L’axe du salut
Par Kamel M. – Dans son combat diplomatique résolu pour faire cesser le génocide à Gaza et faire admettre la Palestine en tant que membre à part entière au sein de l’ONU, l’Algérie peut compter sur un pays ami, poids lourd au sein du Conseil de sécurité : la Russie. De son côté, Moscou sait l’indéfectible fidélité de l’Algérie et sa constance immuable dans la défense des causes justes, une constance sous-tendue par sa souveraineté totale, comparée à des monarchies vassales comme le Maroc et les Emirats arabes unis.
Cette extraordinaire complémentarité entre les deux pays aux Nations unies a permis d’isoler Israël et les Etats-Unis dans le concert des nations, l’écrasante majorité des Etats membres de l’ONU et du Conseil de sécurité ayant voté en faveur des résolutions présentées par l’Algérie et fortement appuyées par la Russie, dont le représentant permanent à New York a fait un geste fort en boycottant, en même temps que son homologue algérien, le discours de l’ambassadeur de l’Etat hébreu. Grâce au travail titanesque de l’Algérie depuis le premier jour de son adhésion au Conseil de sécurité en tant que membre non permanent, fortement adossé aux puissances russe et chinoise, il souffle un vent de changement perceptible sur cette instance qui, jusque-là, servait à légitimer les agressions occidentales contre les pays insoumis du Sud, comme Irak, la Libye et la Syrie.
Cette symbiose entre Alger et Moscou est confirmée par le récent déplacement de hauts responsables politiques, militaires et sécuritaires russes en Algérie, sur fond de bouleversements géopolitiques majeurs, appelés à renverser l’ordre injuste établi depuis des décennies. Le monde va mal depuis les provocations de l’OTAN qui ont eu pour conséquence l’opération militaire spéciale russe en Ukraine, poste avancé des armées de l’Atlantique Nord en Europe de l’Est, et l’offensive meurtrière israélienne contre les populations civiles de Gaza, où près de 34 000 Palestiniens ont péri sous les bombes que les Etats-Unis, la France, l’Allemagne et la Grande-Bretagne fournissent au régime nazi de Tel-Aviv.
Alger et Moscou s’emploient ensemble à assurer une «transition de l’interaction russo-algérienne vers un nouveau niveau qualitatif» dans seize domaines névralgiques, allant de la politique, au commerce, à l’économie, aux douanes et à la finance, en passant par l’énergie, l’utilisation du sous-sol, la coopération militaro-technique et la lutte contre le terrorisme et la criminalité. Ce n’est pas pour rien que le président russe a mis en exergue «la position unique de l’Algérie à l’intersection des mondes méditerranéen, arabe et africain».
«Les relations avec l’Algérie revêtent une importance particulière pour notre pays et revêtent un caractère stratégique», a, en effet, soutenu Vladimir Poutine, lors de la visite d’Etat du président Tebboune en Russie, se félicitant de ce que les deux pays ont développé «de très bonnes relations entre le peuple russe et le peuple héroïque et courageux d’Algérie». «L’interaction russo-algérienne présente actuellement de multiples facettes et présente un potentiel de développement important», a appuyé le chef du Kremlin, en évoquant un «approfondissement du partenariat stratégique entre la Russie et l’Algérie, qui marquera le début d’une nouvelle étape encore plus avancée dans les relations bilatérales» et en louant la coordination algéro-russe au sein de l’OPEP, du Forum des pays exportateurs de gaz [qui] contribue à stabiliser les marchés mondiaux de l’énergie, ainsi que l’interaction constructive à l’ONU.
Tout est dit dans cette juste pensée.
K. M.
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