du Sahel se profile donc, le but : maintenir le statu quo afin de garantir la mainmise sur les richesses du sous-sol nigérien et, en parallèle, perpétuer la présence militaire française dans la région après que le Mali et le Burkina Faso ont prié l’armée française de vider les lieux.
Les derniers développements de la situation au Niger, les positions fermes des nouveaux maîtres de Niamey, l’ultimatum, comprenant l’option militaire, lancé par la CEDEAO et qui expire ce dimanche, ainsi que la réaction de la France et de celle de ses alliés occidentaux, lesquels ont tous suspendu avec effet immédiat les aides aux développements dans le but évident d’affamer les Nigériens, ce contexte chaotique donc laisse augurer l’embrasement de cette partie de l’Afrique qui revêt un caractère vital (le Niger est le septième producteur mondial d’uranium) pour la France et les promoteurs du chaos.
Les revers diplomatiques se succèdent et se ressemblent, mais Emmanuel Macron, avec un culot en titane, fait comme si de rien n’est.
M. S.
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