Recensement des actes «antisémites» : comment l’Etat français enfreint ses lois
Par Khider Mesloub – En France, de fait, les chiffres d’actes qualifiés d’antisémites avancés par le ministre de l’Intérieur sont, à double titre, frappés de vice de forme. Pour ne pas dire mensongers. Car, en France, d’une part, il est interdit d’établir des statistiques selon l’origine ethnique ou religieuse et, d’autre part, tout incident n’acquiert sa qualification d’antisémitisme que par décision judiciaire, autrement dit, par le tribunal. En effet, les statistiques ethniques étant interdites en France par la loi dite Informatiques et libertés, ce faisant, le ministère de l’Intérieur ne peut transgresser celle-ci en publiant des chiffres sans fondement, par principe illégaux.
Pour rappel, en vertu de cette loi – Informatiques et libertés – promulguée le 6 janvier 1978, «il est interdit de collecter ou de traiter des données à caractère personnel qui font apparaître, directement ou indirectement, les origines raciales ou ethniques, les opinions politiques, philosophiques ou religieuses ou l’appartenance syndicale des personnes, ou qui sont relatives à la santé ou à la vie sexuelle de celles-ci». Cette interdiction a été rappelée en 2007, quand le Conseil constitutionnel s’est prononcé contre l’élaboration de statistiques reposant sur l’origine ethnique des personnes.
A noter que le non-respect de cette interdiction est passible de 5 ans d’emprisonnement et 300 000 euros d’amende, selon l’article 226-19 du code pénal français.
Chaque année, les services statistiques du ministère de l’Intérieur publient un rapport dans lequel sont répertoriés les actes qualifiés de racistes et d’antisémites. Par exemple, l’année dernière, en 2022, selon les services de police et de gendarmerie, au cours de l’année 2021, 12 500 infractions à caractère raciste, xénophobe ou antireligieux ont été enregistrées. Injures, provocations, diffamations publiques, etc. Ainsi, malgré l’interdiction d’établir des statistiques selon l’origine ethnique ou religieuse de la victime, les services de police et de gendarmerie fournissent des chiffres d’actes caractérisés subjectivement de racistes et d’antisémites.
Depuis le début du conflit israélo-palestinien, le 7 octobre 2023, selon le ministère de l’Intérieur, 1 518 actes antisémites ont été recensés en France. Des chiffres qui, curieusement, sont revus à la hausse chaque jour. Cela rappelle l’instrumentation de l’épidémie de Covid-19, amplifiée statistiquement chaque jour par le gouvernement Macron, dirigé, dans l’opacité, par l’obscur Conseil de défense, ce cabinet noir dont les délibérations étaient soumises au secret-défense.
Qui fournit quotidiennement les chiffres des actes qualifiés d’antisémites ? En tout cas, pas la police, étant donné qu’elle ne procède à aucun recensement par confession religieuse. Alors, qui fournit ces chiffres ? Etonnement, ceux-ci ne sont pas recensés par des organismes officiels étatiques, mais par des associations de défense de la communauté juive de France, notamment le CRIF et la LICRA, connus pour leur défense inconditionnelle de l’Etat israélien et leur propension à s’aligner sur le narratif militariste sioniste, en particulier dans les périodes de conflits armés. Autrement dit, ces chiffres sont fournis par des instances qui ont partie liée avec le sionisme et l’Etat nazi d’Israël. Comment accorder foi à des chiffres qui, outre qu’ils sont établis en infraction avec la loi, sont fournis par des organisations liées au sionisme génocidaire ?
Il est de la plus haute importance de souligner qu’en France, chaque année, on comptabilise officiellement presque 3,8 millions de délits et crimes. Au regard de ces 3,8 millions de crimes et de délits réellement enregistrés, les actes catégorisés comme antisémites sont insignifiants. En temps ordinaire, ces dernières années, on recense en moyenne 400 actes qualifiés d’antisémites par an. Cela représente moins de 0,001%. Pourtant, le ministre de l’Intérieur, tout comme la classe politique française, ne manifestent pas la même empathie et solidarité à l’égard de ces presque 4 millions de Français victimes, qui d’agression, qui de violences, qui de viol, qui de cambriolage, qui de meurtre.
Tout se passe comme s’ils n’appartenaient pas à la République. On n’entend pas un homme politique français proclamer à leur égard «toucher à un de ces Français, c’est toucher toute la République». Peut-être ont-ils eu le malheur de naître français, d’être d’origine maghrébine ou subsaharienne. Ou tout simplement d’être pauvres. D’appartenir à la classe populaire. D’être nés sous la mauvaise étoile.
Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, tout comme les journalistes stipendiés, emploient le terme «acte», mais jamais les termes «crime» ou «délit» pour décrire les supposés faits qualifiés d’antisémites, et ce, pour des raisons de droit et de légalité que le locataire de la place Beauvau n’ignore pas.
De manière générale, tout acte enregistré par la police, autrement dit toute plainte recueillie par un commissariat, n’acquiert jamais, sur la base des déclarations du plaignant, le chef d’accusation d’antisémitisme. Le seul dépôt de plainte ne peut être invoqué pour caractériser un incident d’antisémitisme, à plus forte raison de la part du ministre de l’Intérieur, censé ne pas ignorer la loi. Tant que l’incident n’a pas été jugé par un tribunal, seul apte à définir et formuler un chef d’inculpation, il ne peut être considéré comme antisémite. La qualification d’antisémitisme ne peut résulter que d’une instruction et d’un jugement rendu par un tribunal. Mais jamais à la suite d’un simple dépôt de plainte.
Autrement dit, tous les actes catégorisés comme antisémites par le ministre de l’Intérieur et les médias français aux ordres sont juridiquement factices, fabriqués artificiellement pour les besoins de la cause sioniste. Ils n’ont aucune valeur. Ni légale, du point de de vue de la loi en vigueur, ni juridique, du point de vue du droit.
Par ailleurs, quand bien même certains actes revêtiraient un caractère expressément antisémite, il ne faut jamais perdre de vue que, comme l’histoire nous l’a enseigné, ils sont souvent commis par des agents provocateurs sionistes. Comme l’affaire des étoiles de David taguées dans Paris vient de l’illustrer. C’est une opération commanditée par une personnalité moldave, qui a reconnu que les tags visaient à «soutenir les juifs». C’est un acte philosémite et non antisémite.
A ce jour, depuis le 9 octobre, si les actes qualifiés d’antisémites sont, du point de vue du droit, fictifs car non jugés, en revanche, les actes terroristes commis par l’Etat nazi israélien contre les sémites palestiniens sont totalement réels et authentiques, car vérifiables en direct, via les informations ou les réseaux sociaux. Nous en sommes à des milliers d’actes de barbarie et de génocide commis contre les sémites palestiniens : 12 000 morts et 30 000 blessés. Parmi les morts recensés à ce jour figurent 5 000 enfants et 3 300 femmes. Autrement dit, l’Etat nazi d’Israël a délibérément massacré des milliers d’enfants et de femmes sémites innocents. Un véritable crime contre l’humanité.
Pourquoi donc cet orchestration et instrumentalisation de l’antisémitisme en France ? C’est justement pour détourner l’attention de la population des actes de barbarie commis à Gaza par les maîtres des gouvernants français, les Israéliens, les bouchers de Gaza. Pour occulter les actes d’épuration ethnique perpétrés par l’armée israélienne pour procéder à l’annexion de Gaza, puis de la Cisjordanie.
Les sionistes israéliens, majoritairement ashkénazes, donc européens, commettent un crime de génocide contre les sémites palestiniens. Un acte de génocide antisémite commis contre le peuple palestinien. Le sionisme, idéologie suprémaciste d’émanation européenne, est la dernière forme d’antisémitisme génocidaire de l’époque moderne capitaliste.
Aussi l’antisémitisme sévit aujourd’hui à Gaza et en Cisjordanie, perpétré par des sionistes sociopathes animés de haine anti-arabe et antimusulmane, de pulsions génocidaires qu’aucune instance internationale ne parvient à circonscrire, y compris l’ONU, dont les résolutions sont méprisées par l’Etat nazi d’Israël, déterminé à concrétiser son projet d’extension et d’annexion territoriale, même au prix du génocide du peuple sémite palestinien.
K. M.
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