Le pro-palestinien abbé Pierre victime d’une cabale posthume des sionistes
Une contribution d’Arezki Belkacimi – Nous savions que les sionistes étaient capables de tirer sans scrupule sur des malades hospitalisés dans un hôpital à Gaza, pour se venger de l’attaque du Hamas, on découvre qu’ils sont probablement capables de tirer sur un mort depuis longtemps inhumé dans un cimetière de Normandie, à savoir l’abbé Pierre, pour se venger de son soutien apporté à son ami Roger Garaudy, à l’époque (1996) poursuivi en justice pour son livre polémique Les Mythes fondateurs de la politique israélienne. Un livre, quoique rédigé dans le cadre d’une critique virulente de l’Etat d’Israël, a été jugé négationniste pour ses thèses sur la Shoah.
De même, nous savions que les néo-féministes misandres étaient capables de fabriquer des accusations d’agressions sexuelles contre des hommes innocents, on découvre qu’elles sont tout autant capables d’ourdir une cabale contre un homme d’église, un vertueux ecclésiastique. En l’espèce l’abbé Pierre.
En effet, l’abbé Pierre, de son vrai nom Henri Grouès, décédé en 2007, est accusé, dans un rapport publié par Emmaüs, «de faits qui peuvent s’apparenter à des agressions sexuelles ou du harcèlement sexuel».
Pour rappel, l’abbé Pierre est le prêtre le plus célèbre de France. Il est connu pour ses engagements sociaux et son sacrifice pour les pauvres.
Par ces accusations infamantes et diffamantes, les protagonistes de cette cabale cherchent à calomnier l’abbé Pierre, mais également à souiller l’Église.
Tout est parti d’un recueillement du témoignage d’une femme. En juin 2023, Emmaüs France reçoit le témoignage d’une femme d’une soixantaine d’années. Elle évoque une «agression sexuelle» commise par l’abbé Pierre dans les années 1980. Immédiatement, curieusement, la direction d’Emmaüs, dirigée par Tarek Daher (délégué général d’Emmaüs France), décide de confier l’enquête, non pas à la police comme le veut la procédure, mais au cabinet Egaé de Caroline De Haas, dont les méthodes ont été pointées du doigt à plusieurs reprises.
Le cabinet Egaé, fondé en 2013 par la clivante féministe Caroline De Haas, intervient auprès des entreprises et institutions pour réaliser des missions de conseil, formation et audit sur les violences sexistes et sexuelles. Ses méthodes de travail ont été à plusieurs reprises remises en cause par des personnes ayant eu affaire avec lui.
Le Point révélait en 2021 les méthodes auxquelles la militante féministe, Caroline De Haas, et son cabinet ont eu recours au Conservatoire de Paris, finalement contraint de payer des indemnités à un enseignant mis en cause.
Pareillement, dans une affaire impliquant un journaliste de Télérama. Le cabinet Egaé avait mené en 2019 un «travail d’enquête» à charge au sein de la rédaction de Télérama. Cette enquête avait conduit au licenciement du journaliste incriminé pour «agissement sexiste».
Or, après saisi des prud’hommes par le salarié, ce licenciement avait été jugé abusif en 2021, confirmé par une décision de la cour d’appel, le 28 novembre 2023. Télérama avait dû verser 90 000 euros au salarié et rembourser ses frais de justice mais également payer à Pôle emploi une partie des allocations chômage versées à son ancien employé.
Depuis sa création, plusieurs témoins ont remis en cause la manière dont le cabinet Egaé mène ses entretiens, destinés à obtenir des témoignages. Certains accusent sa dirigeante, la féministe Caroline De Haas, d’avoir fait pression sur eux, voire d’avoir tronqué ou changé des parties essentielles de leurs déclarations.
Aujourd’hui, c’est sur la base d’un minuscule rapport de 8 pages, rédigé par cette controversée féministe Caroline De Haas, directrice d’un cabinet de conseil qui a fait l’objet de plusieurs polémiques en raison de ses méthodes inquisitoriales, que l’abbé Pierre est, sans autre forme de procès, mis au banc des accusés. Sans aucune possibilité de défendre son honneur.
Cela dit, plusieurs médias sérieux s’interrogent sur le choix de ce cabinet Egaé pour conduire une «enquête interne» sur de présumés faits d’agression sexuelle imputée à l’abbé Pierre. Une enquête interne confiée à une extrémiste féministe qui affirmait qu’«un homme sur deux ou trois est un agresseur sexuel». Au reste, sur les réseaux sociaux, Caroline De Haas est affublée du qualificatif «féminazie». Un terme qui entre en résonance avec l’actualité en Palestine occupée où Israël, qui mène une guerre génocidaire contre les Palestiniens, est également qualifié d’Etat nazi.
Pour notre part, nous nous interrogeons sur les réelles motivations de la direction actuelle d’Emmaüs d’avoir, d’une part, décidé de diligenter une enquête interne sur l’abbé Pierre, sur la base du seul témoignage d’une femme (certes elles sont désormais 7, mais la méthode commence à être rodée : un homme est accusé par une, puis deux, puis dix, puis 20 femmes de harcèlement, d’agressions sexuelles ou de viols), au moment où cette direction était confrontée à un vaste mouvement de grève mené par les sans-papiers. En effet, depuis plus d’un an, les travailleurs de plusieurs communautés Emmaüs dans le nord de la France étaient en grève pour dénoncer leurs conditions de travail proches sous certains aspects de l’esclavagisme et exiger leur régularisation.
D’autre part, d’avoir décidé de publier le rapport accusateur au moment où Emmaüs vient d’être condamné par la justice pour harcèlement et travail dissimulé sur des sans-papiers. Le 5 juillet dernier, le Tribunal judiciaire de Lille a condamné pour travail dissimulé la direction de la Halte Saint-Jean, son président ainsi que le directeur d’Emmaüs Nieppe. Quelques jours plus tard, le 11 juillet, le préfet a dû régulariser 59 travailleuses et travailleurs sans-papiers des Emmaüs de Saint-André, Nieppe et de Grande-Synthe.
Curieusement, alors qu’aucune instruction judiciaire n’a été ouverte, encore moins un jugement rendu, la direction d’Emmaüs a déclaré, comme si elle voulait enterrer définitivement le fondateur des communautés Emmaüs, celui que le journal Le Monde qualifie éhontément de «prêtre déviant et agresseur sexuel» : «Ces révélations bouleversent nos structures, au sein desquelles la figure de l’abbé Pierre occupe une place majeure. Chacun d’entre nous connaît son histoire et son message. Ces agissements changent profondément le regard que nous portons sur un homme connu avant tout pour son combat contre la pauvreté, la misère et l’exclusion». L’abbé Pierre est dorénavant devenu un pestiféré.
La majorité des médias tire à boulets rouges sur le cadavre du fondateur des communautés Emmaüs. Ils titrent, en résumé, leurs torchons puants ou leur petits écrans polluants : «l’Abbé Pierre, scandale sexuel.»
Au vrai, s’agit-il d’un scandale sexuel ou d’un énième scandale juridictionnel ? Car, sur le fondement du seul témoignage verbal, donc sans aucun élément de preuve matérielle, l’accusation est instruite par les médias stipendiés, ces nouveaux tribunaux inquisitoriaux.
Avec ces journalistes procureurs qui ont instruit de véritables procès médiatiques contre plusieurs personnalités françaises sur la base de simples soupçons prescrits ou témoignages anonymes, ce n’est plus la présomption d’innocence qui prime, mais la présomption de culpabilité.
Nous avons affaire à de véritables entreprises médiatiques de lynchage judiciaire, autrement dit les médias stipendiés français sont devenus les antichambres des tribunaux qui, désormais, se bornent à juger à charge sur le seul fondement des pièces à conviction (con-fiction) médiatiques fournies par les journalistes procureurs. Ou par des cabinets de conseil dirigés par des féministes misandres. Comme l’illustre l’exemple de l’abbé Pierre condamné sans autre forme de procès par les médias aux ordres. L’abbé Pierre est la dernière victime d’une cabale posthume à caractère sexuel.
Une chose est certaine, les sionistes n’ont jamais pardonné à l’abbé Pierre, ce résistant qui avait risqué sa vie pour sauver des juifs avant de rejoindre le maquis du Vercors, d’avoir défendu la cause palestinienne et soutenu son ami Roger Garaudy, philosophe ex-protestant, ex-catholique, ex-communiste converti à l’islam.
Il est de la plus haute importance de reproduire les paroles tenues par l’abbé Pierre sur la Palestine et la Terre promise, lors de son interview enregistrée en 1993. A la faveur de la guerre exterminatrice menée par l’Etat nazi d’Israël contre les Palestiniens, cet enregistrement a refait surface. Et cette vidéo est devenue virale sur la Toile. Dans cette interview, l’abbé Pierre déclarait : «Ce sont nous, Hitler catholique, qui avons commis la Shoah et quand elle a été finie et qu’on a eu honte, pour leur accorder ce qu’ils demandaient, on l’a fait payer aux musulmans alors qu’ils ne leur avaient rien fait. Pas un musulman n’avait participé à la Shoah, n’y avait de responsabilité. Nous avons trompé les Palestiniens, en leur disant honteusement, éloignez-vous pendant quelques mois et vous retrouverez vos terres. Il y a là une souffrance dont on ne voit pas la fin. Si on en cherche l’origine du fait que la terre promise a été conquise à coups de génocide (lisons le livre de Josué), en quoi peut-on continuer à considérer Terre promise une terre qui a été conquise ?»
Autrement dit, bien avant l’éclatement de «l’affaire Garaudy», l’abbé Pierre, dont son ami Bernard Kouchner se désolait qu’il soit «plus palestinien que les Palestiniens», était dans le collimateur des sionistes.
C’est en 1996 qu’éclate l’affaire Garaudy, à la suite de la publication de son livre Les Mythes fondateurs de la politique israélienne. Au vrai, elle retentit véritablement avec la publication de la lettre de soutien adressée par l’abbé Pierre au philosophe Roger Garaudy, qui comparaissait pour négation de crimes contre l’humanité. Dans cette lettre, l’abbé Pierre estimait nécessaire de lever le «tabou» qui fait taxer d’antisémite quiconque remet en cause l’histoire de l’Holocauste.
A l’époque, dans plusieurs interviews accordées à des journaux européens, notamment italiens et suisses, l’abbé Pierre dénonçait avec virulence le «lobby sioniste international». Il était également parmi les partisans qui réclamaient l’ouverture d’un débat d’historiens sur la Shoah.
Dans un entretien publié le 31 mai 1996 par le quotidien milanais Corriere della Sera, le religieux déclarait : «L’Eglise de France est ensuite intervenue pour me faire taire sous la pression de la presse, inspirée par un lobby sioniste international(…)» «Etabli aux Etats-Unis avec des ramifications mondiales, il y a le mouvement sioniste. Il se base sur un verset de la Genèse où il est prétendu qu’Abraham aurait entendu Dieu lui dire : Je te donne la terre, du fleuve du Nil jusqu’au grand fleuve de l’Euphrate. Donc, le mouvement sioniste dit : Israël on s’en fout, les Palestiniens aussi, ce que nous voulons, c’est l’Empire annoncé à Abraham. Et ce mouvement intrigue mondialement pour cela.»
Dans une interview accordée au quotidien suisse Le Matin, le 17 juin 1996, le fondateur des communautés Emmaüs déclarait à propos de la Shoah : «Quand on vient me dire que je suis négateur de la Shoah, j’ai envie de me battre, c’est inadmissible(…)» «Qu’on ait la loyauté de regarder la vérité. Y compris les erreurs faites lorsqu’on a voulu expier la complicité passive avec Hitler. Il n’y a pas eu 6 millions de victimes à cause d’Hitler, il y en a eu 50 millions. Et quelle importance qu’il y ait eu 6 ou 7 ou 5 millions de juifs persécutés. Garaudy le dit bien dans son livre : n’y aurait-il eu qu’un seul juif, traité de cette manière pour sa religion ou sa race, que nous devrions crier au crime contre l’humanité.»
Selon Michel-Antoine Burnier, auteur du livre Le Secret de l’abbé Pierre, le fondateur des communautés Emmaüs aurait déclaré le 27 mars 1993, s’adressant aux juifs : «Foutez-nous la paix avec la Terre promise !» «Sous le prétexte que Josué, il y a trois mille ans, aurait massacré les Philistins, les Amalécites et les habitants de Jéricho, il accusait les juifs de génocide et mettait en cause l’existence de l’Etat d’Israël.»
L’abbé Pierre fut parmi les premiers «intellectuels» à dénoncer l’amalgame établi entre antisionisme et antisémitisme. L’abbé Pierre aurait déclaré : «On ne se laissera plus traiter d’antijuif ou d’antisémite si on dit qu’un juif chante faux.»
C’est la raison pour laquelle, dans le livre Les Antisémites de gauche, publié en 2011 par Roland Gaucher, l’abbé Pierre figurait en première ligne dans la liste des personnalités accusées d’antisémitisme. En quatrième de couverture, il est écrit : «Ils jurent (presque) tous ne pas être antisémites, mais antisionistes. La différence ? Ils l’expliquent souvent de façon bien différente.»
Au regard du lynchage dont l’abbé Pierre fut victime de la part des médias et des sionistes, et eu égard au contexte actuel de criminalisation de tout soutien à la cause palestinienne, on est en droit de s’interroger sur le mobile de ces accusations calomnieuses d’agressions sexuelles portées contre le fondateur des communautés Emmaüs.
«Si vous vous vengez, que la vengeance ne dépasse point l’offense», dixit le Coran. Apparemment, d’aucuns ont décidé de se venger, mais également d’offenser l’abbé Pierre. Pis, de l’effacer des cœurs des Français et de l’histoire.
A. B.
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