Le plan pervers de l’outil de propagande qatari Al-Jazeera au service d’Israël
Par Karim B. – Beaucoup sont tombés dans le panneau en apprenant que le gouvernement israélien «a décidé» de fermer le bureau de la chaîne de propagande qatarie Al-Jazeera. Cette annonce participe, en fait, d’un plan diabolique ourdi par les régimes alliés de Tel-Aviv et de Doha dans le cadre d’une des phases prévues dans cette orchestration qui, bien que grossière, a convaincu un grand nombre de son authenticité. Certains allant même jusqu’à féliciter cette chaîne pour l’«excellent» travail qu’elle effectue à Gaza.
Pourquoi cette «fermeture» et cette «interdiction» de couvrir l’agression israélienne à Gaza à partir d’Israël ? Et pourquoi maintenant ? Le fait est que la mission confiée par Israël à Al-Jazeera a été accomplie, l’Etat hébreu estimant que les crimes commis en toute impunité à Gaza doivent cesser d’être médiatisés comme il l’entend et que la stratégie adoptée par Israël nécessite un autre type d’accompagnement médiatique. Les autorités israéliennes ont, en effet, pris sur eux de ne plus communiquer à travers ce média, qui leur servait de tribune pour justifier leur génocide subrepticement via des déclarations de hauts gradés israéliens reprises systématiquement et en direct par leur canal arabe.
Al-Jazeera avait une longueur d’avance sur toutes les autres chaînes de télévision mondiales, diffusant des actions militaires israéliennes en exclusivité, via des images qu’elle recevait du Mossad et du renseignement militaire israélien auxquels elle servait de relais. Dans le même temps, l’armée israélienne passait ses messages au monde arabe à travers cette télévision qui a battu tous les records de temps accordé aux militaires israéliens, dépassant i24 News, la chaîne franco-israélienne émettant à partir de Tel-Aviv.
Les liens étroits entre le régime qatari et Israël ont été confirmés par les rencontres «secrètes» entre les officiers du Mossad et les dirigeants politiques du Hamas à Doha. Ce qui démontre, par ailleurs, l’existence d’une collusion entre cette organisation islamiste et les services secrets israéliens qui ne pouvaient en aucun cas ignorer qu’une attaque de grande envergure contre Israël était en préparation. La bande de Gaza est truffée d’espions du Mossad, du Shin Bet et de l’Agaf Ha-Modi’in (AMAN), si bien que l’adage dit que derrière chaque citoyen palestinien se faufile l’ombre d’un agent israélien. Il était donc impossible qu’Israël ignorât la date, l’heure et le lieu de l’opération du 7 octobre 2023, qui a justifié la riposte dévastatrice de l’armée israélienne deux jours plus tard.
Si Israël s’est passé des services d’Al-Jazeera, après avoir sacrifié des journalistes palestiniens bouc émissaires, c’est pour adopter un nouveau mode de communication en adéquation avec l’évolution de la situation, marquée par une escalade voulue par Tel-Aviv qui cherche à étendre le conflit en provoquant l’Iran, dont il est dit qu’il se prépare à attaquer les intérêts israéliens dans un certain nombre de pays arabes, au premier rang desquels les Emirats arabes unis.
K. B.
Comment (24)