Scandale : des mercenaires marocains participent aux massacres de Gaza
Par Houari A. – Des mercenaires marocains participent aux crimes contre l’humanité aux côtés de l’armée israélienne à Gaza. C’est ce que révèle le journaliste marocain Ali Lmrabet, selon lequel des dizaines d’entre eux ont été tués ou faits prisonniers par la résistance palestinienne. L’information rapportée par l’opposant marocain rejoint celle du journal en ligne espagnol El-Mundo, qui confirme la présence de nervis espagnols, albanais, français, indiens, arabes et africains recrutés par le régime de Tel-Aviv pour appuyer ses troupes dans son opération terrestre dans l’enclave palestinienne assiégée.
L’enrôlement de mercenaires marocains, certainement avec le plein consentement du Makhzen, corrobore ce qu’affirmait l’écrivain et penseur antisioniste Jacob Cohen à Algeriepatriotique, lorsqu’il faisait remarquer que «la monarchie marocaine n’a plus rien à refuser à son protecteur et allié israélien». De son côté, Mohamed Salem Ould-Salek, l’ancien ministre sahraoui des Affaires étrangères, indiquait, dans un entretien à notre site, en 2016 déjà, que «des dizaines de conseillers israéliens sont dans les services de renseignement et dans l’armée marocains». «Par conséquent, expliquait-il, ce sont eux les faiseurs de la politique intérieure et extérieure du Maroc.»
«C’est pour cette raison, d’ailleurs, que le Maroc avait renoué, d’une manière rapide, avec Israël. Il n’y a qu’à lire la presse marocaine qui parle de la facture des importations marocaines en provenance de l’Etat hébreu, qui frôle les 400 millions de dollars. Il y a une politique de rapprochement très apparente entre les deux pays», faisait constater l’actuel conseiller diplomatique du président Brahim Ghali, qui précisait que «les militaires israéliens les plus extrémistes sont des séfarades marocains».
Le recrutement de ces mercenaires et leur envoi sur le terrain des opérations se fait par le biais de la société Black Shield, a fait savoir le journal espagnol El-Mundo, une entreprise spécialisée dans la sécurité privée et de gardiennage qui forme et emploie «des agents de sécurité, des conducteurs de chien, des agents de sûreté et d’autres profils». Black Shield se considère comme «l’une des principales entreprises en matière de sécurité».
Algeriepatriotique faisait état, en juin 2020, des aveux de quatre anciens hauts responsables des services de renseignement israéliens, le Mossad, qui ont dévoilé au grand jour le secret des relations qui lient le royaume du Maroc et l’entité sioniste. Des relations «très intimes» qui remontent aux années 1960. «Je crois que je suis le premier Israélien à m’être assis aux côtés du roi du Maroc [Hassan II, ndlr], c’est moi qui ai entamé les contacts entre Israël et le Maroc», a assuré Rafi Eitan, chef des opérations au Mossad entre 1950 et 1981. Yossi Alpher, officier du Mossad entre 1969 et 1981, a, quant à lui, souligné que «c’est le Mossad qui a tissé [les] relations politiques stratégiques» avec le régime monarchique de Rabat. Des relations qui, a-t-il dit, «ont commencé dans les années 1960» et «confirment le rôle central joué par le Mossad au Maroc».
Les mercenaires marocains ont, faut-il le rappeler, déjà fait parler d’eux durant la guerre civile espagnole, quand ils se sont enrôlés par milliers dans les rangs des milices du général Franco, entre 1936 et 1939. Ils ont également les mains maculées du sang des Algériens massacrés le 8 mai 1945, prenant part aux côtés de l’armée coloniale française, qui a tué 45 000 manifestants pacifiques à Sétif, Guelma et Kherrata.
H. A.
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