La magie de la rente

pétrole rente
La rente pétrolière et gazière ne peut construite une nation. D. R.

Par A. Boumezrag – Dans une contrée lointaine, prospérait un pays riche en ressources naturelles Ce pays, baigné d’or noir et de gaz scintillant, voyait ses coffres se remplir sans effort, grâce à une manne providentielle que l’on appelait «rente». Cette rente, véritable potion magique, semblait promettre à tous une vie sans souci, où l’abondance était garantie et les problèmes économiques relégués au rang de légendes anciennes.

Pourtant, sous la surface de cette opulence apparente se cachait une réalité bien plus complexe. Le pays, aveuglé par l’illusion de richesse éternelle, s’était enchaîné à cette rente magique, négligeant les réformes nécessaires pour un développement durable. Les souverains, bercés par le chant des sirènes de la rente, préféraient distribuer généreusement ses fruits pour acheter la paix sociale, plutôt que d’investir dans des infrastructures solides et diversifiées.

Chaque jour, les citoyens du pays se réveillaient avec la promesse que demain, tous leurs besoins seraient comblés sans effort, que les richesses seraient partagées équitablement, et que chacun pourrait profiter d’une vie meilleure. Mais ce demain restait inlassablement hors de portée, toujours repoussé à plus tard, tandis que les ressources du pays continuaient de s’épuiser.

Le souverain, pour maintenir cette illusion, multipliait les annonces et les promesses. Des projets pharaoniques étaient lancés avec tambours et trompettes, mais bien souvent, ils ne voyaient jamais le jour. Les infrastructures vieillissaient, les inégalités se creusaient, et la dépendance à la rente rendait le pays vulnérable aux aléas des marchés internationaux. Les cours du pétrole et du gaz, véritables maîtres des lieux, dictaient la prospérité ou la détresse des citoyens.

Les élites, conscientes de cette fragilité, se contentaient de solutions temporaires, appliquant des pansements sur des plaies béantes, plutôt que d’entreprendre des réformes structurelles profondes. La corruption et le clientélisme prospéraient, alimentés par cette manne facile, et les opportunités de diversification économique étaient systématiquement étouffées par la peur de perdre le contrôle sur cette rente magique.

Ainsi, le pays s’enfonçait dans un cycle de dépendance et d’illusion, où chaque crise était un rappel cruel des réalités économiques. La prospérité apparente cachait une fragilité intrinsèque, et chaque baisse des prix des ressources naturelles plongeait le pays dans une crise profonde.

Pour briser ce cycle et se libérer de l’enchantement de la rente, il devenait impératif de repenser le modèle économique du pays. Investir dans l’éducation, les infrastructures, et l’innovation devenait une priorité. Il fallait encourager l’entrepreneuriat, diversifier les sources de revenus et instaurer une gouvernance transparente et responsable.

La magie de la rente, aussi séduisante soit-elle, ne pouvait être une solution à long terme. Les citoyens du pays devaient comprendre que le véritable développement passait par des efforts concertés, une gestion rigoureuse, et des réformes audacieuses. Seule cette voie permettrait de transformer l’illusion en réalité, et de garantir un avenir prospère et durable pour tous.

Le mirage de la rente nous promet monts et merveilles pour demain, mais chaque jour qui passe révèle un peu plus la nécessité d’investir dans des fondations solides aujourd’hui. Sans réformes structurelles et une diversification économique, l’illusion se transformera en désillusion.

A. B.

Comment (7)

    Anonyme
    16 juillet 2024 - 13 h 09 min

    Alors une magie noire cette rente, ce fût plutôt une malédiction pour notre pays et peuple depuis son indépendance, cette rente n a jamais profité au peuple algérien mais à quelques sorciers et sorcières , non ?

    lhadi
    15 juillet 2024 - 13 h 56 min

    Les esprits vétilleux et rigoureux s’efforcent à assurer le respect inviolable aux résistances qui consistent à mettre un terme à un système d’un autre temps forgé par des hommes perfides qui acceptent de conclure un pacte avec deux adversaires : Le Patrimonialisme ancré dans une gouvernance indécise et sans aucun fondement sur lequel s’appuyer, et les conditions honteuses qui entravent et enchainent toutes initiatives individuelles des citoyens algériens qui vivent sur un ilot de pauvreté perdu au milieu d’un vaste océan de prospérité matérielle.

    Il est temps pour notre nation d’échapper aux sables mouvants des dérives d’un système d’un autre âge qui préfère tout obérer au nom d’une légitimité révolutionnaire et de s’agripper aux solides rochers de la raison et du progrès.

    C’est la raison pour laquelle, le citoyen algérien, que je suis, résistera au conservatisme, exacerbé, hostile aux attentes toutes aussi immenses de nos compatriotes, de leurs désirs de réformes, de leurs exigences en matière de sécurité, d’emploi, de santé, d’éducation, d’environnement ou de décentralisation …

    Il importe, donc d’une part, d’activer une politique de rupture avec le système actuel qui obère tout développement politique, économique et social du pays et, d’autre part, redonner force à une politique réformiste pour désensabler l’Algérie de tous les maux inhérents au sous développement : condition sine qua non pour mettre le pays d’un million et demi de martyrs à la taille des géants qui cornaquent ce monde de globalisation politiquement et économiquement injuste.

    Fraternellement lhadi
    ([email protected])

    Abou Stroff
    15 juillet 2024 - 13 h 52 min

    « La magie de la rente » titre A. B..

    en lisant le texte de A. B., malgré ma naïveté légendaire, j’ai cru comprendre qu’il parlait de l’Algérie.

    je pense, malgré ma modestie légendaire, que A. B. est en train de « frapper le vent avec une massue ».

    je splike:

    je ne cesse de souligner que le système basé sur la distribution de la rente et sur la prédation ne génère point les conditions de son dépassement et que ce système, grâce à la distribution de la rente, peut tourner en rond sans perturber les rapports de force entre les « patrons » (i. e. les distributeurs de la rente) et les « clients » (les tubes digestifs ambulants doublés de zombies décérébrés qui reçoivent, pour rester « calmes » des miettes de rente) qui forment son ossature.

    en effet, contrairement au travail productif qui impose une reproduction élargie ou une accumulation du capital et une dynamique palpable et quantifiable du capitalisme en tant que système, la distribution de la rente génère, dans les faits, un mouvement circulaire où le système rentier ne peut se reproduire qu’à l’identique, d’où l’impression (est ce uniquement une impression ?) que nous tournons en rond sans aucune perspective de prendre une quelconque tangente

    en d’autres termes, nous tournons en rond parce les intérêts essentiels des couches sociales qui nous gouvernent, de leur soi disant opposition et de la société dans son ensemble sont convergents quand ils ne sont pas identiques. Tout le monde profite, d’une manière certes inégale, de la distribution de la rente et tout le monde est volontaire pour ………………maintenir le statu quo*

    PS : je souligne depuis des lustres que la système basé sur la distribution de la rente et sur la prédation ne génère pas les conditions de son dépassement. par conséquent, en dehors d’un tsunami dévastateur (une baisse prolongée des prix des hydrocarbures, par exemple) rien ne semble pouvoir ébranler les assises du système en question.

    wa el fahem yefhem

    * chacun aura remarqué que des « partis politiques » censés viser le pouvoir pour réaliser un projet politique spécifique, se mettent en ordre de bataille pour « élire » le président » sortant (quel qu’il soit) qui n’est pas un de leurs militants.
    Bizarre, bizarrement bizarre, n’est ce pas ?

    Pas Faux
    15 juillet 2024 - 13 h 43 min

    J’en ai vraiment MARRE , mais vraiment des CONSTATEURS qui ALERTENT sur Tout et qui Enfoncent des PORTES OUVERTES et font des Constats ALARMISTES
    Pourquoi ?
    Ben …pour ALARMER
    .
    Sinon
    COMMENT on fait ??? !
    Un début d’Idée ? Non Aucune
    Un Gramme Proposition? non
    Un soupçon de Plan ? Non
    Une Piste de Solution ? Non plus
    .
    Donc …RIEN !
    (…)

      Anonyme
      16 juillet 2024 - 13 h 48 min

      Ça s appelle des lanceurs d alertes et il y en a partout dans le monde , faut y faire oubien ne pas les calculés tt simplement.

    zembla
    15 juillet 2024 - 11 h 02 min

    Quand cela arrivera nous ne pourront pas dire que nous n’auront pas été avertis

    Antisioniste
    15 juillet 2024 - 10 h 43 min

    Si j’ai bien compris, l’auteur A.B de cet édito tire encore la sonnette d’alarme sur le devenir de notre pays en nous expliquant la nécessité -qui va sans le dire- d’enclencher plus que rapidement des reformes.

    Cependant, il ne nous dit pas

    Comment peut-on accepter et utilisé des concepts aussi ridicules que « le développement ‘’durable’’ » tout en sachant que le concept de développement s’inscrit dans une dynamique de progrès, et par conséquent il est en perpétuel changements, qui nécessite une perpétuelle adaptation, surtout en terme économique ?

    Comment peut-on faire des reformes structurel profonde sans avoir fait des reformes intellectuel profonde fondé sur la concertation inclusive, mais surtout transparente, car bien souvent on trouve dans les rivières et les ruisseaux, des choses qu’on ne peut trouver dans les mers ?

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