Barbare millionnaire
Par Khider Mesloub – Bernard-Henri Lévy, cet «intellectuel» affairiste, symbolise la décadence de la république des lettres françaises et des têtes pensantes gauloises, et l’enjolivement des entreprises guerrières occidentales. Bernard-Henri Lévy, l’écrivain-entrepreneur à la fortune estimée à 215 millions d’euros, peut être qualifié de «criminel intellectuel de guerre». Car il aura contribué à déclencher et à encenser toutes les dernières interventions impérialistes menées par le camp atlantiste dans le monde, exhibées comme des «missions civilisatrices» conduites pour instaurer la démocratie.
Par ses entreprises belliqueuses, il a enrichi les industriels de l’armement et du pétrole, mais également son compte bancaire. Selon plusieurs sources, au moment où des milliards de travailleurs perdaient jusqu’à 20% de leurs revenus du fait de l’hyperinflation spéculative orchestrée par ses frères de fortune, Bernard-Henri Lévy (souvent désigné par ses initiales BHL) aurait amassé entre les mois d’avril 2022 et avril 2023 la prodigieuse somme de 75 millions d’euros, sonnants et trébuchants. Une hausse de 40 millions par rapport à l’année précédente. Comment ? Mystère sur cet enrichissement fulgurant. Ecœurant.
Depuis plus quarante ans, cet activiste atlantiste aura été derrière (et non sur) tous les fronts de guerre qu’il a contribué à déclencher, à attiser, à pérenniser. Toujours accoutré de son uniforme de salon, sa légendaire chemise blanche déboutonnée, le sémillant et sioniste globe-trotter, le boutefeu Bernard-Henri Lévy s’active sur tous les terrains de conflit depuis les rédactions de la presse ou plateaux télé, ses QG médiatiques. Ce dandy aime se dandiner à la lisière des champs de guerre.
Comme l’avait déclaré un célèbre journaliste français, Bernard-Henri Lévy «est son propre média». «Lorsqu’il se déplace, comme en Ukraine, il se débrouille pour que ça soit filmé, pour que ça soit enregistré. Parce qu’il en tirera peut-être un livre par la suite, peut-être un film.»
Tous ses voyages touristiques de guerre constituent une opportunité pour BHL, l’occasion de produire plusieurs œuvres, cinématographiques et littéraires. Son dernier film, «Slava Ukraini», financé une fois de plus par l’argent public français, malgré sa colossale fortune personnelle estimée à 215 millions d’euros, a dû être retiré des salles de cinéma au bout seulement de trois semaines, pour cause d’échec total : un maigre score de 2 910 entrées.
Ce philosophe, censé par vocation enseigner la sagesse et prôner la paix, exhibe au contraire en tête de son blog, bien mise en exergue, cette cynique citation martiale digne d’un psychopathe : «L’art de la philosophie ne vaut que s’il est un art de la guerre». Hitler aurait pu en faire son slogan. Mieux : l’inscrire sur tous les frontons des écoles et casernes. En tout cas, Israël en a fait sa philosophie, ce pays qui a fait de la guerre son art de vivre.
Bernard Henri Lévy, ce VRP d’Israël, est non seulement un instigateur de conflits armés atlantistes et apologiste de guerre génocidaire, notamment celle menée actuellement par Tsahal contre les Palestiniens, mais également un apologiste du viol des filles. C’est ainsi qu’en 2010, BHL avait publié une pétition «écrivains et artistes» pour l’abandon des charges portées sur Roman Polanski, réalisateur pourtant condamné pour «rapports sexuels illégaux» avec une mineure. Scandaleusement, cette pétition avait récolté plus de 4 000 signatures. Pour rappel, Alain Finkielkraut avait pris sa défense dans cette affaire de pédocriminalité impliquant Roman Polanski.
De manière prémonitoire, dès la publication de son premier essai, BHL dévoile, par le titre de son livre, sa véritable personnalité foncièrement belliciste : La barbarie à visage humain. BHL est le prototype du Barbare à visage démocratique. De même, par le titre de son roman, Le diable en tête, BHL dévoile sa tête de diable. Dans son essai De la guerre en philosophie, BHL théorise le destin qu’il s’était fixé jeune homme, celui d’être un «intellectuel engagé», mais philosophiquement pour la guerre.
Au final, depuis quatre décennies, au lieu d’enseigner la philosophie, BHL aura incité les gouvernants comme les peuples à faire la guerre. Depuis quarante ans, ce faiseur d’opinion et instigateur de guerres aura été sur tous les fronts des conflits militaires, placé aux commandes depuis son QG des beaux quartiers de Paris ou de Marrakech, où, téméraire, il ne craint pas de se faire mitrailler par les photographes, toujours placés volontairement en embuscade pour l’immortaliser. Bien au contraire.
Outre qu’il est attaché à sa petite personne qu’il cultive avec narcissisme et mégalomanie, BHL, ce natif d’Algérie, est surtout viscéralement attaché au sionisme et à Israël. De là s’explique probablement son amour de la guerre, des expéditions militaires, des massacres de masse, des occupations coloniales, fondements constitutifs de l’Etat nazi d’Israël toujours sur le pied de guerre.
Selon Le Figaro du 20 novembre 2011, Bernard-Henri Lévy avait déclaré que «c’est en tant que juif» qu’il avait «participé à l’aventure politique en Libye», lors de la première Convention nationale organisée par le Conseil représentatif des organisations juives de France (CRIF). «J’ai porté en étendard ma fidélité à mon nom et ma fidélité au sionisme et à Israël», avait-il ajouté.
Du reste, l’entité sioniste, pour le récompenser pour «plus de 40 ans de contribution influente au peuple juif et à sa nation», lui avait décerné, le 16 mai 2017, le titre de docteur Honoris Causa délivré par l’université Bar Ilan.
Il y a tout juste deux ans, curieusement, dès le mois de janvier 2022, bien avant l’intervention de la Russie en Ukraine, lors d’une interview sur la chaîne américaine Fox News, Bernard-Henri Lévy avait préparé le monde occidental à devoir accepter la nouvelle donne géopolitique guerrière en affirmant : «Si nous voulons la paix, nous devons accepter la guerre froide». Cette déclaration, dans le prolongement de ses précédentes positions lors des conflits en Géorgie, Afghanistan, Serbie ou en Libye, vient rappeler la personnalité foncièrement belliciste de cet «écrivain» multimillionnaire, toujours en quête d’un pays pour le transformer en champ de bataille, c’est-à-dire en champ de ruines.
Par l’interposition de l’Ukraine, ce va-t-en-guerre a trouvé un nouveau terrain de bataille belliciste contre la Russie. Et, depuis le 9 octobre 2023, dans la guerre d’extermination et d’anéantissement subie par Gaza, il soutient inconditionnellement Tsahal, l’armée israélienne qu’il considère comme la plus «éthique» du monde, cette armée qui mène une guerre génocidaire contre les populations civiles palestiniennes.
K. M.
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