Le soi-disant «sérieux» et «crédible» plan d’autonomie marocain au Sahara Occidental
Une contribution de M. Boumaza – Lorsqu’un titre de propriété est revendiqué sur quelque type de bien que ce soit, il est d’usage d’en produire la preuve irréfragable, n’est-ce pas ? Ainsi, à l’occasion de la saisine de la CIJ (Cour internationale de justice) par l’Assemblée générale, cette opportunité a été offerte aux parties (Maroc, Mauritanie) prétendant aux territoires du Sahara Occidental. Celles-ci se mirent alors en devoir de fournir toutes les «pièces à conviction» possibles et imaginables en leur disposition pour démontrer et faire valoir leurs droits.
Il en a résulté un dossier de près d’un millier de pages constitué de divers documents, lequel fut présenté à un panel d’experts de l’auguste institution internationale. Celle-ci rendit sa conclusion le 16 octobre 1975, arguant, à l’appui des éléments fournis, que ces derniers «n’établissaient l’existence d’aucun lien de souveraineté entre le territoire du Sahara Occidental, d’une part, le royaume du Maroc ou l’ensemble mauritanien, d’autre part».
Le 6 novembre 1975, Hassan II déclenchait sa «Marche verte» (*).
La Cour admettait, certes, des liens d’allégeance entre les chefs de certaines tribus et certains sultans de Marrakech, cependant, dans la grande sagesse qui caractérise cette noble institution, elle ne pouvait faire valoir ces contingences «historiques», car alors la Syrie, par exemple, pourrait revendiquer toute l’Afrique du Nord (Maroc compris donc), l’Espagne, etc, puisque tous les souverains de ces régions avaient prêté allégeance aux califes omeyades de Damas.
Récapitulons donc la situation, qui peut se résumer à cette sentence claire et concise : «Le Sahara Occidental n’a jamais appartenu au Maroc.» Dès lors, quelle partie ou quel mot de cette phrase simple les makhzenistes ne saisissent pas ?
Et ce n’est pas en répétant à l’envi, contre toute évidence, à l’instar de leur alter ego sioniste, l’antienne du chimérique et mensonger droit au retour que cela changera la réalité historique de la région. Vouloir échapper de toute force à la réalité et se réfugier dans un monde imaginaire constitue, en psychanalyse, une pathologie qui a pour nom psychose. Un ministre marocain ne déclarait-il pas «un Marocain sur deux souffre de troubles mentaux» ?
Autre mensonge qu’il est nécessaire de démystifier : le caractère prétendument «pacifique» de la tristement fumeuse «Marche verte». Les centaines de sujets du royaume qui furent entassés dans des camions et expédiés dans les territoires sahraouis étaient encadrés par l’armée marocaine. Cette dernière, appuyée par les forces aériennes françaises qui ont nettoyé le terrain au napalm et au phosphore blanc, a commis d’innombrables crimes contre l’humanité (viols, massacres, empoisonnement de puits, etc.)
Ainsi, cette occupation par les colons marocains du Sahara Occidental s’est faite au prix d’un véritable nettoyage ethnique, à l’exacte identique de leurs alter ego sionistes.
Par conséquent, la seule et unique chose sérieuse et crédible ici est la condamnation des régimes coloniaux français et marocain ainsi que le libre exercice du droit à l’autodétermination du peuple sahraoui. C’est là, en effet, la seule option valable pour garantir la paix, la sécurité et la prospérité dans toute la région, voire au-delà, car les Sahraouis ne renonceront pas, quoi qu’il en coûte, à leurs droits légitimes.
A moins que, afin d’éliminer définitivement le «problème saharoui», le trio infernal de colonisateurs (France-Maroc-Israël) ne passe outre ou n’obtienne le feu «vert» du désormais «Conseil d’insécurité» de l’ONU de pouvoir opérer, à nos portes, un autre génocide.
M. B.
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