USMA-Berkane compromis : le Makhzen veut saboter la demi-finale de la CAF
Par Abdelkader S. – L’incident provoqué par la délégation officielle marocaine à l’aéroport d’Alger n’est pas clos. Au contraire. Les Marocains persistent et signent. Ils exigent que le club du RS Berkane évolue avec le maillot portant une carte géographique du Maroc incluant les territoires de la République sahraouie. Les autorités sportives algériennes ont réagi en faisant valoir les règlements de la CAF et de la FIFA qui interdisent toute politisation de la compétition sportive. Mais le patron de la Fédération royale marocaine de football, Fouzi Lekjaa, ne l’entend pas de cette oreille.
Le régime de Rabat cherche à provoquer une crise en poussant la partie algérienne à annuler la rencontre. C’est, en tout cas, ce qu’a décidé la Fédération algérienne de football (FAF) qui, selon des sources sûres, a informé le président de la Confédération africaine de football que le match aller, qui devra se jouer ce dimanche, n’aura pas lieu si l’équipe marocaine persiste à évoluer avec le maillot illégal, objet du litige. Au moment où nous rédigeons ces lignes, les autorités sportives nationales sont en attente d’une réponse de la part de l’instance africaine.
Sur ces entrefaites, les outils de propagande du Makhzen ont propagé de fausses informations sur un prétendu défaut d’hospitalité dont auraient pâti les membres de la délégation marocaine dès leur arrivée à l’aéroport international d’Alger. Des mensonges démentis par les Marocains eux-mêmes qui ont salué l’accueil fraternel qui leur a été réservé par leurs hôtes algériens, ainsi que par des internautes qui ont posté des vidéos montrant les joueurs marocains effectuant des mouvements de détente dans un salon VIP de l’aérogare, avant d’être conduits à leur lieu d’hébergement sous escorte policière, pour leur sécurité et leur confort.
De coup de Jarnac en comportement puéril, d’ingratitude en traîtrise, le Makhzen prouve chaque jour un peu plus qu’une concorde est impossible avec cet Etat dépourvu de principes. Après la virevolte inattendue du fils de la pèlerine marocaine soignée en urgence par l’Algérie alors que l’avion de la compagnie aérienne saoudienne qui la reconduisait dans son pays survolait l’espace aérien algérien et demandait une autorisation d’atterrir à l’aéroport international d’Alger Houari-Boumediene – un nom qui donne encore des frissons au régime de Rabat même d’outre-tombe –, le Maroc s’était distingué, quelques semaines à peine plus tard, par un nouveau coup fourré.
En effet, lors de la vingt-deuxième édition des championnats d’Afrique de karaté, qui a eu lieu du 14 au 20 août 2023 à Casablanca, l’hymne national algérien a été interrompu lorsqu’une médaillée d’or algérienne est montée sur le podium après avoir vaincu son adversaire marocaine. Ce comportement indigne des autorités marocaines contredisait l’accueil chaleureux qui avait été réservé aux délégations marocaines des différentes disciplines sportives durant les championnats et les jeux organisés en Algérie. Les sportifs marocains s’étaient dit eux-mêmes heureux de se retrouver dans une ambiance qui leur avait fait oublier qu’ils étaient en terre étrangère. A aucun moment, il n’a été porté à la connaissance de l’opinion publique quelque dépassement, ni attitude inhospitalière à l’égard des sujets de Mohammed VI, bien que ces deniers soient systématiquement briefés avant tout déplacement en Algérie ou dans n’importe quel autre pays. On l’a vu au Mondial de football au Qatar où les deux patrons des services de renseignement, Abdellatif Hammouchi (DGST, sécurité intérieure) et Yassine Mansouri (DGED, action extérieure) se sont introduits jusque dans les vestiaires de l’équipe marocaine.
Ces trois faits confirment qu’avec le Maroc, le sport et la politique ne font qu’un.
A. S.
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