Ce que dit un rapport américain sur le «défi» de la corruption en Algérie
Par Houari A. – «Les opérateurs économiques internationaux et algériens ont identifié la corruption comme un défi pour les investissement directs étrangers (IDE)», relève un rapport élaboré par la section politique et économique de l’ambassade des Etats-Unis à Alger sur le climat d’investissement en Algérie, en 2023. «Ces opérateurs, poursuit le document, indiquent que les entreprises étrangères qui appliquent des normes de conformité strictes ne peuvent concurrencer efficacement les entreprises qui peuvent offrir des incitations spéciales à ceux qui décident de l’attribution des contrats».
«Certains opérateurs rapportent que la peur d’être accusés de corruption a rendu les fonctionnaires moins disposés à prendre des décisions, retardant certaines approbations d’investissement. Les affaires de corruption qui ont abouti à un procès concernent en grande partie les investissements de l’Etat dans les secteurs de l’automobile, des télécommunications, des travaux publics et des hydrocarbures, bien que d’autres affaires fassent l’objet d’une enquête», souligne le rapport de l’ambassade des Etats-Unis, en notant que «les efforts de lutte contre la corruption se sont, jusqu’à présent, davantage concentrés sur la poursuite d’actes de corruption antérieurs que sur des réformes institutionnelles visant à réduire les incitations et les opportunités de corruption».
Selon le rapport, «l’Algérie n’offre pas de protections aux ONG impliquées dans les enquêtes sur la corruption». «Bien qu’il existe des protections des lanceurs d’alerte pour les citoyens algériens qui signalent la corruption, les membres des organes anti-corruption algériens estiment qu’ils doivent être renforcés pour être efficaces», explique l’auteure de l’analyse, en relevant l’absence de projets de la Société américaine de financement du développement international (DFC) et autres programmes d’assurance des investissements ou de financement du développement en Algérie.
Le rapport de l’ambassade des Etats-Unis à Alger rappelle qu’en octobre 2019, «le gouvernement [algérien] a adopté une législation autorisant la police à lancer des enquêtes anti-corruption sans recevoir au préalable une plainte officielle contre l’entité en question», en ajoutant que «les partisans ont fait valoir que la mesure était nécessaire compte tenu de la faible protection des lanceurs d’alerte en Algérie».
«Les Etats-Unis ont maintenu des relations amicales avec l’Algérie tout au long des bouleversements politiques de ces dernières années, et le pays continue de rechercher des liens économiques et politiques plus solides. L’Algérie a été un partenaire fidèle dans la lutte contre l’extrémisme violent et sa coopération avec les Etats-Unis continue de s’accroître dans de nombreux domaines», conclut le rapport.
H. A.
Comment (84)