Massacres à Gaza : la position lâche du recteur de la Grande Mosquée de Paris
Par Kamel M. – Le communiqué du recteur de la Grande Mosquée algérienne de Paris a suscité une immense déception parmi la communauté musulmane de France, réduite au silence par des lois françaises qui n’ont jamais été aussi liberticides que celles en vigueur sous le régime de Vichy, durant la Seconde Guerre mondiale. «La Grande Mosquée de Paris est d’abord algérienne et ne sera jamais autre chose et c’est ça le plus important», tranchait l’ancien ambassadeur d’Algérie en France, Mohamed-Antar Daoud. Si tel est le cas, la position de cette dernière doit être alignée stricto sensu sur celle de son propriétaire, l’Algérie. Mais c’est loin d’être le cas.
Contrairement à la fermeté affichée par Alger, farouchement opposé à la barbarie dont l’entité sioniste se rend coupable à Gaza, le Franco-Algérien Chems-Eddine Hafiz – qui vient de perdre son mentor, Abdelaziz Khellaf, limogé par le président Tebboune – tient le bâton par le milieu. Il commet ce que, justement, l’Algérie a refusé de cautionner dans la déclaration du Caire, qui met sur un même pied d’égalité l’agresseur et le peuple palestinien qui se bat pour le recouvrement de ses territoires occupés par la force.
«Pourquoi n’a-t-il jamais réagi quand Israël massacrait les habitants de Gaza avant ce 7 octobre ? Pourquoi a-t-il attendu que ce soit le Hamas qui mène une opération en Israël pour qu’il daigne se fendre d’un communiqué honteux qui ne représente ni la Grande Mosquée de Paris ni les musulmans de France ?», s’indignent des membres de la communauté musulmane qui n’arrivent pas à ravaler leur colère sur les réseaux sociaux, devant les images atroces de centaines d’enfants et de femmes exterminés par l’armée terroriste d’Israël.
Algeriepatriotique a appris de sources sûres que le recteur de la Grande mosquée de Paris et son adjoint, Mohamed Louanoughi, qui fait office de directeur général, se trouvent à Alger, où ils auraient été convoqués. A quel propos ? Rien n’a filtré pour le moment, mais les casseroles que les deux hommes traînent sont si nombreuses qu’ils devront, de toute façon, en répondre, insistent nos sources. Ce n’est, d’ailleurs, pas un hasard si le député de la communauté algérienne à l’étranger, Toufik Kheddim, vient de soulever le problème de cette institution, dont il affirme redouter que l’Algérie en soit dépossédée dans le cas où les autorités algériennes ne prennent pas les mesures urgentes qui s’imposent.
«La vérité est que les positions de la Grande Mosquée de Paris sur les questions musulmanes ne sont pas à la hauteur des attentes, ce qui lui fait perdre sa qualité de représentativité, et je crains fort qu’un jour, nous perdions cette institution religieuse par excellence, censée exprimer les préoccupations des musulmans de France et des Algériens, plus particulièrement», s’est inquiété le député. Ce dernier a interpellé le ministre des Affaires religieuses sur la question du halal, dont la Grande Mosquée de Paris détient le monopole, en se demandant si elle était elle-même contrôlée.
Dans son communiqué, Chems-Eddine Hafiz impute les violences exclusivement au Hamas palestinien et absout l’Etat voyou d’Israël de ses actes barbares dans la bande de Gaza, dont il prive les habitants d’eau, de nourriture et de médicaments, et qu’il pousse vers un nouvel exode massif, comme en 1948. L’auteur du texte situe les violences à la date du «7 octobre», allusion claire à l’offensive de la résistance palestinienne. Pas un mot sur la réaction sauvage de l’entité sioniste, mais un blâme au Hamas qu’il culpabilise, en affirmant que «la dimension religieuse n’a pas sa place dans le langage des armes».
K. M.
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