Deux dates pour le début du Ramadhan en Espagne : le Maroc sème la discorde
Par Kamel M. – Les musulmans d’Espagne ont eu droit à deux fatwas différentes sur le premier jour du mois sacré de Ramadhan. Si une fédération représentant l’ensemble de la communauté musulmane résidant dans ce pays européen a déclaré avoir aperçu le croissant lunaire indiquant le début du jeûne ce lundi, une autre, téléguidée à partir de Rabat, a décidé que le quatrième pilier de l’islam devait commencer mardi, s’alignant ainsi sur le Maroc.
Des Marocains installés en Espagne ont dénoncé une fitna (discorde entre musulmans) voulue par le régime de Rabat, qui s’est toujours distingué par un décalage systématique du début du Ramadhan de 24 heures pour conférer à la famille alaouite, qui se dit descendante du prophète Mohamed (QSSSL) – un mensonge inventé par le fondateur français du royaume, le maréchal Lyautey –, une légitimité religieuse supérieure à celle dont se prévalent les Al-Saoud, en tant que «protecteurs» des Lieux saints de l’islam. Justement, les ressortissants marocains qui contestent l’avis religieux calé sur le Makhzen annoncent commencer le jeûne ce lundi, pour suivre l’Arabise Saoudite, comme ils l’ont toujours fait, expliquent-ils.
Ces Marocains désabusés pointent une politisation de ce précepte obligatoire, qui répond à des considérations égoïstes et bassement machiavéliques et dénaturent l’islam, reflétant une image négative des musulmans en Espagne, montrés ainsi comme étant divisés jusques et y compris dans la pratique de ses rituels fondamentaux. La politique interne du Maroc, marquée par une forte opposition au régime despotique en place, est exportée en Espagne, où les Marocains, première communauté étrangère dans ce pays qui ne le sépare de son voisin du sud que par un étroit bras de mer, sont nombreux à renier les décisions du régime du couple Mohammed VI-André Azoulay qu’ils abhorrent, militant pour son renversement et l’instauration d’une République.
Le Maroc et la Jordanie, deux monarchies inféodées aux Etats-Unis et, par ricochet, à Israël, ont décrété mardi premier jour du mois sacré, se démarquant ainsi de l’ensemble des pays arabes, qui ont annoncé le début du jeûne pour ce lundi 11 mars, conformément aux directives des instances religieuses habilitées et à l’avis des scientifiques, qui avaient rendu publique leur observation plusieurs semaines avant la nuit du doute.
Le Makhzen fait encore une fois parler de lui, montré du doigt pour ses intrigues qui n’épargnent pas même l’islam, lui qui feigne défendre les Palestiniens en présidant le Comité Al-Qods, tout en soutenant, dans les coulisses, le génocide barbare commis par son allié nazi d’Israël à Gaza.
K. M.
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