Les secrets d’un sinistre choix : Rabat trahit encore la cause palestinienne
Par Mohamed K. – Aveuglé par ses visées politiciennes, le Maroc s’est singularisé encore une fois par une sortie de piste spectaculaire contre la position commune adoptée, ce mardi, par le groupe arabe à New York. Mais, au-delà, la propension naturelle de ce pays à la traitrise ne date pas d’hier, comme en témoignent les rencontres contrenature récurrentes entre responsables marocains et sionistes, qui ont brisé la confiance entre le Maroc et son environnement arabo-musulman, en particulier les pays et peuples ayant rejeté la normalisation.
En effet, le Makhzen a décidé, sans surprise, de rompre les rangs du groupe arabe, visant à sévir contre les pays n’ayant pas soutenu la résolution arabe appelant à un cessez-le-feu immédiat dans les territoires palestiniens occupés, adoptée par une large majorité des pays membres de l’ONU, le 27 octobre dernier.
Retour sur un épisode inédit d’un de ces coups de Jarnac dont seul le royaume chérifien détient les secrets les plus gardés quand il s’agit de trahir la cause palestinienne. Une trahison qui a commencé en 1967. Peut-être pas la première, parce qu’il s’agissait déjà, cette année-là, d’une trahison avérée et documentée, mais aussi et surtout, jamais démentie. Il est, en effet, impossible qu’elle ait été le baptême de feu, au vu du pédigrée attitré en termes de trahison chez le Makhzen.
Alors qu’en amont de l’examen, le 7 novembre 2023, des deux projets de résolutions présentés respectivement par le Guatemala et l’Ukraine, portant demande d’élargissement du Comité exécutif du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, le groupe arabe à New York avait décidé, par consensus, de manifester sa déception à travers un vote «abstention», eu égard à la position de ces deux pays vis-à-vis de la question palestinienne. Le Maroc étant là pour la «mauvaise cause», ou plutôt «l’exécrable mission» du larbin serviteur à ses maîtres sionistes, ne pouvait s’empêcher d’accomplir le plus dégradant des sales boulots. Fidèle saboteur de l’unité arabe et musulmane.
En dépit du plaidoyer, séance tenante, du président tournant du groupe arabe, l’ambassadeur libyen, confortant la légitimité, la justesse et la pertinence de la position du groupe arabe faisant écho à la situation humanitaire désastreuse infligée à la population palestinienne démunie, le Maroc s’est obstiné dans sa désolidarisation et a tourné le dos à la cause sacro-sainte du monde arabe et musulman.
Il est toujours légitime de s’interroger comment et pourquoi ce Maroc, pourtant président du Comité Al-Qods, paralysé depuis 2014, a essayé – et est parvenu à travers ses basses manœuvres – de torpiller la position arabe à l’ONU, pour servir son agenda expansionniste et s’aligner sur les intérêts de ses nouveaux mentors. Comment a-t-on pu tolérer une telle attitude au sein du monde arabe et musulman ?
Par son vote en faveur des deux textes, le Maroc a non seulement renouvelé sa servilité à ses maîtres et semblables colonisateurs, mais il a, encore une fois, signé solennellement l’attestation de traître attitré de la cause palestinienne et, par effet d’entraînement, du monde arabe.
Le Maroc est le seul pays arabe à avoir appuyé les deux projets de résolution, préférant, sans surprise, sacrifier la centralité de la cause palestinienne et de sa population en agonie sur l’autel des calculs étriqués, crasseux, vils et ignobles. Ce sinistre choix montre aisément son hypocrisie diplomatique, basée sur le mépris des causes justes du peuple palestinien et réaffirme, une fois de plus, ses manœuvres contre l’unité arabe et musulmane.
M. K.
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