Sommet d’Alger du GECF : reconnaissance du rôle de l’Algérie sur l’échiquier gazier international
Le 7e sommet du Forum des pays exportateurs de gaz (GECF), dont la réunion du groupe de travail ad-hoc de haut niveau a débuté jeudi, est une reconnaissance du rôle de l’Algérie sur l’échiquier gazier international, a souligné le Pdg du groupe Sonatrach, Rachid Hachichi, ajoutant que le principal enjeu de cette rencontre est de conforter les relations avec les sociétés des pays exportateurs de gaz et discuter des opportunités qu’offre le marché gazier.
«La tenue en Algérie de cet important rendez-vous de l’industrie gazière mondiale constitue avant tout une reconnaissance du rôle important joué par notre pays sur l’échiquier gazier. D’abord, par son statut de premier fournisseur de gaz dans la région méditerranéenne», a indiqué Hachichi dans un entretien accordé à l’APS.
Ensuite, a-t-il poursuivi, «de par son militantisme assumé en faveur de l’équilibrage des intérêts entre pays producteurs et pays consommateurs, à travers le recours permanent de la partie algérienne à la discussion et à la négociation en privilégiant la mise à plat des problèmes et leur règlement respectant les lois de l’équité et de la préservation des intérêts de toutes les parties».
«Je suis pour ma part convaincu que le Sommet d’Alger du GECF sera une grande réussite, car tous les acteurs du secteur gazier chercheront à réunir les conditions idoines pour sortir avec une feuille de route consensuelle pour stabiliser le marché gazier et rassurer à la fois les consommateurs et les investisseurs», a-t-il souligné à ce propos.
Pour Hachichi, cette réunion constitue une plateforme de haut niveau qui permettra d’arriver «au nécessaire consensus sur la manière de résoudre, ensemble, les grandes problématiques qui touchent à l’évolution du marché gazier, afin de garantir la satisfaction des besoins de la planète en énergie gazière à travers des solutions qui devront impérativement recueillir l’adhésion de tous».
Invité, d’autre part, à commenter les prévisions optimistes émanant des organisations spécialisées, notamment l’Agence internationale de l’énergie (AIE) sur la demande gazière mondiale, il a estimé que cela «constitue certainement une bonne opportunité pour Sonatrach qui s’inscrit dans cette tendance croissante et travaille davantage pour renforcer sa position sur le marché gazier mondial, avoir la possibilité d’écouler sur le marché des volumes supplémentaires de gaz en dehors de nos engagements contractuels (spot) et de développer de nouveaux partenariats et accroître ses revenus, bien entendu».
«Ce contexte favorable reflète aussi l’importance croissante du gaz naturel dans le mix énergétique mondial et offre des opportunités pour les producteurs et exportateurs de gaz, comme Sonatrach, pour répondre à cette demande croissante. Il sera crucial pour les acteurs du secteur de l’énergie de s’adapter à ces tendances et de continuer à investir dans des infrastructures et des technologies permettant de répondre efficacement à la demande future de gaz naturel», souligne encore Hachichi.
GN : 35 mds m3 exportés vers l’Europe en 2023
Revenant sur le bilan de la compagnie nationale des hydrocarbures en 2023, Hachichi a indiqué que 34,9 milliards de mètres cubes de gaz naturel ont été exportés par l’Algérie vers le marché européen.
Ces volumes ont été réalisés à travers les deux gazoducs d’exportation vers l’Europe dont 26,2 milliards de m3 vers l’Italie, à travers le gazoduc transcontinental Enrico Mattéi, et 8,7 milliards de m3 vers l’Espagne, à travers le Medgaz.
Concernant le gaz liquéfié, le Pdg de Sonatrach a précisé que 22,5 milliards de M3 ont été livrés aux complexes GNL d’Arzew et de Skikda en 2023, tandis que la production de GNL avait atteint durant la même année une quantité de 13 millions de tonnes (soit 29 millions de M3, soit 17,22 millions de TEP).
La production de GPL réalisée en 2023 était, quant à elle, de 9,4 millions de tonnes, suivie par la production de condensat réalisée pour la même année de l’ordre de 8,3 millions de tonnes.
En matière de pétrole, Sonatrach a livré 23,3 millions de tonnes équivalent pétrole (TEP) constituées de pétrole brut et de condensat, qui ont été acheminés vers les ports pétroliers pour y être exportés, a-t-il également fait savoir.
Au total, Sonatrach a réalisé une production de 193,8 millions de TEP en 2023, a souligné son PDG, assurant qu’en matière de capacité de production installée, la compagnie disposait d’une capacité annuelle de traitement de pétrole de 147,8 millions de Tonnes métrique/an, ainsi que de 552 millions Standard mètre cube SM3/j de gaz brut, (201 milliards/an) avec un taux d’exploitation de 98%.
Il a souligné que la stratégie de Sonatrach visait à asseoir une industrie de raffinage performante qui lui permet de mieux valoriser ses ressources d’hydrocarbures en produits pétroliers raffinés et de se positionner sur la chaîne de valeur de ce segment d’activité.
Il a également fait savoir que le schéma actuel de raffinage inclut 6 raffineries totalisant une capacité de traitement de plus de 30 millions de tonnes/an, un niveau atteint par un accroissement de la capacité de 3,75 millions de tonnes/an suite au programme de réhabilitation et de modernisation des trois raffineries d’Arzew, de Skikda et d’Alger entamé en 2009.
En outre, la compagnie travaille sur le projet de la nouvelle raffinerie de Hassi Messaoud dont l’entrée en production est prévue à partir du 2e semestre 2027 et sur le projet de la conversion de fuel-oil (hydrocracker de Skikda), dont l’entrée en activité est prévue fin 2028.
R. E.
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