Rabat altère les propos du président du Parlement sud-coréen : Séoul proteste
Par Kamel M. – Le Parlement sud-coréen a vivement protesté auprès des autorités marocaines qui ont déformé les propos de son président, lors de sa visite à Rabat, ce mercredi. Comme à son accoutumée, le Makhzen a fait dire à son hôte que son pays apportait son «soutien plein et entier» au plan d’autonomie au Sahara Occidental et s’opposait à « toute atteinte à l’intégrité territoriale du Maroc». «Faux !» fulmine-t-on à Séoul, où une demande officielle a été formulée pour qu’il soit mis fin à cette manipulation grotesque et que la véritable déclaration de Kim Jin-Pyo soit rétablie. Les autorités sud-coréennes ont, à cette occasion, réitéré leur strict respect des résolutions onusiennes portant organisation d’un référendum pour l’autodétermination du peuple sahraoui.
Le Makhzen est un habitué de ces pratiques fourbes. En mars 2018, le chef de la diplomatie serbe avait dénoncé la manipulation des médias marocains qui avaient altéré ses propos au sujet de la question sahraouie. Dans un communiqué officiel rendu public en son temps, le ministère serbe des Affaires étrangères avait, lui aussi, réitéré la position de la Serbie qui «respecte le droit international». «A propos de différents comptes rendus dans les médias étrangers [marocains, ndlr] et sur les réseaux sociaux, relatifs à la position de la République de Serbie sur le Sahara Occidental et des interprétations erronées de cette position, le ministère des Affaires étrangères de la République de Serbie saisit cette occasion pour souligner, une fois de plus et avec force, sa position sur cette question, une position qui demeure inchangée et conséquente, basée sur les dispositions du droit international et des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité de l’ONU», avait souligné le communiqué du ministère des Affaires étrangères serbe, qui démentait ainsi de façon catégorique les propos attribués par les médias du Makhzen à Ivica Dacic, lors de son déplacement au Maroc.
«Dans le même temps, expliquait encore le communiqué du ministère serbe des Affaires étrangères, la République de Serbie, pays qui est un ami prouvé de la région et du continent africain dans son ensemble, refuse d’être impliquée dans les différends qui doivent être réglés directement par les parties intéressées», avait-on insisté à Belgrade.
En mai 2022, le Makhzen récidivait en répandant une rumeur sur une pseudo-tentative saoudienne de normaliser les relations entre l’Algérie et le Maroc. Une information dénuée de tout fondement, à laquelle le régime marocain avait ajouté un nouvel élément de décoration : une condition algérienne qui aurait consisté à mettre fin à toute coopération militaire avec Israël, pour espérer pouvoir aboutir à un dégel dans les rapports entre Alger et Rabat. «Face à l’insistance des médiateurs saoudiens, les dirigeants algériens ont répondu avec une fixation inédite sur les dangers insoupçonnés des relations israélo-marocaines», appuyait-on à Rabat, pour faire avaler une pilule trop grosse pour être ingérée par les observateurs, convaincus du refus par l’Algérie de toute intervention d’un tiers Etat dans le litige qui l’oppose au récalcitrant voisin de l’Ouest.
K. M.
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