Jean-Luc Mélenchon sur l’abaya : «Ne décidez pas à la place des musulmans !»
Par Nabil D. – «Laissez les femmes évaluer elles-mêmes où est leur pudeur, ne vous en mêlez pas, s’il vous plaît !» a répondu le patron des Insoumis à la question orientée d’un journaliste de la chaîne française BFMTV. «Ce n’est pas à nous de décider ce qu’il y a dans la religion, si vous faites ça, vous n’êtes pas laïc», s’est emporté Jean-Luc Mélenchon. «Ce que vous ne savez pas, c’est que certaines branches de l’islam, notamment au Qatar et en Arabie Saoudite, considèrent que l’abaya est une tenue indécente, c’est la raison pour laquelle les sages, qui sont dans le conseil qui décide de ce qu’il y a dans la religion musulmane, ont décidé que ce n’était pas une tenue religieuse, parce qu’ils n’avaient pas l’intention de se disputer entre eux sur la manière de s’habiller», a-t-il renchéri.
«Et puis, il y a dans l’islam des traditions différentes», a poursuivi le candidat arrivé troisième à la présidentielle française de 2022, avec près de 22% des voix exprimées. «Quand les durs de durs de la laïcité, mes ancêtres, ont demandé à l’Assemblée nationale, à [Aristide] Briand et autres, de mettre l’interdiction de s’habiller avec des chasubles, qui sont celles des prêtres, les autres ont dit il n’en est pas question, se met en chasuble qui veut !, c’est comme ça qu’ils ont répondu», a-t-il rappelé.
«Donc, ne décidez pas de ce qui est [du domaine] de la religion à la place des religieux !» a encore objecté Jean-Luc Mélenchon, qui a accusé les journalistes et les hommes politiques qui mènent une campagne enragée contre cet accoutrement traditionnel oriental d’«essayer de toujours mettre en cause les habits des femmes» parce que «vous êtes obsédés», a-t-il martelé.
L’ancien porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a fait de l’abaya le sujet principal de la rentrée scolaire. Sa désignation à la tête du ministère de l’Education, alors que rien ne l’y disposait, s’explique par une volonté du pouvoir français d’occuper l’opinion publique et de détourner son attention des véritables enjeux induits par les grossières erreurs stratégiques d’Emmanuel Macron dès le début de son second mandat qui suit un premier calamiteux sur tous les plans. Sans doute instruit par ceux qui lui ont fait escalader les marches de l’Elysée en remplacement de François Hollande, empêché de rempiler pour avoir commis le châtiable crime de lèse-majesté qui consiste à vouloir s’en prendre à l’absolu pouvoir de la finance, le néophyte Macron a engagé la vulnérable France dans un bras de fer inéquitable avec le géant russe, avec les graves conséquences internes – crise énergétique – et externes – perte d’influence en Afrique d’où elle est expulsée manu militari – que cet affront a induites.
Pour faire oublier cette double bérézina, le pouvoir français amuse la galerie le temps, espère-t-il, que la guerre en Ukraine prenne fin et que d’autres préoccupations factices soient mises en avant pour toujours et encore manipuler des Français de plus en plus éprouvés, qui tirent le diable par la queue.
N. D.
Comment (89)