Un responsable israélien : «Le Mossad avait planifié de tuer Haniyeh en Algérie»
Par Kamel M. – Le journaliste français Georges Malbrunot a révélé que les services secrets israéliens avaient inclus notre pays parmi les lieux où pouvait être commis le meurtre du chef du bureau politique du Hamas. Ce spécialiste du Moyen-Orient assure tenir cette information d’un «responsable israélien» qui lui aurait «confié, il y a un mois, qu’il fallait que le pays où un assassinat ciblé israélien d’un cadre du Hamas pouvait avoir lieu, soit un pays dont on est sûr que cela n’entraînera pas de conséquences diplomatiques pour l’Etat hébreu». «Pour l’Etat hébreu, il y avait l’Algérie, l’Irak et l’Iran, qui n’ont aucune relation diplomatique avec Tel-Aviv. Israël a opté pour l’Iran», aurait justifié ce responsable israélien.
Le journaliste français souligne qu’«à défaut de pouvoir éliminer Yahia Sinwar, le chef du Hamas à Gaza et principal architecte de l’attaque du 7 octobre, Israël a assassiné la vitrine politique du mouvement islamiste abrité au Qatar, mais qui se trouvait en Iran». Pour lui, «le lieu et le timing de l’assassinat du chef politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, sont extrêmement sensibles : Téhéran, où il assistait à l’investiture du nouveau président Mahmoud Pezeskhian». L’Iran se sentant «défié chez lui», précise-t-il.
«Le calendrier ensuite : au moment où les Etats-Unis espéraient aboutir dans les négociations sur un cessez-le-feu à Gaza et la libération des otages israéliens détenus par le Hamas. Ismaël Haniyeh était le négociateur en chef côté Hamas. Ces négociations vont être gelées, sinon stoppées», fait remarquer Georges Malbrunot, qui ajoute que cet assassinat ciblé «intervient moins de 24 heures après un autre, celui d’un haut cadre militaire du Hezbollah à Beyrouth, revendiqué par Israël». «L’Etat hébreu, en riposte à l’attaque imputée au Hezbollah contre un village druze du plateau du Golan syrien occupé par Israël, a opté pour des représailles larges mais très ciblées, à un haut niveau», explique-t-il.
«Quelle sera la réponse de l’Iran ?» interroge le grand reporter au Figaro, selon lequel «le Mossad n’a pas prévenu les services de renseignements français», contrairement aux «informations publiées dans la presse, notamment américaine, sur le fait qu’Israël aurait averti des services de renseignements étrangers, avant de liquider le chef de la branche politique du Hamas, Ismaël Haniyeh, à Téhéran, en Iran». Georges Malbrunot attribue ce démenti à «une source sécuritaire française».
Ismaïl Haniyeh s’est déplacé plusieurs fois en Algérie, où il a participé à l’initiative du président Tebboune, en juillet 2022, visant à ressouder les rangs des factions palestiniennes pour faire front commun contre Israël, qui commet un génocide à Gaza, assuré de l’impunité totale que lui confère le soutien de l’Occident, notamment des Etats-Unis, de la France, de l’Allemagne et de la Grande-Bretagne, complices de crimes contre l’humanité.
Des sources informées font savoir que la vigilance extrême des services de renseignements algériens et leur longue expérience auraient fait capoter le plan israélien et abouti au démantèlement d’éventuels réseaux dormants agissant pour le compte du Mossad.
K. M.
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