Jacob Cohen : «Israël tient les responsables occidentaux par des vidéos compromettantes»
Par Mohamed El-Ghazi – Jacob Cohen a réagi à l’accusation formulée par l’entité sioniste contre 12 sur les 13 000 employés de l’UNRWA dans la bande de Gaza, selon laquelle ils auraient participé à l’attaque menée par la résistance palestinienne le 7 octobre 2023. «La propagande israélienne contre l’UNRWA ne date pas de ce mois-ci. Elle date des années 60-70. Au fait, le régime sioniste voudrait voir disparaître le problème des réfugiés. Or, pour faire disparaître le problème des réfugiés, il faut éliminer l’organisation des Nations unies qui les aide», a indiqué le penseur franco-marocain à la chaîne d’information internationale iranienne Press TV.
«Selon la propagande israélienne, a-t-il ajouté, cette agence entretient le mythe des réfugiés de génération en génération». «D’après leur propagande, le problème des réfugiés aurait dû cesser avec la mort des réfugiés de 1948. Pour Israël, les réfugiés palestiniens en Syrie, en Jordanie et au Liban auraient dû disparaître dans la population locale. Pour la propagande israélienne, l’UNRWA entretient le mythe d’un retour», a encore expliqué le militant antisioniste Jacob Cohen. Selon lui, l’UNRWA, «en favorisant une culture, une éducation palestinienne, une médecine palestinienne et une organisation palestinienne, entretient cet esprit palestinien qui aurait dû disparaître». Il a rappelé que d’après la propagande israélienne, «les réfugiés palestiniens de 1948 sont partis de leur plein gré, qu’on ne devrait pas les aider».
«Pourquoi, aujourd’hui, la propagande israélienne a sauté sur l’occasion ? Parce que l’Occident est derrière Israël. Et c’est cela le problème», a-t-il noté, en affirmant que «l’Occident avale tout le narratif sioniste : du 7 octobre, du Hamas, des bombardements légitimes, des destructions légitimes, etc.» C’est que l’Occident n’ose pas tenir tête à Israël pour différentes raisons. «Peut-être même, qu’il y a une sorte de chantage sur l’Occident. Vous savez, Epstein qui devait être un agent du Mossad, a dû ramasser des milliers de vidéos sur des responsables occidentaux dans des situations grotesques», a-t-il révélé, en insistant sur le fait qu’«Israël a des moyens de pression», en citant «la shoah, l’antisémitisme et toute l’influence qu’ils exercent sur l’Occident». «Ce qui apparaît être le moment opportun pour Israël d’enfoncer le clou», a-t-il dit.
L’auteur du Printemps des Sayanim a expliqué que l’organisation onusienne UNRWA emploie plus de 10 000 personnes, recrutés sur place et non pas de l’extérieur. «Israël accuse 10 ou 12 employés d’avoir des liens avec le Hamas. Or, ces 10 employés de l’UNRWA, c’est qui ? Ce sont des Gazaouis. On ne peut pas exclure que les milliers d’employés de l’UNRWA aient un contact familial, amical et professionnel avec quelqu’un qui se dit du Hamas», a-t-il développé.
Pour lui, l’Europe semble prendre conscience du «génocide qui est en train d’avoir lieu et le nettoyage ethnique qui, peut-être, aura lieu prochainement». «Elle dit non, on va trop loin. Sans l’UNRWA, les Palestiniens ne seront pas soignés, ni éduqués, ni nourris», a-t-il déduit. Et de préciser que c’est exactement l’objectif recherché par les Israéliens. «C’est achevé ce qu’ils n’ont pas tué avec les bombes, les tuer en les privant de soins, de nourriture et de scolarité», a-t-il renchéri.
«C’est une manœuvre cynique des Israéliens, a poursuivi Jacob Cohen, pour retarder au maximum la distribution des soins et de nourriture». «Si nous mettons de côté l’UNRWA, le temps de mettre sur pied une autre organisation, il va passer six mois à un an, entretemps, qui va assurer la survie dramatique du peuple palestinien ?», a-t-il interrogé.
M. E.-G.
Comment (12)