Mandat d’arrêt international contre un ambassadeur de l’Etat voyou du Maroc
Par Houari A. – La justice belge a lancé un mandat d’arrêt international contre l’ambassadeur du Maroc en Pologne, Abderrahim Atmoun, pour des affaires de corruption, dans lesquelles sont impliqués des députés véreux du Parlement européen. Dans l’enquête déclenchée par le parquet fédéral belge, en décembre 2022, le nom de l’ambassadeur du Maroc à Varsovie figurait dans tous les documents qui constituent le lourd dossier compromettant directement le régime monarchique de Rabat.
L’hebdomadaire polonais Gazeta Polska s’était intéressé de près à cette affaire, en consacrant un article repris par le site d’information local TVP Info, dans lequel il dénonçait non seulement le rapprochement de l’ambassadeur marocain du Sénat polonais, mais aussi les efforts du diplomate pour corrompre le Parlement européen. «Le Sénat polonais, par les efforts d’Abderrahim Atmoun, l’ambassadeur du Maroc à Varsovie, soupçonné de corruption et d’activités de renseignement au Parlement européen, s’est impliqué dans le renforcement des relations polono-marocaines», avait écrit le média polonais, selon lequel les activités de l’ambassadeur marocain faisaient l’objet d’une enquête de la part de l’Agence de sécurité intérieure de Pologne.
Selon les enquêteurs belges, le diplomate, en collaboration avec la DGED, les services de renseignement marocains, a corrompu un certain nombre de députés européens, afin d’amener l’Union européenne à reconnaître la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental, après avoir mené un lobbying intensif en Pologne. «Abderrahim Atmoun a convaincu les entreprises polonaises d’investir au Sahara Occidental et a conduit à l’implication du Sénat polonais pour agir dans le sens du renforcement des relations entre la Pologne et le Maroc», faisait savoir Gazeta Polska.
En novembre 2018, le même Abderrahim Atmoun, alors coprésident de la Commission paritaire mixte Maroc-Union européenne, avait été pris en flagrant délit de manipulation, comme l’illustrait une correspondance de réprobation que lui adressait l’Espagnole Ayala Sender, l’ancienne coprésidente de cette même instance. Le lobbyiste de Mohammed VI avait, en effet, fait circuler de fausses informations dans les couloirs du Parlement européen, à Strasbourg, en vue d’induire en erreur les eurodéputés et d’influencer leur vote sur l’amendement de l’accord agricole entre l’Union européenne et le Maroc, qui visait à étendre les préférences tarifaires aux produits originaires du Sahara Occidental.
H. A.
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