Des experts italiens : la Tunisie ne cédera pas au diktat de l’Union européenne et du FMI

Ks Tunisie
Le président tunisien, Kaïs Saïed, dérange. D. R.

De Rome, Mourad Rouighi – Vue d’Italie, la Tunisie détient les clés d’au moins une partie de la stabilité politique italienne et des relations entre les gouvernements européens car, depuis ses ports, sont arrivés la plupart des 200 000 migrants en Italie, en 2024 (presque le double par rapport à l’année précédente).

 Mais se dit-on à Rome de quels pays dépend-elle pour sa stabilité financière et sociale et quel agenda ces pays ont-ils à l’égard de l’Italie et de l’Europe ? Quel impact économique les guerres en Ukraine et au Moyen-Orient ont eu sur la Tunisie ? Ce sont des questions qu’un panel d’experts a débattues lors d’une conférence ayant pour thème ce sujet précisément.

Tout d’abord, les intervenants ont convenu qu’il s’agit d’un pays d’importance stratégique – ports sur la Méditerranée, contrôle des flux migratoires, énorme potentiel de source d’énergie renouvelable –, avec un prix relativement bas : une qualité de vie qui attire des millions de touristes et des retraités occidentaux. Mais au-delà de ce rappel macroéconomique, la Tunisie, selon eux, est gouvernée aujourd’hui par Kaïs Saïed, qui plaît peu aux décideurs occidentaux.

Or, son intransigeance est en train d’avoir raison des entraves prétentieuses du FMI et de l’Union européenne, et le locataire du palais de Carthage sait pouvoir compter sur l’Algérie, l’Arabie Saoudite et le Koweït, qui ont déposé auprès de la Banque de Tunisie assez de fonds pour permettre à ce pays de parer au plus urgent.

Un fait qui donne matière à réflexion, d’autant que Kaïs Saïed s’est montré intraitable sur la guerre au Moyen-Orient et n’a pas manqué de fustiger le double langage occidental sur le massacre en cours à Gaza.

Un chapitre qui n’a pas échappé à l’attention de ces experts, qui ont tous souligné que l’Algérie, sur ce dossier mais également sur d’autres, est de plus en plus la grande alliée de la Tunisie.

Mais Tunis a découvert, en ces moments difficiles, que le monde est désormais pluriel, c’est d’ailleurs le sens des visites effectuées par son chef de la diplomatie, Nabil Ammar, en Russie et ce à deux reprises, pour consulter son homologue, Sergueï Lavrov.

Résultat : plusieurs cargaisons de blé russe ont gagné les ports tunisiens sous forme de dons gratuits et des milliers de touristes russes passeront leurs vacances en Tunisie.

Le président russe, Vladimir Poutine, a fait arriver à son homologue tunisien le message suivant : nous sommes avec vous pour traverser ce moment de difficulté et vous pouvez compter sur nous pour davantage de synergies commerciales.

De nouvelles donnes qui ont obligé les experts à s’interroger sur le rôle que peut jouer l’Italie, voisine et partenaire historique de ce pays.

Certains ont rappelé qu’Elmed, la ligne électrique qui doit relier la côte tunisienne à la Sicile, un projet stratégique de la société italienne Terna, comptera beaucoup dans l’avenir.

 Mais pendant ce temps, le monde change et vite. Et jouer la carte du diktat, comme le font le FMI et l’UE, semble de moins en moins payant.

A l’Italie donc d’en tirer les justes enseignements.

M. R.

Comment (2)

    Luca
    18 juillet 2024 - 17 h 28 min

    Oui les sionistes UE vont encore essayer de déstabiliser ce pays et surtout son président qui n’est pas à leur goût , trop libre , ils préfèrent du zine el club med . Si l’Algérie la Tunisie et le Maroc s’unissent ont va avoir droit à de la compétition, Amine

      linadz
      19 juillet 2024 - 17 h 43 min

      le maroc et la tunisie sont insignifiants même pour ceux qui ont créer ses pays allez faire votre propagande ailleurs nous volons l’expulsion de tout les etrangers sans droit d’entrer pour les pays limitrophes

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