Les larmes du député qui battent en brèche l’autosatisfecit du gouvernement
Par Abdelkader S. – Tout le monde aura remarqué une métamorphose du Parlement, au sein duquel siègent des députés sincères qui ne mâchent pas leurs mots et s’indignent de ce que les doléances transmises au gouvernement par leur truchement ne soient que très rarement suivies d’une réponse. Les nouveaux élus, dont l’honnêteté et le patriotisme tranchent avec la vénalité de leurs prédécesseurs qui achetaient leur siège à coups de milliards pour s’en servir comme moyen d’enrichissement illicite, portent les préoccupations des citoyens qu’ils représentent à bras-le-corps, parfois jusqu’à l’émotion.
C’est ainsi qu’on a vu un député essayer de poursuivre son intervention à grand-peine, mais qui en sera empêché par son profond bouleversement en évoquant le cas d’une fillette d’une ville du Grand Sud du pays qui a obtenu la note de 9 sur 10 à l’examen scolaire, mais qui ne peut pas poursuivre ses études à cause de l’éloignement de l’école qui se trouve à 400 kilomètres de son domicile. Le député, la voix chevrotante, les larmes aux yeux, applaudi par ses collègues, a ajouté que des femmes enceintes devaient parcourir la même distance pour pouvoir accoucher sous assistance médicale.
Le Premier ministre, tête baissée, prenant note, avait paru tout aussi remué par le poignant témoignage du membre de l’Assemblé populaire nationale, salué par le président de séance. Mais ce député n’est pas le seul à avoir secoué le chef de l’Exécutif et les ministres qui l’accompagnent dans le difficile exercice de présentation du bilan du gouvernement. La majorité des intervenants ont été unanimes à affirmer que le citoyen n’a pas tant besoin de chiffres que de concrétisations palpables qui doivent améliorer son quotidien difficile.
Il n’y a pas de doute, la création de la chaîne parlementaire, qui émet les interventions des députés en direct, permet aussi bien à l’opinion publique qu’aux décideurs d’être informés de la réalité du terrain, occultée par une communication officielle dont le rôle est centrée sur la mise en avant des actions positives du pouvoir exécutif.
Si les chiffres sont contestés, c’est que le Premier ministre reçoit une synthèse de tous les départements que ses services collationnent pour en faire un discours formel, sans qu’il puisse lui-même vérifier la véracité et l’exactitude des données qui lui parviennent. Idem pour le chef de l’Etat qui en a pris conscience, si bien qu’il a décidé de nommer un quasi-gouvernement parallèle à la présidence de la République pour le tenir informé de la situation générale du pays en temps réel.
Les nouveaux députés sont la courroie de transmission directe entre le peuple «d’en bas» et la plus haute autorité du pays, dont les ordres et les directives sont souvent bafoués.
Algeriepatriotique, bouclier contre les attaques ennemies qui visent l’Algérie et dont l’infâme censure par un quarteron de ripoux qui croupissent en prison actuellement n’a toujours pas été levée, malgré l’instruction ferme du président Tebboune, en sait quelque chose…
A. S.
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