Parallèle FLN-Hamas : Zekri fustige une «exploitation politicienne éhontée»
Par Nabil D. – Le maire Rassemblement national (extrême-droite) de Perpignan, dans le sud-ouest de la France, organise une exposition de photographies où il fait un parallèle insidieux entre la Guerre de libération nationale et la résistance palestinienne, en les pointant comme des actions terroristes. Intitulée «60 ans après, l’histoire se répète. FLN et Hamas : mêmes méthodes, même stratégie», l’exposition montre des images atroces exhibant, notamment, des enfants mutilés pour susciter la haine des visiteurs envers à la fois les Palestiniens de Gaza et les combattants de l’Armée de libération nationale contre le colonialisme français, présentés dans l’habit du bourreau et leurs agresseurs dans celui de la victime.
L’exposition relaie la propagande sioniste véhiculée par les médias français, selon laquelle les résistants palestiniens qui ont mené l’offensive du 7 octobre 2023 auraient massacré des enfants. Une propagande répercutée dans la précipitation par le président américain, Joe Biden, avant que ce dernier ne se ravise après avoir compris qu’il avait été manipulé.
«Les photos sont atroces. Elles montrent des enfants et des familles tuées dans deux temps historiques distincts, celui du FLN durant la guerre d’Algérie et celui de l’attaque d’Israël par le Hamas avec, pour dénominateur commun, l’horreur. La question ? L’opportunité de mettre en parallèle cette barbarie», s’interroge-t-on à Perpignan, où un historien spécialiste de l’extrême-droite, interrogé par France TV Info, explique qu’il s’agit là d’une «mémoire mobilisatrice qui permet de dire aux gens qu’il y a un ennemi commun et de ramener le FLN dans la question de l’indépendantisme par rapport à la France à une continuité avec le terrorisme islamiste et djihadiste». «C’est quelque chose qui, depuis une vingtaine d’années, fait partie des thèmes à bas bruits dans les milieux d’extrême-droite», développe l’historien.
Pour sa part, le président de l’Observatoire de lutte contre l’islamophobie dénonce une «basse manœuvre politicienne du maire de Perpignan dans ce contexte d’élections européennes». Pour Abdallah Zekri, «casser de l’Algérien, en tout temps et en tout lieu, dans cette France de plus en plus déliquescente rapporte gros pour les candidats aux échéances électorales, quelles qu’elles soient».
S’élevant contre ce qu’il qualifie de «cabale nauséabonde» qui «s’arc-boute sur le fonds de commerce anti-algérien habituel», le vice-président du Conseil français du culte musulman (CFCM) conseille aux organisateurs de cette «fumisterie» de «se préoccuper plutôt des angoisses réelles des Perpignanais dans ce contexte social délicat». Au maire Louis Aliot, il recommande d’«arrêter de se servir des Algériens et de leur noble histoire, qu’il cherche à falsifier, comme une courte-échelle pour lui et son parti, pour grimper l’escalier du Parlement européen quatre à quatre, après avoir vendu du vent aux électeurs démontés».
N. D.
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