Il roule pour Israël et obéit au CRIF : les députés de l’APN veulent la tête de Hafiz
Par Nabil D. – «Trop, c’est trop !», se révoltent de plus en plus d’Algériens, agacés par les comportements du narcissique recteur de la Grande Mosquée de Paris. Sa dernière sortie scandaleuse sur un plateau de la chaîne de propagande pro-israélienne BFMTV, aux côtés du grand rabbin de France, Haïm Korsia, est la goutte qui a fait déborder le vase. Au boulevard Zighoud-Youcef, en tout cas, la colère est à son comble et des députés réclament désormais la tête du très contesté Chems-Eddine Hafiz.
«Les déclarations du recteur de la Mosquée de Paris sont en contradiction avec les positions de l’Etat algérien et de son peuple, des musulmans de France et de tous ceux qui défendent les causes justes dans ce monde», a fait observer Abdelouahab Yagoubi, membre de la Commission des affaires étrangères, de la coopération et de l’émigration à l’Assemblée populaire nationale (APN, chambre basse du Parlement). Le député de Paris est rejoint par son collègue Mohamed-Amine Mabrouki, membre de la Commission de l’éducation et des affaires religieuses, pour lequel «la position de la Mosquée de Paris, financée avec l’argent du peuple algérien, sur les événements qui se déroulent actuellement à Gaza contredit entièrement la position honorable de l’Etat, du gouvernement et du peuple algériens». Selon le quotidien londonien Al-Araby, les élus ont interpellé le gouvernement et ont exigé des explications sur «la nature de cette position, vu qu’elle est à l’antipode des déclarations officielles de l’Etat algérien».
Des membres de notre communauté en France n’ont pas manqué de nous faire part de leur désabusement face au «dérapage dangereux du recteur de la Mosquée de Paris», qui «discrédite le soutien indéfectible du peuple et de l’Etat algériens à la cause palestinienne». Ces Algériens n’ont pas caché leur «profonde inquiétude suite à la signature de la convention entre le Conseil supérieur de la jeunesse et la Grande Mosquée de Paris», estimant que celle-ci «peut menacer la sécurité de l’Algérie», Chems-Eddine Hafiz étant sous l’influence du lobby sioniste, de l’aveu même du grand Rabbin de Paris, qui a affirmé être en contact «quotidien» avec l’auteur du putsch manigancé avec son acolyte Mohamed Ouanoughi, en janvier 2020.
En décembre 2022, Chems-Eddine Hafiz s’affichait aux côtés de l’ambassadrice de l’Etat hébreu, Yaël German, à la Convention nationale du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), qui assurait l’ouverture d’une conférence dont l’objet était de faire l’apologie du régime nazi de Tel-Aviv. Haïm Korsia et l’innommable Habib Meyer, le député sioniste ami du criminel Benyamin Netanyahou, y avaient pris part.
Le 6 mai dernier, des citoyens algériens établis en France, fortement préoccupés par les dérives incessantes du successeur de Dalil Boubakeur, s’étaient rendus à la place Monge pour demander à y rencontrer le recteur et lui remettre une lettre dans laquelle ils lui demandaient des explications sur ses démarches depuis qu’il a pris les rênes de ce lieu de culte. «Chems-Eddine Hafiz vient encore de s’illustrer à l’occasion du mois sacré de Ramadhan, en invitant […] des acteurs franco-algériens à un iftar qui nous rappelle celui du 19 avril de l’année dernière, pour soutenir le candidat Macron à la présidentielle française d’avril 2022», écrivaient ces citoyens qui n’avaient pas été reçus par le concerné.
«L’iftar du 15 avril [2022] est dédié à ce qui est appelé élite franco-algérienne […], sachant qu’il était judicieux de faire une action de soutien aux Lieux Saints de l’islam à Al-Qods, en perpétuelle violation de la part des colons et de l’armée sionistes», dénonçaient-ils. Ces citoyens fustigeaient, par ailleurs, le fait que «le recteur de la Grande Mosquée de Paris se substitue aux autorités compétentes algériennes, pour relancer certainement un plan visant à préserver l’influence française sur l’Algérie».
N. D.
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