Emié débarqué : refonte de la politique algérienne malveillante de la DGSE ?
Par Abdelkader S. – L’ancien ambassadeur de France à Alger, Bernard Emié, vient d’être débarqué de la DGSE par le président français Emmanuel Macron. Dans un message de félicitations au nouveau patron de la Direction générale de la sécurité extérieure, le ministre des Armées a affirmé qu’«à l’heure d’ouvrir une nouvelle page dans l’histoire de la DGSE […], tous mes vœux de succès à Nicolas Lerner pour continuer à protéger, dans l’ombre, la France.». Qu’insinue le ministre français par «une nouvelle page» ?
Ce qui est certain, c’est que le long mandat de Bernard Emié à la tête du service d’espionnage français n’a pas aidé à dégeler les relations tendues entre Alger et Paris, en dépit des discours lénifiants de circonstance qui contredisent le véritable état des rapports en dents de scie entre l’ancienne puissance coloniale et son ancienne colonie. Dans les années 1990 déjà, la DGSE avait effectué un véritable travail de sape, en portant assistance aux groupes islamistes armés (GIA) dont elle couvrait l’activité terroriste et encourageait les actions criminelles dans une flagrante mais vaine tentative de déstabiliser l’Algérie, en tentant d’y implanter un régime théocratique dirigé par le parti religieux extrémiste du FIS et une économie de bazar, qui devait faciliter la néo-colonisation du pays.
Ces dernières années, la DGSE a poursuivi son activité hostile, en s’employant par moult méthodes à créer un climat instable, en faisant appel, notamment, à des cyber-mercenaires que la France couve sur son territoire, leur offrant asile et protection. De même, le service que dirigera désormais le patron de la sécurité intérieure (DGSI), Nicolas Lerner, réputé proche d’Emmanuel Macron, est derrière la récente rencontre entre le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) et le mouvement autonomiste pro-israélien MAK. Ces deux mouvements se sont réunis à Paris, sous l’égide des services secrets français. La jonction entre les organisations targuie malienne et berbériste algérienne participe d’un plan de division qui vise directement l’Algérie, fomenté par les autorités françaises qui ne cachent plus leur politique hostile à l’égard de notre pays, dont les décisions souveraines dérangent au plus haut point.
Algeriepatriotique a appris, dans le sillage, fin novembre dernier, que le chef du MNLA, Bilal Ag Acherif, s’est réuni avec les chefs de file de l’organisation islamiste Rachad à Londres, ce qui confirme la jonction entre toutes ces organisations créées par les officines occidentales et le Mossad israélien. Un des animateurs de Rachad installé dans la capitale britannique, Larbi Zitout, a lu un message subversif que le chef du MNLA a adressé aux Algériens. La manœuvre s’inscrit dans un complot dont on a pu entrevoir les contours avec la vidéo du porte-parole arabophone de l’armée israélienne, dans laquelle il tentait de convaincre les Algériens de se démarquer de l’héroïque résistance palestinienne.
Dans un entretien à notre site, l’ancien patron de l’ex-DST [actuelle DGSI] indiquait que «la DGSE a toujours eu de mauvaises relations avec les services de renseignement algériens pour une bonne raison : elle venait [en Algérie] faire de l’espionnage». «Quand vous avez un service de renseignement extérieur dont la mission est l’espionnage, vous ne pouvez pas lui demander d’être en bonne relation avec ceux qu’il espionne», avait expliqué Yves Bonnet.
A. S.
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