Réunion du Haut Conseil de sécurité : ces cinq dossiers qui inquiètent l’Algérie
Par Karim B. – Contrairement à l’habitude, l’ordre du jour de la réunion du Haut Conseil de sécurité (HCS) qui s’est tenue ce mercredi n’a pas été révélé. La présidence de la République s’est contentée d’indiquer, dans un communiqué laconique, que cette rencontre a eu lieu, sans en donner aucun détail. Les images montrant la présence de nombreux hauts responsables de l’armée et des services de sécurité, aux côtés du Premier ministre, du chef d’état-major de l’ANP et des ministres en charge des départements régaliens, suffisent à montrer que l’heure est grave et que le pays doit prendre toutes les dispositions nécessaires, au regard du nombre croissant de menaces qui le guettent.
Au moins cinq questions poussent les autorités du pays à s’inquiéter. Il y a d’abord les flux migratoires incessants à partir des pays limitrophes du Sahel. Le nombre de migrants issus du Niger et du Mali a connu une augmentation exponentielle ces derniers mois, avec une tendance à «envahir» l’ensemble du territoire national, n’épargnant pas même les villes les plus reculées. Cette présence de plus en plus nombreuse participe clairement d’une opération de déstabilisation qui vise l’Algérie, preuve en est la campagne de désinformation menée par les services secrets marocains sur une prétendue maltraitance que subiraient ces migrants lors de leur reconduite à la frontière.
Le Maroc ne peut pas ne pas être au centre de toute réunion sur les questions de sécurité nationale. Ce mercredi, à New York, le ministre des Affaires étrangères a accusé le voisin de l’Ouest de noyer les sociétés de la région en différents types de drogues, constituant ainsi un danger pour notre jeunesse, cible privilégiée du Makhzen, sachant que celle-ci, formant 75% de la population algérienne, constitue la force de frappe de l’Algérie et son levier de développement. Les saisies de tonnes de cannabis en provenance du Maroc par l’armée, la gendarmerie, la police et la douane algériennes dénotent une action réfléchie et conduite par les services secrets marocains aux fins d’inonder l’Algérie en stupéfiants par cet Etat voyou classé par les organisations internationales de lutte contre ce fléau comme le plus grand pays producteur et exportateur de haschich au monde, devançant même l’Afghanistan.
Maroc toujours. La cession de trente avions de chasse d’occasion par les Emirats arabes unis à l’armée du régime belliqueux de Rabat, avec le consentement de la France qui a fait une entorse à la règle, est un casus belli supplémentaire du surexcité Mohammed Ben Zayed auquel le président de la République avait lancé une pique lors de sa dernière intervention télévisée, accusant la pétromonarchie émiratie, sans la nommer, d’adopter une attitude illogique et de multiplier les actes hostiles à l’égard de l’Algérie. Tebboune avait, alors, exhorté l’homme fort d’Abu Dhabi à faire preuve de sagesse et de retenue.
Par ailleurs, les derniers développements en Libye n’augurent rien de bon. La démission de l’envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU, qui a jeté l’éponge après avoir échoué à mettre les protagonistes d’accord sur la tenue d’élections présidentielles et législatives pour un retour à la normale dans ce pays livré au diktat des milices armées, chacune rattachée à une puissance étrangère, est symptomatique de l’impossibilité d’établir un ordre constitutionnel dans l’ancienne Jamahiriya, depuis le renversement et l’assassinat de Mouammar Kadhafi en 2011, sur instigation du Français Nicolas Sarkozy. A ce chaos ambiant est venu se greffer un activisme inquiétant des Etats-Unis, qui ont décidé d’occuper le terrain à leur tour, en y envoyant une organisation paramilitaire baptisée Amentum, chapeautée par la CIA, basée à Tripoli, où Washington a également installé son Commandement des Etats-Unis pour l’Afrique (Africom) sur une base aérienne dans la capitale libyenne.
Enfin, la dangereuse escalade entre l’Iran et Israël menace de s’étendre à l’ensemble de la planète et de provoquer un nouveau conflit mondial si les grandes puissances n’arrivent pas à convaincre ces deux pays à éviter les attaques et les contre-attaques qui déboucheront immanquablement sur un embrasement général, dans la région du Proche-Orient et au-delà. Une frappe israélienne contre des cibles iraniennes serait en cours de préparation ; auquel cas, l’armée iranienne répondra par une action qui est déjà planifiée contre des intérêts israéliens en Israël même ou dans un pays allié, occidental ou arabe.
La présence militaire et sécuritaire israélienne au Maroc met notre armée en état d’alerte permanente pour parer à toute éventualité et donner une leçon mémorable à l’Axe du mal, représenté par le Makhzen et ses maquereaux émirati et français.
K. B.
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