Le président de l’USMA «piégé» par un agent des services marocains à Oujda
Par Kamel M. – La délégation de l’USM Alger a, en apparence, reçu un accueil convivial à son arrivée à l’aéroport d’Oujda. Mais ce simulacre a été vite démasqué dès la sortie des Algériens de l’aérogare pour monter dans le bus qui devait les conduire à leur hôtel. En effet, des nervis de l’innommable patron de la DGST, Abdellatif Hammouchi, ont été chargés de provoquer les joueurs et les dirigeants usmistes en scandant des slogans revendiquant la marocanité du Sahara Occidental. Prolongement du comportement de l’équipe de Berkane à Alger, qui voulait évoluer avec des maillots portant une carte géographique rognant les territoires sahraouis.
Durant leur attente à l’intérieur de l’aérogare, un «journaliste» du média en question a cherché à déstabiliser les Rouge et Noir en les filmant de très près à l’aide de son téléphone, durant près d’un quart d’heure, alors que les hôtes algérois étaient assis, palabrant en attendant de quitter l’enceinte de l’aérogare pour leur lieu d’hébergement. Un dirigeant de l’USMA a alors interpellé le «journaliste» en lui demandant instamment de cesser de filmer, sur un ton ferme. Ce même «journaliste» réussira néanmoins à épingler le président du club de Soustara, auquel il a posé deux questions-pièges, après une introduction sur les «traditions hospitalières séculaires» du Maroc, qui a accueilli «les frères algériens de la meilleure manière».
Kamel Hassina a, dans un premier temps, essayé d’éviter l’agent de Hammouchi, en lui tournant le dos et en faisant mine de n’avoir pas fait attention à ses sollicitations persistantes, avant de se retourner et de consentir à sa demande par pure courtoisie, en utilisant les formules d’usage. «Comment a été l’accueil ? », demande le Marocain. «Dieu merci, il a été chaleureux, nous [les] en remercions». réplique le dirigeant. «Comment vous sentez-vous ici ?» surenchérit le «journaliste». Le président de l’USMA rétorque alors : «Nous sommes ici entre frères, nous sommes venus jouer le match dans les règles, c’est tout».
Les Marocains cherchaient désespérément ce «entre frères» de la bouche de celui qui, dès qu’il aura franchi la porte de l’aéroport, sera surpris par une atmosphère complètement différente, chahuté par des nervis mobilisés pour le faire revenir à la réalité ; celle d’un Makhzen qui grenouille depuis des années contre l’Algérie, son équipe nationale et, à présent, un de ses plus grands clubs. Kamel Hassina aurait dû, le plus normalement du monde, décliner la demande du Marocain et le rabrouer de façon diplomatique, en lui signifiant qu’il n’avait rien à déclarer hic et nunc ou qu’il était prématuré de faire un quelconque commentaire.
La question se pose de savoir si les dirigeants et les joueurs de l’USMA ont été briefés avant de s’envoler pour le Maroc, dans ce contexte délicat. Par ailleurs, alors que d’aucuns croyaient que le club algérois n’allait pas faire le déplacement chez nos belliqueux voisins de l’Ouest, nous avons été surpris de voir ce dernier atterrir à Oujda, ville frontalière, pour jouer le match-retour malgré la décision partiale de la CAF qui l’a déclaré battu par 3 buts à 0. L’USMA se sent-elle capable de laminer l’équipe adverse de Berkane par 7 buts propres ? Compte-t-elle surprendre les Marocains en refusant de jouer à son tour ? A-t-elle décidé d’accepter le score en attendant le verdict du Tribunal arbitral du sport (TAS) qui a jugé sa requête recevable dans la forme ?
Nous le saurons ce dimanche.
K. M.
Ndlr : Des lecteurs ne manqueront pas de nous demander de révéler le nom de cet outil de propagande. Nous leur répondons d’ores et déjà que nous n’avons pas vocation à leur faire de la publicité gratuite. Mais nous les mettons sur la piste, en leur indiquant que celui-ci est en tête de liste des faux comptes marocains supprimés par Facebook en février 2021, parce qu’ils relayaient des éloges aux forces de répression marocaines, au directeur de la DGST, Abdellatif Hammouchi, et à Mohammed VI.
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