Fin de la brouille : le ministre espagnol des Affaires étrangères à Alger ce lundi
Par Houari A. – Le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, sera en visite officielle à Alger lundi prochain, à l’invitation de son homologue algérien, Ahmed Attaf, indique un communiqué du ministère espagnol des Affaires étrangères. Les premiers signes du dégel entre les deux pays liés par des liens séculaires étaient perceptibles en novembre dernier. Des sources concordantes avaient, en effet, indiqué à notre site que l’Algérie et l’Espagne s’acheminaient vers le rétablissement de leurs relations, après que l’Algérie eut décidé de suspendre le Traité d’amitié, suite au revirement inattendu du gouvernement de Pedro Sanchez au sujet du conflit sahraoui. Quelques jours plus tard, le gouvernement espagnol donnait son agrément à la nomination d’Abdelfetah Daghmoum en qualité d’ambassadeur d’Algérie à Madrid.
Lors de la suspension de l’acte juridique liant les deux Etats, en juin 2022, une source diplomatique algérienne expliquait à Algeriepatriotique que la déclaration du président du gouvernement espagnol devant le Parlement, à l’époque, était la goutte qui avait fait déborder le vase. Ce dernier s’était, en effet, glorifié d’avoir vendu le Sahara Occidental à l’occupant marocain. Aussi l’Espagne de Pedro Sanchez n’était plus un partenaire crédible pour l’Algérie, estimait notre source, selon laquelle d’autres mesures allaient suivre.
L’Algérie avait décidé de procéder à la suspension «immédiate» du traité qu’elle a conclu le 8 octobre 2002 avec le royaume d’Espagne. «Les autorités espagnoles se sont engagées dans une campagne tendant à justifier la position qu’elles ont adoptée sur le Sahara Occidental en violation de leurs obligations juridique, morale et politique de puissance administrante du territoire qui pèsent sur le royaume d’Espagne jusqu’à ce que la décolonisation du Sahara Occidental soit déclarée accomplie par les Nations unies», avait déploré la présidence de la République, dans un communiqué.
«Ces mêmes autorités qui assument la responsabilité d’un revirement injustifiable de leur position depuis les annonces du 18 mars 2022 par lesquelles le gouvernement espagnol actuel a apporté son plein soutien à la formule illégale et illégitime de l’autonomie interne préconisée par la puissance occupante s’emploient à promouvoir un fait accompli colonial en usant d’arguments fallacieux», avait ajouté le communiqué.
«Cette attitude du gouvernement espagnol s’inscrit en violation de la légalité internationale que lui impose son statut de puissance administrante et aux efforts des Nations unies et du nouvel envoyé personnel du secrétaire général et contribuent directement à la dégradation de la situation au Sahara Occidental et dans la région», avait poursuivi la présidence de la République.
«En conséquence, l’Algérie a décidé de procéder à la suspension immédiate du Traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération qu’elle a conclu le 8 octobre 2002 avec le royaume d’Espagne et qui encadrait jusqu’ici le développement des relations entre les deux pays», avait conclu la présidence de la République, dans son communiqué.
Selon des sources proches du dossier, le climat était devenu propice à une reprise normale des relations entre les deux pays, à la fin de l’année dernière, d’autant que Pedro Sanchez, qui a été reconduit dans ses fonctions malgré la défaite de son parti aux législatives, avait exprimé le soutien de son pays à la légalité internationale, dans un discours prononcé devant l’Assemblée générale de l’ONU. Son appui irréfléchi à la thèse de l’autonomie marocaine lui avait valu une opposition farouche, y compris dans son propre camp, et avait causé la défaite de sa formation politique aux dernières élections.
Pedro Sanchez affirmera, quelque temps plus tard, que son pays allait œuvrer dans le sens d’une reconnaissance de l’Etat de Palestine, rejoignant ainsi, sur les dossiers sahraoui et palestinien, le point de vue de l’Algérie.
H. A.
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