Violence structurelle
Par Khider Mesloub – Les casseurs de la santé publique, des transports publics, de l’enseignement public, des services publics, du code du travail, des emplois, de la retraite, des entreprises, des conditions de vie en France ne sont pas les manifestants, les protestataires, les jeunes prolétaires révoltés, mais l’ensemble de la classe dirigeante française, le gouvernement Macron.
Les destructions sociales systématiquement perpétrées par la bourgeoisie française et son Etat impérialiste sont incommensurables plus dévastatrices et criminelles, comparées aux dégâts véniels provoqués par les quelques individus excités lors des manifestations.
Le système capitaliste défendu par le gouvernement Macron se livre quotidiennement en France et dans le monde entier à la démolition d’usines encore performantes, réduit à la famine des centaines de millions d’êtres humains, bombarde fréquemment des pays souverains sous des prétextes fallacieux, comme il l’a fait en Irak, en Libye, en Syrie, et dans de nombreux pays d’Afrique.
Si la violence des manifestants est conjoncturelle, résiduelle, souvent légitime, notamment face à la répression des forces de l’ordre surarmées, la violence de l’ordre capitaliste est, quant à elle, structurelle, consubstantiellement liée au système de production dominant. La violence patronale et étatique est légalisée. Elle s’exerce en toute impunité, soutenue par une justice de classes inféodée à la puissance de l’argent, à la mafia de la finance et de la politique.
De même le vol, selon qu’il est commis par un citoyen ou l’Etat, est répréhensible ou légitimé. Ainsi, en 2007-2008, lors de la crise des subprimes, et en 2020-2021, à la faveur de la crise économique déguisée en crise sanitaire pour justifier et légitimer les généreuses subventions étatiques octroyées aux capitalistes, avec l’approbation et l’appui de toutes les organisations politiques et syndicales, le gouvernement Macron a dévalisé les fonds publics pour renflouer les trésoreries des banques et trusts privés. Ce plan de sauvetage des banques et entreprises privées a coûté des centaines de milliards d’euros au contribuable. Il s’est agi d’un véritable hold-up perpétré par l’Etat voyou «démocratique» au profit des capitalistes menacés de faillite. Or, jamais un tel plan «ORSEC» de sauvetage n’a été réalisé pour venir en aide aux travailleurs en détresse, aux millions d’êtres humains affamés.
Une chose est sûre, seule la lutte radicale paye. Comme l’a démontré le mouvement des Gilets jaunes. Grâce à sa détermination, sa volonté d’ignorer les règles bourgeoises, sa fermeté d’occuper et de bloquer les lieux stratégiques économiques, à son souverain mépris de toute négociation politique avec le pouvoir, le mouvement des Gilets jaunes a rompu avec le légalisme politique, le pacifisme social. Et a appliqué à sa manière la devise d’Edouard Philippe : œil pour œil, dent pour dent.
K. M.
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