Révélations : la France se prépare à un conflit armé entre l’Algérie et le Maroc
Par Kamel M. – Des experts militaires français ont envisagé une attaque de l’armée algérienne – qualifiée de «junte» – sur la ville de Toulon, sur la côte méditerranéenne, en 2025. Ces mêmes experts étudient également l’éventualité d’un conflit armé entre l’Algérie et le Maroc. Des scénarios-catastrophes qui peuvent expliquer la récente décision du président français d’accorder aux Emirats arabes unis une dérogation pour pouvoir rétrocéder trente avions de guerre de fabrication française à l’armée marocaine. Il est difficile de ne pas faire le lien entre ces prévisions qui envisagent le pire et cette démarche dirigée contre l’Algérie, dans une tentative d’équilibrer les forces entre les deux pays voisins, dont les relations sont interrompues.
D’après l’hebdomadaire français L’Express, l’armée française a élaboré des scénarii de guerre «en s’appuyant sur plus d’une centaine d’experts», dont le premier met aux prises les armées algérienne et marocaine dans une confrontation directe. C’est la guerre imaginée entre ces deux pays du Maghreb qui inquiète le plus la France, sans doute en raison de la proximité géographique. Une telle éventualité fait partie des événements majeurs qui chambouleraient l’ordre géopolitique mondial, au même titre qu’un blocus qui serait exercé par la Chine sur Taïwan ou un bombardement de la capitale iranienne Téhéran par Israël.
La journaliste Alexandra Saviana, qui a réalisé le dossier publié dans L’Express en plusieurs parties, a passé un an auprès de «stratèges chargés d’imaginer les combinaisons les plus dévastatrices», explique le magazine. L’auteure de Scénarios noirs de l’armée française, paru aux éditions Robert Laffont, traite 11 conflits-catastrophes «qui guettent les forces [armées françaises] d’ici à 2030». «Appuyés par les analyses de 106 experts, ces récits d’engrenages guerriers nous font découvrir les chemins mentaux des grandes puissances», souligne l’hebdomadaire, qui emprunte cette expression – chemins mentaux – à un officier du Centre de doctrine et d’enseignement du commandement.
«Qui aurait pu imaginer, en décembre 2021, l’invasion russe en Ukraine ? Un an auparavant, l’assaut du Capitole ? Pour parer aux menaces qui nous entourent, le ministère des Armées travaille depuis de nombreuses années sur des scénarios d’entrée en guerre de la France», indique la journaliste, qui précise que plusieurs structures dédiées à la réflexion sur la guerre «sont dévolues [au] travail de prospective». «Depuis trois ans, les états-majors des armées financent aussi l’Observatoire des conflits futurs, qui rassemble un consortium de recherches sur les menaces d’ici à 2040», relève-t-elle.
Il n’est pas exclu que ce soit sur la base des conclusions de ces experts français que la décision a été prise de renforcer les troupes marocaines face à une armée algérienne autrement plus aguerrie, mieux équipée et nettement plus engagée pour la défense du pays, contrairement à sa rivale marocaine, dont les soldats ne sont pas prêts à mourir pour une monarchie prédatrice, selon le témoignage de nombreux hauts gradés marocains qui ont déserté et se sont réfugiés en Europe.
La France et les Emirats arabes unis ont, faut-il le rappeler, modifié une clause dans le contrat d’armes les liant pour permettre au régime de Mohammed Ben Zayed d’offrir trente avions de guerre de fabrication française au Maroc, alors que cela n’était pas permis auparavant. Les deux pays se sont mis d’accord pour augmenter les capacités militaires de leur protégé qui nourrit des intentions belliqueuses envers l’Algérie, encouragé par Israël. Des sources médiatiques nous apprennent que le régime monarchique de Rabat va réceptionner ces équipements au profit de l’armée de l’air marocaine «prochainement».
«Cet accord a été facilité par un contrat qui lie Abu Dhabi à Paris, interdisant la cession des appareils à une tierce partie sans une approbation explicite du pays fabricant», expliquent ces sources médiatiques, qui précisent que «ces avions, cédés par les Emirats dans le cadre de leur coopération militaire bilatérale [avec le Maroc], constituent la version la plus sophistiquée du Mirage-2000, dotée de technologies avancées pour des frappes aériennes de haute précision». «Le transfert de ces avions vers le Maroc a été jugé prioritaire pour répondre aux tensions régionales croissantes», indique-t-on. De quelles «tensions régionales croissantes» s’agit-il ? Aucune précision n’a été donnée, mais l’allusion à «l’ennemi algérien» est on ne peut plus claire.
Les sources médiatiques qui rapportent l’information croient savoir que c’est Mohammed Ben Zayed qui a insisté auprès d’Emmanuel Macron pour accélérer la livraison de ces avions à Mohammed VI, en contrepartie d’un contrat juteux au bénéfice de la florissante industrie de l’armement française.
Les sévères mises en garde du président Tebboune et du chef d’état-major de l’ANP, le général d’armée Saïd Chanegriha, contre toute entreprise hasardeuse qui ciblerait l’Algérie, confirment le sérieux de la menace qui pèse sur le pays.
K. M.
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