La marche contre l’antisémitisme ou le «hourra !» au génocide en cours à Gaza
Une contribution de Mourad Benachenhou – «Israël est en train de commettre un génocide contre le peuple de Palestine – notons que massacrer des gens avec des bombes, les empêcher de s’échapper, les affamer, les priver d’eau, d’électricité et de médicaments constitue un cas d’école de génocide –, avec le soutien financier des Etats-Unis et le soutien diplomatique de la plupart des gouvernements du Nord. Les gens du monde entier ont montré et continuent de montrer leur soutien à la Palestine, mais les gouvernements des Etats-Unis, du Canada et d’une grande partie de l’Europe n’écoutent pas. Ils s’en fichent tout simplement.» (Robert Fantina, auteur de Propaganda, Lies and False Flags: How the U.S. Justifies its Wars).
Ce qui est nouveau et confirme la tendance de la classe intellectuelle française à oublier tous les principes de la rationalité cartésienne et à embrasser les atmosphères de haine du moment, c’est que, paradoxalement, leur chef de file et leur inspirateur est Eric Zemmour, qui ne cache nullement sa haine viscérale envers l’islam. Il passe son temps à traîner dans la boue et à insulter, aux heures de grande écoute, les «islamo-gauchistes». En fait, ceux des intellectuels français qui demandent seulement que justice soit faite pour le peuple palestinien, destiné à l’extermination, et que les tenants de la religion musulmane ne soient plus soumis aux insultes journalières, aux harcèlements des féroces forces de l’ordre, et qu’ils jouissent, en toute tranquillité, des privilèges de la citoyenneté dans la «patrie des droits de l’Homme».
Il faut rappeler, au passage, cette vérité historique à Eric Zemmour, ce pourfendeur de l’islam et des musulmans, qu’il a pu être mis au jour et jouir de la vie, parce que ses parents vivaient en Algérie entre 1940 et 1945, même s’ils n’étaient plus protégés par le décret Crémieux, et que la population musulmane algérienne, malgré l’oppression coloniale et la déchéance sociale et culturelle qui lui étaient imposées, a simplement refusé de collaborer avec l’entreprise génocidaire nazie.
Protégé par le carton rouge de l’«antisémitisme», ce juif n’hésite pas à exiger l’utilisation de l’armée pour combattre la population musulmane et à inciter à la violence contre cette minorité religieuse. Il va jusqu’à prôner que lui soit imposé le sort réservé à la population musulmane par la royauté catholique espagnole, sous la pression de la papauté, c’est-à-dire son expulsion massive du territoire français. Le parti de cet hystérique antimusulman ne s’appelle-t-il pas «Reconquête » ? Allusion directe à la politique de «purification religieuse menée par les différents rois catholiques contre leurs compatriotes musulmans et… juifs !
La France se targue de représenter l’Etat «laïc» rejetant tout rôle des religions dans la vie publique et allant jusqu’à imposer un style de vêtements, imposition que l’on peut qualifier de reflet d’un Etat totalitaire. Comment ses autorités peuvent-elles faire preuve de tant d’indulgence envers un homme qui fait l’apologie d’une idéologie génocidaire et appelle à suivre l’exemple d’une royauté catholique, qui a aussi expulsé la communauté juive ?
Le Faurisson «juif» et maître à penser du «judéodroitisme» officiel français
Le principe sacrosaint de la liberté d’expression n’explique pas cette tolérance complice envers un homme qui a été jusqu’à pondre une apologie du pétainisme et à qualifier ce dernier, en contradiction avec la vérité historique, de «protecteur des juifs». Les autorités françaises refusent de le faire taire, alors qu’elles répriment de manière sauvage et arbitraire, en violation des lois défendant la liberté d’expression, les manifestations de sympathie envers le peuple palestinien, menacé d’extermination par le régime sioniste génocidaire.
La liberté d’expression de la haine de l’islam est-elle une politique officielle de l’Etat français ? Et toute manifestation de soutien pour les droits des membres de l’islam serait-elle un crime dans la «patrie des droits de l’Homme».
Zemmour «judéodroitiste» ou «judéonazi» ?
Eric Zemmour manipule l’histoire de la France et se pose en défenseur de la «pureté raciale, culturelle et religieuse française», pour justifier le flot de mensonges qu’il déverse chaque jour sur l’islam et les musulmans, appelant à leur élimination du territoire de la Métropole. On ne peut tout de même pas prétendre qu’il soit un «paria» dans la haute société française, si prompte à jeter l’opprobre sur tous ceux qui tentent de présenter une révision de l’histoire de l’occupation nazie favorable au Troisième Reich et à son pantin, le maréchal Pétain.
Si un prénommé «Mohamed» ou portant un autre prénom à consonance musulmane, avait écrit, sous le même nom de famille, et né en France, avait rédigé un pamphlet glorifiant le pétainisme, il aurait été placé, illico presto, en centre de détention, déchu de sa nationalité fondée sur le jus soli et aurait été expulsé sans autre forme de procès vers le pays d’origine de ses ancêtres.
Zemmour n’a pas reçu une seule tape sur le doigt en punition de son apologie du génocide perpétré par Pétain au nom de la France. Il continue à sévir sur le marché de l’information médiatique, publique comme privée. Il a même le privilège d’être invité par d’anciens chefs d’Etat français et d’être, sans doute, reçu dans les plus belles demeures du gotha parisien, sans compter ses multiples apparitions sur les écrans de télévision, déversant son venin haineux. Si on lui pardonne ses multiples écarts de langage et son appui sans réserve au régime pétainiste, c’est qu’on est d’accord avec son islamophobie primaire, qui reprend les mêmes accusations lancées par la chrétienté contre l’islam depuis son apparition.
Désensibiliser l’opinion française au drame du peuple palestinien
L’objectif de cette phobie de l’islam et des adeptes de l’islam, entretenue sans relâche, tant par la voix des gouvernants qu’à travers tous les médias de France et de Navarre, est de rendre l’opinion publique de la «patrie des droits de l’Homme» insensible aux souffrances du peuple palestinien, dont le génocide annoncé et perpétré en direct actuellement sert des intérêts stratégiques se couvrant de la «préservation du peuple juif menacé dans son existence».
Le génocidaire, prospère et hyper-armé, est présenté comme la victime, et le peuple opprimé et dont le génocide est en voie d’exécution, est décrit comme l’agresseur présentant un «danger existentiel». Zemmour active pour la réussite de l’entreprise génocidaire, sous le couvert de la «sauvegarde de la grandeur française», mais, en réalité, n’a d’autre objectif que de justifier et couvrir le génocide perpétré par ses coreligionnaires en Palestine contre une population essentiellement musulmane.
Est-il, à l’instar de son idole, Benyamin Netanyahou, plutôt qu’un «judéodroitiste» un «judéonazi» qui prend école dans la politique d’épuration ethnique du Troisième Reich, politique qu’il voudrait voir appliquée contre les musulmans en France et les Palestiniens sur leur territoire usurpé par les sionistes ?
Un double standard patent
Et la France officielle l’approuve malgré ses dérapages pronazis. Comment peut-on accorder du crédit à la déclaration de la plus haute autorité de l’Etat, qui affirme qu’«il n’y a pas de double standard de la France au Moyen Orient» ? Ce dernier laissant, pourtant, la haine antimusulmane s’exprimer librement et reprenant le vocabulaire sioniste pour qualifier les actes de résistance palestinienne légitime, en approuvant les plus récentes manifestations de la barbarie «juive», sans compter la répression des manifestations de soutien à la résistance palestinienne, sans compter également d’autres actes visiblement hostiles à l’islam et pratiquées par un «mtourni» (retourné) zélé chargé de l’ordre public dans ce pays.
Les autorités officielles françaises pratiquent clairement le double standard.
En conclusion
Eric Zemmour, le chef du parti pro-sioniste Reconquête, vient, finalement, de jeter le masque. En allant encourager ses coreligionnaires de la colonie de peuplement d’Israël, dans la phase définitive de liquidation physique du peuple palestinien, et en qualifiant ce génocide de «guerre civilisationnelle», il prouve que son islamophobie morbide, qu’il enveloppe dans la défense des «valeurs occidentales» et de la «pureté raciale, culturelle et linguistique de la France», dont il se présente comme le sauveur, n’est qu’un projet meurtrier de désensibilisation au sort des victimes musulmanes à Gaza.
Il prouve que c’est sa vision du monde qui est contraire aux «valeurs occidentales», fondées sur le respect de la vie humaine et des droits de l’Homme, car il prend position pour une idéologie raciste, qui s’étale au grand jour dans ce vaste goulag, devenu un «camp de la mort», dans lequel est enfermé le peuple palestinien.
S’il y a un lieu où les juifs peuvent prouver que leur religion est compatible avec la démocratie, telle qu’entendue par les pays qui la protègent, pour leurs propres intérêts stratégiques, c’est bien Israël. Or, les dirigeants de cette colonie refusent de respecter le minimum de la démocratie. Ils rejettent, comme étrangère à leur idéologie, la notion même de droits de l’Homme, tout comme ils foulent au pied toutes les lois internationales qui pavent la voie vers un monde plus humain, les conventions internationales sur le droit de la guerre et la protection des civils en zone de conflit. Sans oublier le traité sur l’interdiction de la torture et de l’emprisonnement arbitraire. Sans omettre, évidemment, la convention sur la lutte contre le génocide, convention tirant pourtant sa justification de l’holocauste, crime contre l’humanité qui, pourtant, leur sert de camouflage de leurs propres crimes contre l’humanité, crimes qualifiés juridiques sans réserves de leur traitement barbare du peuple palestinien.
Zemmour a été jusqu’à faire l’apologie du pétainisme et à nier le traitement que ce «traitre à la patrie française» a fait subir aux juifs français. Pourtant, personne, tant dans la classe politique française que parmi l’intelligentsia, ne s’est indigné de ce «révisionnisme» qui va au-delà de la simple provocation, car c’est un crime puni lourdement par la loi française. Le cas du professeur Robert Faurisson est là pour le prouver.
Zemmour jouit-il de l’impunité parce qu’il sous-entend, par ses louanges couvrant le pétainisme, que le traitement appliqué aux juifs pendant la période pétainiste devrait être reproduit, cette fois-ci, contre la minorité musulmane, dont il demande directement l’expulsion, même avec l’usage de la violence armée ?
On n’a pas besoin d’avoir une profonde connaissance de la politique pour comprendre ce que cache la «marche contre l’antisémitisme», qui n’est rien d’autre qu’une honteuse manifestation de soutien inconditionnel au génocide en direct du peuple palestinien, et une nouvelle preuve de l’islamophobie morbide qui est délibérément entretenue dans l’Hexagone.
On ne lutte pas contre une haine raciale et religieuse qui ne se manifeste que par des faits divers ridicules, et ne fait partie d’aucun programme électoral, en entretenant une autre haine raciale et religieuse, maintenant devenue partie de la «pop culture» de la classe politique française et de ses médias, et devient le noyau de toutes les voix qui comptent dans la politique comme dans la culture.
Assiste-t-on, en direct, à l’effondrement de l’ordre constitutionnel de la «patrie des droits de l’Homme» sous les coups de boutoir de l’islamophobie hystérique, maintenant politique d’Etat, comme le prouvent l’interdiction des manifestations en faveur du peuple palestinien et l’exécution en public d’une femme désarmée, qui a exprimé tout haut son refus du massacre des Palestiniens ? L’avenir nous le dira.
M. B.
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