Pourquoi Hafiz adopte-t-il une politesse flagorneuse à l’égard du raciste Copé ?
Par Nabil D. – Pourquoi Chems-Eddine Hafiz caresse-t-il le maire de Meaux, Jean-François Copé, dans le sens du poil ? Un message posté par la Grande Mosquée de Paris sur X (ex-Twitter) a de quoi intriguer. «A la découverte de la remarquable rénovation urbaine des quartiers de Meaux entreprise par J.-F. Copé. L’espace culturel Caravelle révèle l’histoire et la transformation de ce lieu emblématique. Un renouveau urbain en faveur de la mixité socioculturelle, d’un environnement digne et épanouissant», lit-on dans le texte enveloppé dans une politesse flagorneuse, dont on ne comprend ni le sens ni le but. Quel rapport y a-t-il entre un lieu de culte musulman et le projet urbain d’une commune française ?
Mais ce n’est pas cette aberration qui dérange le plus dans cette démarche. Ce qui fait mal, insiste-t-on dans la communauté musulmane, c’est le fait que Jean-François Copé soit connu pour sa haine de l’islam et des musulmans. C’est lui, en effet, qui, alors qu’il présidait aux destinées de l’ex-UMP de Nicolas Sarkozy, déclarait : «Il est des quartiers où je peux comprendre l’exaspération de certains de nos compatriotes, pères ou mères de famille rentrant du travail le soir et apprenant que leur fils s’est fait arracher son pain au chocolat à la sortie du collège par des voyous qui lui expliquent qu’on ne mange pas pendant le Ramadan.»
Cette insulte, à laquelle des associations musulmanes avaient répondu en organisant des distributions gratuites de pains au chocolat dans des lieux publics, n’était pas tombée dans l’oreille d’un sourd. Abdallah Zekri, alors délégué général du Conseil français du culte musulman (CFCM), avait réagi en affirmant que ce maire inamovible – 1995, 2001, 2008, 2014 et 2020 – agissait «par calcul politique», tenant des «propos dangereux et irresponsables contre les musulmans». «Et ce n’est pas la première fois», rappelait le recteur de la mosquée de la Paix à Nîmes. «Quand il évoque le racisme anti-Blanc et le port du voile intégral, il montre du doigt les musulmans car nous sommes contre le port de ce voile intégral et pour le respect de la loi, tout ce que nous voulons, c’est du dialogue», avait-il expliqué.
Abdallah Zekri avait déposé une plainte contre cet ex-président de l’Union pour le mouvement populaire, mais des médias avaient fait état de son retrait après une réunion que celui-ci avait eue avec les responsables du CFCM. «Je maintiens la plainte contre M. Copé tant qu’il n’aura pas formulé publiquement les regrets qu’il a exprimés», avait-il contesté. Quand l’actuel vice-président de cette institution cultuelle soulignait que Jean-François Copé n’en était pas à son premier dérapage, il faisait allusion, sans doute, entre autres propos, à ceux qu’il avait tenus après que l’hymne national français avait été sifflé lors du match France-Algérie, joué à Paris en 2001. «Cette affaire n’est pas un problème d’ordre public, mais le problème de jeunes qui habitent à dix kilomètres du Stade de France et qui pensent que la France n’est pas leur pays», avait-il dit.
Chems-Eddine Hafiz, qui n’en est pas à une polémique près, ignore-t-il le passé de ce maire islamophobe et véreux qui cherche, aujourd’hui, à se servir des musulmans comme marchepied pour les prochaines échéances électorales ? Assurément non, vu qu’il était présent en chair et en os à la fameuse rencontre de Copé avec les responsables du CFCM, chargé par son prédécesseur Dalil Boubakeur.
N. D.
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