La famille du jeune Algérien abattu par un policier en France réclame justice
Par Houari A. – La famille du jeune Amar Slimani réclame justice pour son fils, ce jeune Algérien tué froidement par un policier dans la banlieue nord de Paris, en France, ravivant le douloureux souvenir de l’exécution tout aussi froide de Nahel, cet adolescent abattu d’une balle dans la poitrine à bout portant pour un simple refus d’obtempérer.
«Mon frère était un peintre en bâtiment ici dans son pays, il est parti clandestinement il y a quatre ans. En France, il travaillait, mais parfois, comme beaucoup de jeunes, il ne trouvait pas où loger. Il s’est réfugié dans un garage où il est resté trois jours. Une femme âgée qui habite à côté a alors appelé son petit-fils qui est policier. Il est venu avec son arme et l’a criblé de balles, le tuant sur le coup», témoigne son frère au micro de Berbère Télévision.
Sa sœur décrit un «garçon tranquille et respectueux, apprécié de tous». «Je ne sais pas s’il s’agit d’un squat ou non, mais admettons que ce soit le cas, comment se fait-il que le petit-fils de cette dame l’ait tué avec autant d’acharnement après lui avoir tiré une première balle dans la tête ? Ce policier prétend que mon frère était violent et agressif ; si cela était vrai, un policier doit savoir agir face à une telle situation, il aurait pu le maîtriser, le blesser et appeler des renforts, alors qu’il lui a tiré deux balles dans la tête, deux dans la poitrine et deux autres dans le dos», s’insurge sa sœur.
«Pourquoi a-t-il pris des photos de lui après l’avoir tué ?» interroge-t-elle, en ajoutant que son frère «ne méritait pas de mourir ainsi, même s’il a squatté». «Nous réclamons que justice soit faite par l’Etat français, nous volons comprendre pourquoi ce policier a tué mon frère et pourquoi il l’a photographié», insiste-t-elle.
Sa mère éplorée fait savoir que son fils «est un garçon tranquille qui ne fait pas d’histoires, ne boit pas et ne vole pas». «Nous réclamons que toute la lumière soit faite sur ce crime par la justice française», a-t-elle appuyé.
D’après les médias français, l’autopsie du corps d’Amar Slimani, 32 ans, «met à mal les explications du fonctionnaire de 27 ans, affecté à la direction de l’ordre public et de la circulation, qui a assuré en garde à vue avoir agi en état de légitime défense». Me Yassine Bouzrou, l’avocat qui représente la famille du vendeur à la sauvette de cigarettes, a affirmé dans une déclaration à 20 Minutes «privilégier l’hypothèse d’un crime raciste, notamment compte tenu des termes qu’il a employés pour qualifier la victime durant ses auditions devant les enquêteurs».
L’ambassade d’Algérie en France n’a pas communiqué sur cet assassinat.
H. A.
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